1927 Le capitaine Fracasse – de Alberto Cavalcanti & Henry Wulschleger avec Pierre Blanchar & Charles Boyer | 1930 Le pantin (der hampelmann) de E.W. Emo avec Max Hansen, S.Z. Sakall & Paul Heidemann | 1931 Son altesse s’amuse… (durchlaucht amüsiert sich) de Conrad Wiene avec Georg Alexander & Trude Berliner | 1932 Mélodie d’amour (melodie der liebe) de Georg Jacoby avec Richard Tauber, Petra Unkel, S.Z. Sakall & Ida Wüst | ||
De son vrai nom Nicolina Spanier, Lien Deyers est née le 5 novembre 1909, à Amsterdam aux Pays-Bas, sous le règne de la reine Wilhelmine. Elle est la fille du professeur de piano Nathan Spanier, et de son épouse Johanna (née Liefjes) couturière de son état; elle a un demi-frère, Andries Liefjes, issu d’une relation précédente de sa mère. Après la mort du père en 1916, la mère se remarie avec Egbert Dijjers, propriétaire d’un hôtel à La Haye où la famille s’installe. Après la disparition de sa mère en 1918, la jeune fille restera très proche de son beau-père et de sa nouvelle belle-mère, la comédienne autrichienne Lotte Erol. Elle aurait changé officiellement son nom en Dijjers Spanier en 1931.
On retrouve Lien Deyers à 17 ans, et à l’abri des murs de son collège, elle rêve comme toutes ses comparses, au monde extérieur par le truchement de magazines de cinéma. Elle brave tous les interdits et répond à une petite annonce. Celle d’un metteur en scène qui cherche une jeune fille rigoureusement inconnue pour son prochain film. Son nom: Fritz Lang. Inutile donc de dire que Lang n’a aucune hésitation lorsqu’il la voit et la choisit séance tenante, peu importait son accent hollandais puisqu’en ces années 20 le cinéma est muet. Fritz Lang se déclare ébloui par son test, et en 1927, la jeune hollandaise sans expérience devient actrice dans «Les espions», dans l’ombre sublime de la très belle Gerda Maurus.
Fritz Lang avait englouti des sommes colossales dans «Metropolis», des sommes qui avaient failli ruiner la UFA et l’on craignait que la même catastrophe mégalomaniaque se reproduise. Or, si le tournage de «Spie» fut long et fastidieux, il ne coûta rien en regard de «Metropolis» et qui de plus est il fit un triomphe dès ses premières journées d’exploitation en Mars 1928. Pour sa part, Lien Deyers est lancée. Elle tourne une douzaine de films entre 1928 et 1930, passant du muet au parlant sans même s’en rendre vraiment compte et en se mettant pour l’occasion à chanter d’une voix ravissante qui bouleverse bien vite les âmes romanesques dans toutes le chaumières. Peut-être même chante-elle trop bien les romances surannées qui plaisent à un public populaire, car elle affiche son nom à quelques œuvrettes comme «La vieille chanson» (1930) de Erich Waschneck, «Mélodie d’amour» (1932) de Georg Jacoby ou «Carnaval de l’amour» (1934) de Carl Lamac.
Etrangement, Lien Deyers bien que fort populaire, ne fut jamais une grande diva du cinéma, même si elle épousa le cinéaste Alfred Zeisler qui fit d’elle sa star dans cinq films. Elle est de cette catégorie d’actrices connaissant un réel succès populaire mais guère prise en considération par ses pairs. Mais déjà en 1935, le nouveau reich fait monter la tension, Alfred Zeisler est juif et ne tient pas à s’attarder en Allemagne, de plus l’Amérique, contrairement à nombre de ses compatriotes ne lui fait pas peur, il est né à Chicago. Le couple s’embarque donc, Lien l’ignore encore mais elle tourne définitivement le dos à sa carrière et à la célébrité. Personne ne l’attend en Amérique, pas plus à Hollywood qu’ailleurs. Dans un monde qui s’embrase, le nom de Lien Deyers s’oublie et son étoile s’éteint. On a de ses tristes nouvelles dans les années 60. L’ancienne gloire hollandaise est incarcérée pour conduite en état d’ivresse, violences et saccage d’un établissement à Las Vegas. Nul ne sait la date de sa mort, mais une dernière trace de vie daterai de 1982, à l’occasion de l’envoi d’un courrier pour l’anniversaire de Heinz Rühmann.
