1950 Le retour de Pancho Villa (io sono il capataz) de Giorgio Simonelli avec Silvana Pampanini & Sophia Loren | 1952 Le manteau (il cappotto) de Alberto Lattuada avec Yvonne Sanson, Antonella Lualdi & Giulio Stival | 1958 Polycarpe maître calligraphe (Policarpo, ufficiale di scrittura) de Mario Soldati avec Carla Gravina | 1960 Petites femmes et haute finance (anonima cocottes) de Camillo Mastrocinque avec Sophie Desmarets | ||
Un de ses films les plus connus et en tous cas un des plus emblématiques de son talent si particulier, est «Le manteau» (1952), tiré par Alberto Lattuada d’une nouvelle de Gogol. L’acteur y incarne un modeste employé qui, bouleversé par le vol de son manteau, finit par en mourir avant que, devenu un spectre, il ne hante les nuits peureuses de ses tyranniques patrons. De même Rascel s’inspire-t-il encore du romancier russe pour bâtir lui-même un autre film, «La passegiatta» (1953), où il donne vie, avec son art de clown discret, à un instituteur timide, qui tombe sous le charme d’une prostituée.
Renato Ranucci, dit Renato Rascel, naît à Turin le 28 avril 1912. Celui que ses compatriotes baptisent, du fait de sa petite taille et de sa grande popularité, «Il piccoletto nazionale», montre dès le départ les talents multiples d’un homme orchestre. Héritant de parents chanteurs d’opéra un don pour la musique, il chante dans les chœurs de Saint-Pierre, puis joue des percussions dans les cabarets avant de chanter, en 1934, dans l’opérette de Ralph Benatzky et Erik Charell, «Al cavallino bianco». Il compose des chansons, comme «Arrivederci Roma», entonnée par Mario Lanza dans le film du même nom, dirigé par Roy Rowland en 1957, et où joue aussi Renato Rascel. On lui doit des chansons aussi populaires que «Venticello de Roma», ou «Romantica», que l’acteur chante au Concours Eurovision de la chanson en 1960. Homme de scène, il prête son talent multiforme à nombre de comédies musicales montées par un fameux duo d’artistes italiens, Pietro Garinei et Sandro Giovannini, dont l’une des premières et plus réussies, «Attanasio cavallo vanesio» (1952), jouée au Teatro Sistina de Rome, aux côtés de Lauretta Masiero. Une décennie auparavant, il avait créé sa propre compagnie théâtrale, rôdant son personnage de petit homme timoré, dont le corps menu flotte dans un vaste manteau couturé de grandes poches.
Au cinéma, l’acteur joue aussi de sa petite stature et de son humour pince-sans-rire, où le «non sense» le dispute à l’art effaré d’un pierrot lunaire. Dans «Pazzo d’amore» (1942) de Giacomo Gentilomo, il forme, avec Pietro Tordi, un duo disparate de chemineaux amateurs de trésors, qui n’est pas sans évoquer les deux vagabonds de «En attendant Godot». Dix ans plus tard, Renato Rascel incarne un autre nabot, génial celui-là, le petit caporal en personne, dans le «Napoleone» (1951) de Carlo Borghesio. Il croise aussi Totò en Figaro dans «Figaro qua, Figaro la» (1950), joue les amoureux timides et toujours évincés dans «L’eroe sono io!» (1951) et les prospecteurs malchanceux dans une parodie de western fort réussie de Fernando Cerchio, «Il bandolero stanco» (1952). Comme tous les grands comiques, il peaufine à l’écran un personnage pleutre et effacé, qui se nomme Renato dans «Rascel-Fifi» (1956) avec Dario Fo, ou même Rascel, dans «Rascel marine» (1958). Il apparaît aussi dans quelques films américains, comme «The secret of Santa Vittoria» (1968), de Stanley Kramer et dans des parodies de films d’horreur comme «Les temps sont durs pour les vampires» (1959) de Steno. On le voit aussi aux côtés de Eduardo De Filippo dans une réjouissante pochade historique, «Ferdinand 1er roi de Naples» (1959) de Gianni Franciolini, avec Vittorio De Sica et Peppino De Filippo dans le rôle du Roi Lazzarone. Sur le petit écran, Renato Rascel campe un inattendu Robespierre pour un téléfilm italien de 1964 et prête vie, en 1970, au savoureux héros de Chesterton, le prêtre détective Brown, dans six épisodes d’une série dirigée par Vittorio Cottafavi. C’est dans son domicile romain que Renato Rascel s’éteint le 2 janvier 1991.
