![]() 1919 J’accuse! – de Abel Gance avec Romuald Joubé, Maxime Desjardins, Angèle Guys & Maryse Dauvray | ![]() 1921 La roue – de Abel Gance avec Pierre Magnier, Ivy Close, Gabriel de Gravone, Gil Clary & Max Maxudian | ![]() 1921 La roue – de Abel Gance avec Pierre Magnier, Ivy Close, Gabriel de Gravone, Gil Clary & Max Maxudian | ![]() 1921 L’agonie des aigles – de Bernard-Deschamps avec Gaby Morlay, Gilbert Dalleu & Maxime Desjardins | ||
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Séverin-Mars est né Armand Jean Malafayde le 21 février 1873, à Bordeaux, dans une famille modeste d’origine basque; son père est cocher, sa mère ménagère. Enfant solitaire et rêveur, ses parents envisagent très tôt de l’orienter vers la prêtrise. Mais le petit garçon se passionne aussi pour la lecture. Au sortir de l’adolescence, il veux se consacrer aux Lettres et part à Paris. Après plusieurs mois de dénuement et de misère, il commence a se produire sur scène dès le milieu des années 1890, notamment dans «Elën» (1895) de Villiers de l’Isle-Adam, une pièce mise en scène par André Antoine.
Sa carrière prend de l’ampleur suite à sa rencontre avec Maurice Maeterlinck quand le célèbre auteur et philosophe lui propose de monter «Pelléas et Mélisande» et «Macbeth» dans l’abbaye de Sainte-Wandrille en Normandie. Au début du vingtième siècle, on voit Séverin-Mars sur les planches, entre-autres, dans «L’agence Legris» (1909) de Jacques Roullet, «Les possédés» (1909) de Henri-René Lenormand mis en scène par Arsène Durec, «L’oiseau bleu» (1911) de Maurice Maeterlinck, mis en scène par Firmin Gémier au Théâtre Réjane (renommé depuis 1919 Théâtre de Paris), ou «L’apôtre» (1911) de Paul-Hyacinthe Loyson. Il est également l’auteur de plusieurs pièces.
Coté cinéma, Séverin-Mars fait sa première apparition dans «Le crime du grand-père» (1910), un court-métrage de Léonce Perret, où débute également une certaine Suzanne Arduini, la future Suzy Prim. Un rencontre déterminante dans son bref parcours cinématographique avec Abel Gance qui lui offre le rôle principal du compositeur Damor dans «La dixième symphonie» (1918). Deux autres rôles majeurs vont suivre sous la direction du cinéaste. En 1919, celui de François Laurin dans «J’accuse», l’histoire de deux hommes, l’un marié interprété par Séverin-Mars, l’autre l’amant de la femme du premier, Romuald Joubé, qui se retrouvent dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, et comment leur confrontation devient le microcosme des horreurs de la guerre qui les entourent. En 1921, il est le chef-mécanicien Sisife dans «La roue», un drame sur un cheminot et son fils Elie, incarné par Gabriel de Gravone, qui tombent amoureux de la belle Norma (Ivy Close), une jeune fille que Sisife a sauvée d’un accident de train quand elle était bébé et qu’il a élevée comme sa fille, un mélodrame décrivant une tragédie familiale avec des conséquences mouvementées. D’une durée de neuf heures, cette fiction épique se distingue par la façon dont elle préfigure le futur «Napoléon» dans son utilisation de dispositifs cinématographiques innovants, en particulier la découpe rapide. Parmi les autres films qu’il tourne, citons: «Haceldama ou le prix du sang» (1919) de Julien Duvivier et «L’agonie des aigles» (1921) de Bernard-Deschamps avec la jeune Gaby Morlay.
En 1921, Séverin-Mars se lance dans la réalisation avec «Le cœur magnifique», un film qu’il a aussi écrit et où il joue le marquis camarguais Horoga. Trois mois de tournage éprouvant qui mènent notre artiste au bout de ses forces. La dernière scène tournée à la mi-juillet 1921, il part se reposer dans sa propriété de Septeuil dans les Yvelines. À peine quatre jours après son arrivée, dans une chaleur étouffante, il est victime d’une crise cardiaque. Après une brève agonie, il meurt prématurément le 17 juillet 1921, il avait seulement 48 ans. Jean Legrand terminera ce mélodrame qui sera vite oublié.
© Pascal DONALD – Source Cinémagazine N°29

1910 | CM Le crime du grand-père – de Léonce Perret avec Suzy Prim |
1913 | CM Le duel du fou – de ? avec Emma Bonnet |
1915 | Macbeth – de Gustave Labruyère
avec Georgette Leblanc
Pelléas et Mélisande – de Gustave Labruyère avec Georgette Leblanc |
1917 | CM Trois familles – de Alexandre Devarennes avec Suzanne Bianchetti |
1918 | La dixième symphonie – de Abel Gance
avec Emmy Lynn
CM L’habit de Béranger – de Maurice Mariaud avec Jeanne Marie-Laurent |
1919 | J’accuse ! – de Abel Gance
avec Romuald Joubé
Film en 3 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque 3 : 3ème époque Haceldama ou le prix du sang / Haceldama / Le prix du sang – de Julien Duvivier avec Suzy Lilé Jacques Landauze – de André Hugon avec Marguerite de Barbieux |
1920 | La nuit du 11 septembre – de Dominique Bernard-Deschamps avec Vera Karalli |
1921 | Le cœur magnifique – de Séverin-Mars & Jean Legrand
avec France Dhélia
Film en 2 parties – + scénario 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque L’agonie des aigles – de Bernard-Deschamps avec Gaby Morlay Film en 2 parties 1 : Le roi de Rome 2 : Les demi-soldes La roue – de Abel Gance avec Pierre Magnier Film en 4 parties 1 : La rose du rail 2 : La tragédie de Sisif 3 : La course à l’abîme 4 : Symphonie blanche |