© Céline COLASSIN
1927 | Les espions ( spione ) de Fritz Lang
avec Rodolph Klein-Rogge
Le capitaine Fracasse – de Alberto Cavalcanti & Henry Wulschleger avec Pierre Blanchar |
1928 | La sainte et son fou ( die heilige und ihr narr ) de William Diertele
avec Gina Manès
Maison N° 17 ( haus nummer 17 / numver 17 ) de Géza von Bolváry avec Carl de Vogt |
1929 | Le triomphe de la vie ( ich lebe für dich / triumph des lebens ) de William Dieterle
avec Olaf Fønss
Rêves de printemps ( frühlingsrauschen / tränen, die ich dir geweint ) de William Dieterle avec Julius Brandt Femme chassée ( gehetzte mädchen / Steckbrief Z ) de Frederich Feher avec Robert Garrison Sous l’outrage / La chanson des cosaques du Don ( das donkosakenlied) de Georg Asagaroff avec Hans Adalbert Schlettow DO Rund um die liebe – de Oskar Kalbus avec Georg Alexander Seulement apparition |
1930 | Der nächste, bitte – de Erich Schönfelder
avec Albert Paulig
Lundi des roses ( rosenmontag ) de Hans Steinhoff avec Hubert von Meyerinck La vieille chanson ( das alte lied / zu jedem kommt einmal die liebe ) de Erich Waschneck avec Lil Dagover Le pantin / La poupée mécanique ( der hampelmann / der liebesautomat ) de E.W. Emo avec Max Hansen |
1931 | L’homme qui cherche son assassin ( der mann , der seinen mörder sucht / Jim, der mann mit
der Narbe ) de Robert Siodmak
avec Heinz Rühmann
Son motif de divorce ( sein scheidungsgrund / zwei blaue augen und ein tango ) de Alfred Zeisler avec Johannes Riemann De sensatie der toekomst – de Dimitri Buchowetzki avec Jack Salvatori Die männer um Lucie – de Alexander Korda avec Liane Haid Der herzog von Reichstadt – de Victor Tourjansky avec Alfred Abel Son altesse s’amuse… ( durchlaucht amüsiert sich / ein Prinz verliebt sich ) de Conrad Wiene avec Georg Alexander L’amour au studio / Le studio amoureux ( die verliebte firma ) de Max Ophüls avec Gustav Fröhlich |
1932 | Mélodie d’amour ( melodie der liebe ) de Georg Jacoby
avec S.Z. Sakall
Hasenklein kann nichts dafür / Exzellenz nimmt Mass / Drunter und drüber – de Max Neufeld avec Paul Otto Les joyeux héritiers ( lachende erben ) de Max Ophüls avec Max Adalbert |
1933 | Escapade à la campagne / Le chemin du cœur ( die fahrt ins grüne ) de Max Orbal
avec Hermann Thimig
Ist mein mann nicht fabelhaft ? – de Georg Jacoby avec Kurt Vespermann Les gens du Bas-Rhin ( die vom Niederrhein / ein goldiges mädel ) de Max Obal avec Albert Lieven |
1934 | L’or ( gold ) de Karl Hartl
avec Hans Albers
Carnaval d’amour / Soir de carnaval ( karneval der liebe / karneval und liebe ) de Carl Lamac avec Hans Moser La belle inconnue ( ich sing’ mich in dein herz hinein ) de Fritz Kampers avec Hans Söhnker Der doppelbräutigam – de Martin Fric avec Jakob Tiedtke Le cousin de Calcutta ( der vetter aus Dingsda ) de Georg Zoch avec Rodolf Platte Le neuveu d’Amérique ( punks kommt aus Amerika ) de Karl Heinz Martin avec Attila Hörbiger |
1935 | Un type formidable / Un garçon à la page ( ein ganzer kerl / Karl räumt auf / die liebe fängt
beim walzer an ) de Carl Boese
avec O.E. Hasse
J’aime toutes les femmes ( ich liebe alle frauen ) de Carl Lamac avec Jan Kiepura Feu son Excellence ( die selige exzellenz / das tagebuch der baronin W. ) de Hans H. Zerlett avec Wolfgang Liebeneiner |