Nadine Alari

De son vrai nom Bernadette Boveri, Nadine Alari est née le 23 février 1927 à Paris. Après ses études secondaires, elle suit les cours de René Simon. Elle échoue à l’entrée du Conservatoire ce qui ne l’empêche pas de faire ses débuts sur scène. Alors que la compagnie Renaud-Barrault s’installe au Théâtre Marigny, elle joue dans «Hamlet» (1946) de William Shakespeare au côté de Jean-Louis Barrault qui en assure la mise en scène.

Dans la période immédiate d’après-guerre, Nadine Alari débute au cinéma dans «Jericho» (1945) de Henri Calef où elle interprète la fille de Louis Seigner. Elle se fait véritablement remarquer en composant la fille du résistant Noël-Noël dans «Le père tranquille» (1945) de René Clement, un film qui remporte un grand succès à la Libération. Sa carrière cinématographique est définitivement lancée. Elle obtient un rôle conséquent auprès de Michel Simon et Gaby Morlay dans «Les amants du Pont Saint-Jean» (1947) de Henri Decoin. Elle est la partenaire des jeunes premières comme Martine Carol dans «Caroline Chérie» (1950) et «Madame du Barry» (1953) ou Françoise Arnoul dans «La plus belle fille du monde» (1951). Ignorée par la «Nouvelle Vague», elle se consacre au théâtre en alternant les pièces dans différents registres: la reprise de «Hamlet» (1965) avec Pierre Vaneck sous la direction de Georges Wilson ou la comédie de boulevard «Echec et meurtre» (1969) de et avec Robert Lamoureux. Sur le grand écran, elle joue la femme de Yves Montand dans «Compartiment tueurs» (1964) de Costa-Gavras ou la mère de Nathalie Nell dans «Les risques du métier» (1967) de André Cayatte avec Jacques Brel.

À partir des années soixante-dix, Nadine Alari apparaît épisodiquement au cinéma. Elle interprète le censeur d’un lycée dans «Diabolo menthe» (1977) de Diane Kurys, une gynécologue dans «Une histoire simple» (1978) de Claude Sautet avec Romy Schneider, la mère de Emmanuel Salinger dans «La sentinelle» (1991) de Arnaud Desplechin ou celle de Géraldine Pailhas dans «L’adversaire» (2001) de Nicole Garcia. Sa carrière à la télévision est plus prolifique. Partenaire de Charles Vanel dans «Le Père Goriot» (1972) ou de Michel Piccoli dans «Docteur Teyrand» (1980), elle participe à des épisodes de séries à succès comme «Arsène Lupin» avec Georges Descrières, «Les 5 dernières minutes», «Les brigades du Tigre» ou «Châteauvallon» avec Chantal Nobel. Au théâtre, elle joue dans des pièces de boulevard «Grand-père» (1983) de Rémo Forlani avec Victor Lanoux ou «Le canard à l’orange» (1994) avec Michel Roux et intégre la distribution du «Bourgeois gentilhomme» (1989) de Molière avec Jérôme Savary

En 2005, alors que la carrière de Nadine Alari semble en sommeil. Elle obtient le rôle principal du téléfilm «Adèle et Kamel» (2005) de Vincent Monnet où elle incarne une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer prise en charge par un gamin des rues, dans le cadre d’une peine d’intérêt général . Une interprétation qui lui vaut le prix de la Meilleure actrice au Festival de la fiction TV de Saint-Tropez. Cette prestation ne lui permet pas d’être plus sollicitée et elle poursuit sa carrière de comédienne de doublage entamée dès les années cinquante. En 2012, elle est l’auteur d’une pièce de théâtre «Les apparents» dont elle interprète le rôle principal au Festival Off d’Avignon. Nadine Alari décède le 24 novembre 2016 à Paris des suites d’une longue maladie. Elle avait l’âge de 89 ans.

© Olivier SINQSOUS