© Jean-Pascal LHARDY
1942 | Pazzo d’amore – de Giacomo Gentilomo avec Elena Grey |
1949 | Marakatumba... ma non è una rumba – de Edmond Lozzi
avec Marilyn Buferd
Je suis de la revue ( botta e risposta ) de Mario Soldati avec Suzy Delair |
1950 | Figaro-ci, Figaro-là ( Figaro qua, Figaro là ) de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Isa Barzizza
Beautés à bicyclettes ( bellezze in bicicletta ) de Carlo Campogalliani avec Silvana Pampanini Le retour de Pancho Villa ( io sono il capataz ) de Giorgio Simonelli avec Sophia Loren |
1951 | L’eroe sono io ! – de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Delia Scala
Fiorenzo, il terzo uomo – de Stefano Canzio avec Aldo Fabrizi Amor non ho... però... però – de Giorgio Bianchi avec Gina Lollobrigida Napoleone – de Carlo Borghesio avec Marisa Merlini J’ai choisi l’amour ( ho scelto l’amore ) de Mario Zampi avec Marisa Pavan |
1952 | Il bandolero stanco – de Fernando Cerchio
avec Lauretta Masiero
+ scénario Le manteau ( il cappotto ) de Alberto Lattuada avec Yvonne Sanson Ruban d’Argent par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Chansons du demi-siècle / Un demi-siècle de chansons ( canzoni di mezzo secolo ) de Domenico Paolella avec Anna Maria Ferrero |
1953 | Attanasio cavallo vanesio – de Camillo Mastrocinque
avec Flora Medini
La passeggiata – de Renato Rascel avec Valentina Cortese + scénario & musique Voleur malgré lui / Tombé du ciel ( piovuto dal cielo ) de Leonardo De Mitri avec Cécile Aubry + scénario Gran varietà – de Domenico Paolella avec Nadia Gray |
1954 | Alvaro piuttosto corsaro – de Camillo Mastrocinque
avec Tina De Mola
Sacrés fantômes ( questi fantasmi ) de Eduardo De Filippo avec Franca Valeri Le mariage ( il matrimonio ) de Antonio Petrucci avec Ave Ninchi Rouge et noir ( rosso e nero ) de Domenico Paolella avec Paola Borboni |
1955 | I pinguini di guardano – de Guido Leoni
avec Isa Miranda
Io sono la primula rossa – de Giorgio Simonelli avec Kerima Carrousel des variétés ( carosello del varietà ) de Aldo Quinti & Aldo Bonaldi avec Josephine Baker |
1956 | Rascel-Fifì – de Guido Leoni
avec Annie Fratellini
+ musique Une histoire de Monte Carlo ( Montecarlo / the Monte Carlo story ) de Samuel Taylor avec Marlene Dietrich + musique & chansons |
1957 | Les sept collines de Rome ( arrivederci Roma / the seven hills of Rome ) de Roy Rowland
avec Mario Lanza
+ musique & chansons L’impossible Isabelle ( la nonna Sabella / Oh ! Sabella ) de Dino Risi avec Tina Pica |
1958 | Rascel marine – de Guido Leoni
avec Célina Cély
+ musique Come te movi, te fulmino ! – de Mario Mattoli avec Giovanna Ralli Polycarpe maître calligraphe ( Policarpo, ufficiale di scrittura / Policarpo, calígrafo diplomado ) de Mario Soldati avec Carla Gravina + musique & chansons Plaque d’Or aux prix David di Donatello, Italie |
1959 | Les temps sont durs pour les vampires ( tempi duri per i vampiri ) de Steno
avec Sylva Koscina
+ sujet, scénario, musique & chansons Un de la réserve ( un militare e mezzo ) de Steno avec Virna Lisi Ferdinand roi de Naples ( Ferdinando 1, re di Napoli ) de Gianni Franciolini avec Titina De Filippo San Remo, la grande sfida – de Piero Vivarelli avec Adriano Celentano Seulement apparition |
1960 | Petites femmes et haute finance ( anonima cocottes ) de Camillo Mastrocinque
avec Sophie Desmarets
L’ours – de Edmond Séchan avec Francis Blanche Il corazziere – de Camillo Mastrocinque avec Anna Maria Bottini |
1961 | En pleine bagarre ( mani in alto ) de Giorgio Bianchi
avec Magali Noël
+ chansons Le jugement dernier ( il giudizio universale / the last judgement ) de Vittorio De Sica avec Melina Mercouri Gli attendenti – de Giorgio Bianchi avec Dorian Gray |
1962 | La bataille de Naples ( le quattro giornate di Napoli ) de Nanni Loy
avec Lea Massari
Seulement apparition |
1963 | Follie d’estate – de Edoardo Anton & Carlo Infascelli avec Monica Vitti |
1966 | Dio, come ti amo ! / ¡ Cómo te amo ! / How do I love you ? – de Miguel Iglesias
avec Mark Damon
Seulement chansons |
1968 | Le secret de Santa Vittoria ( the secret of Santa Vittoria ) de Stanley Kramer avec Anthony Quinn |
1970 | On ne greffe pas que les cœurs / On vend bien des roues de secours / Un coup fumant ( il trapianto / trasplante a la italiana ) de Steno avec Graziella Granata |
1971 | DA Pinocchio ( un burattino di nome Pinocchio ) de Giuliano Cenci
Seulement voix & narration |
1972 | Commissariat de nuit ( commissariato di notturna ) de Guido Leoni
avec Rosanna Schiaffino
Seulement musique & chansons |
1975 | La supplente – de Guido Leoni
avec Dayle Haddon
Seulement musique |
1976 | Jésus de Nazareth ( Jesus of Nazareth / Gesù di Nazareth ) de Franco Zeffirelli avec Robert Powell |