Peter Ustinov

Fils de Jona von Ustinov, journaliste et diplomate allemand qui a travaillé pour le MI 5 (le Service de la sûreté) pendant l’époque du régime nazi, et de Nadezhda Leontievna Benois, créatrice de ballets et artiste peintre d’origines françaises, Peter Alexander Freiherr von Ustinov voit le jour le 16 avril 1921, à Londres. Son grand-père paternel est le baron russe Plato von Ustinov. Après une scolarité chaotique à la Westminster School, Peter Ustinov suit des cours d’art dramatique au London Theatre Studio.

En 1938, Peter Ustinov débute sa carrière au théâtre dans des spectacles comiques. Il fait également quelques imitations, et apparaît deux ans plus tard dans des documentaires. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est mobilisé dans l’armée britannique et sert comme soldat. Il obtient malgré tout son premier rôle au cinéma dans le film «Let the people sing» (1941) aux côtés de la charmante Patricia Roc. L’année suivante, il écrit et produit sa première pièce, «Home of regrets». En 1945, il participe au scénario de «The true glory», un documentaire sur l’invasion alliée en Europe. En 1950, son rôle de l’empereur romain Néron dans «Quo Vadis?» de Mervyn LeRoy lui vaut le Golden Globe du meilleur second rôle. Dans les années cinquante, il participe à de nombreuses productions à travers le monde, telles que: «Lola Montès» (1955) de Max Ophüls, «La cuisine des anges» (1954) de Michael Curtiz aux côtés de Humphrey Bogart, et «Les espions» (1957) de Henri-Georges Clouzot. Il parle en effet parfaitement plusieurs langues dont l’anglais, le français, l’espagnol et l’italien.

Par la suite, Peter Ustinov gagne deux Oscars. Le premier pour son rôle du propriétaire de l’école de gladiateurs Lentulus Batiatus dans «Spartacus» (1960) de Stanley Kubrick et le second pour celui du trafiquant Arthur Simpson dans «Topkapi» (1963) de Jules Dassin. Il réalise aussi deux de ses plus beaux films: «Billy Budd» (1962), d’après le roman de Herman Melville, avec Terence Stamp en tête d’affiche, et «Lady L.» (1965) incarnée par Sophia Loren, entourée par une pléiade de stars masculines. Dans les années soixante-dix, infatigable touche à tout et grand voyageur, Peter Ustinov délaisse momentanément sa carrière au profit de l’action humanitaire. En 1971, il devient ambassadeur permanent pour l’UNICEF, et se consacre alors pleinement à ses nouvelles fonctions. En 1978, il revient au premier plan cinématographique dans le film «Mort sur le Nil» de John Guillermin où, pour la première fois, il campe le fameux policier belge Hercule Poirot. Il reprendra avec succès son rôle dans deux autres films pour le cinéma, ainsi que dans trois téléfilms.

Anobli par la Reine Elizabeth II, en 1990, Sir Peter Ustinov revient devant les caméras, en 1992, pour donner la réplique à Susan Sarandon et Nick Nolte dans «Lorenzo». Il s’éloigne ensuite progressivement du cinéma, ne faisant que de brèves apparitions dans quelques productions. Il fait une ultime prestation en 2002 dans «Luther», un drame historique de Eric Till. Artiste complet, Peter Ustinov est l’auteur d’une vingtaine de pièces, ainsi que d’une dizaine de livres et de disques. Il a son actif plusieurs réalisations, et a interprété plus de soixante-dix rôles pour le cinéma et la télévision. Couvert d’honneur et de prix, reconnu par ses pairs et aimé de son public, Peter s’éteint le 28 mars 2004, dans une maison de repos de Genolier, en Suisse. Il souffrait de diabète et de maladies cardiaques.

© Philippe PELLETIER