1936 Le nouveau testament – de Sacha Guitry & Alexandre Ryder avec Sacha Guitry & Pauline Carton | 1937 Quadrille – de Sacha Guitry avec Gaby Morlay, Sacha Guitry, Georges Grey & Pauline Carton | 1940 Le collier de chanvre – de Léon Mathot avec André Luguet, Annie Vernay, Georges Lannes & Paul Azaïs | 1941 Fièvres – de Jean Delannoy avec Tino Rossi, Madeleine Sologne, Ginette Leclerc & René Génin | ||
Jacqueline Delubac naît Isabelle Jacqueline Basset, le 27 mai 1907 à Lyon, l’ancienne capitale des Gaules et seconde ville française. Jacqueline est issue de la haute bourgeoise lyonnaise, enrichie dans l’industrie de la soie. Dotée d’une forte personnalité, elle décide de rompre avec la tradition familiale pour devenir artiste. Elle débute comme danseuse dans une revue parisienne en imitant Josephine Baker.
À la même période, elle commence sa carrière cinématographique par deux comédies de Louis Mercanton avec Fernand Gravey, «Chérie» (1930) et «Marions-nous» (1931). Dans «Une brune piquante» (1931) de Serge de Poligny, elle croise Fernandel. En 1932, elle fait partie de l’équipe de «Topaze», d’après la pièce de Marcel Pagnol, avec Louis Jouvet. Puis ne doutant de rien, Jacqueline Delubac, qui a pris le nom de sa mère comme pseudonyme, n’hésite pas à aller frapper à la porte de Sacha Guitry. Le très prolifique homme de théâtre approche de la cinquantaine. Il est au sommet de sa gloire.
Subjugué par cette très belle jeune femme, pleine de distinction et somme toute assez énigmatique, il l’engage et partage bien vite sa vie, avant d’en faire sa troisième épouse, en 1935. Le couple ne se quitte plus à la ville, sur scène et à l’écran pendant cinq ans. La comédienne joue plus de vingt pièces de son mari dont dix créations et interprète dix de ses films. Il s’agit la plupart du temps de comédies assez grinçantes où Sacha, très cabotin, a fort à faire face à une Jacqueline Delubac qui ne s’en laisse pas compter. En 1936, Sacha tourne quatre films avec sa femme dont «Mon père avait raison» en hommage à son père Lucien Guitry. La réalité historique n’est guère respectée dans «Les perles de la couronne» (1937) mais la performance des deux comédiens est un vrai plaisir pour l’esprit. En 1937, il y a aussi «Désiré» avec Arletty, femme de chambre et «Quadrille», avec Gaby Morlay. Valérie Lemercier adaptera de nouveau la pièce en 1997. «Remontons les Champs-Élysées» (1938), est la dernière collaboration de l’actrice au cinéma de son illustre époux. Le couple se sépare fin 1938. L’actrice a joué entre temps «L’accroche-cœur» auprès du très populaire Henri Garat.
L’activité cinématographique de Jacqueline Delubac se ralentit pendant l’occupation même si l’actrice n’est pas totalement absente du Paris mondain que fréquentent les Allemands En 1941, elle est la partenaire de Tino Rossi dans «Fièvres» (1941). Elle retrouve le grand écran en 1945 pour «J’ai dix-sept ans» de André Berthomieu. Suivent deux films de Raymond Leboursier: «Le furet» (1949) avec Jany Holt et «La vie en jeux» (1950). L’actrice travaille un peu au théâtre. Elle tourne, en 1951, son vingt-septième et dernier film, d’ailleurs inachevé. Puis elle se retire définitivement de la scène. Ayant épousé en secondes noces un très grand joaillier parisien de la Place Vendôme, elle constitue une exceptionnelle collection de tableaux de Monet, Braque, Picasso… Devenue veuve elle vit très seule.
À quatre-vingt dix ans, Jacqueline Delubac est renversée à Créteil, en région parisienne, par un cycliste et meurt des suites de l’accident le 14 octobre 1997. Son testament prévoit le legs de ses tableaux au musée des Beaux-Arts de sa ville natale. Un geste plein d’élégance de la part de celle qui a incarné dans toute sa splendeur la «Femme Française» des années trente.
© Caroline HANOTTE
1930 | Chérie – de Louis Mercanton avec Fernand Gravey |
1931 | Marions-nous / Sa nuit de noces – de Louis Mercanton
avec Pierre Etchepare
CM Une brune piquante – de Serge de Poligny avec Noël-Noël |
1932 | Topaze – de Louis J. Gasnier avec Louis Jouvet |
1935 | Bonne chance – de Sacha Guitry
avec Sacha Guitry
Le roman d’un tricheur – de Sacha Guitry avec Roger Duchesne |
1936 | Mon père avait raison – de Sacha Guitry
avec Paul Bernard
Le nouveau testament – de Sacha Guitry & Alexandre Ryder avec Pauline Carton Faisons un rêve – de Sacha Guitry avec Raimu Le mot de Cambronne – de Sacha Guitry avec Marguerite Moreno CM Poste parisien – de Maurice Diamant-Berger avec Maurice Bourdet |
1937 | Les perles de la couronne – de Sacha Guitry & Christian-Jaque
avec Claude Dauphin
Désiré – de Sacha Guitry avec Jacques Baumer Quadrille – de Sacha Guitry avec Gaby Morlay |
1938 | Remontons les Champs-Élysées – de Sacha Guitry & Robert Bibal
avec Lucien Baroux
L’accroche-cœur – de Pierre Caron avec Henri Garat |
1939 | Jeunes filles en détresse – de Georg Wilhelm Pabst
avec André Luguet
Dernière jeunesse – de Jeff Musso avec Pierre Brasseur Volpone – de Maurice Tourneur avec Harry Baur L’homme qui cherche la vérité – de Alexander Esway avec André Alerme |
1940 | Le collier de chanvre – de Léon Mathot
avec Paul Azaïs
La comédie du bonheur – de Marcel L’Herbier avec Michel Simon |
1941 | Fièvres – de Jean Delannoy avec Tino Rossi |
1945 | J’ai dix-sept ans – de André Berthomieu avec Madeleine Suffel |
1949 | Le furet – de Raymond Leboursier avec Pierre Renoir |
1950 | La vie est un jeu – de Raymond Leboursier avec Félix Oudart |
1951 | Les mousquetaires du roi – de Marcel Aboulker & Michel Ferry
avec Gilbert Gil
Inachevé |