Robert Loggia

D’origines italiennes, Robert Loggia est né le 3 janvier 1930, à New-York, ville où il grandit. Il part étudier le journalisme à l’Université du Missouri avant de revenir dans sa ville natale, pour suivre des cours de théâtre avec Alvina Krause à la Northwestern University. Après avoir servi dans l’armée des États-Unis, il suit les cours de l’Actors Studio et fait ses débuts à Broadway en 1955.

Avec son coté bourru, sa voix grave et le regard intense qui pouvait se transformer avec une facilité effrayante, Robert Loggia est souvent sollicité pour jouer des personnages antipathiques, des rôles autoritaires ou de méchants. En 1956, il débute au cinéma, dans «Marqué par la haine» de Robert Wise, en jouant le mafieux Frankie Peppo, qui tente de persuader le boxeur Rocky Graziano, Paul Newman, de se battre. En 1958, il campe un détective qui enquête sur un serial killer, assassin de deux policiers dans «Un tueur se promène» de William A. Berke. Il enchaîne la même année avec «Le missile perdu», du même réalisateur, où il est le scientifique David Loring, qui conçoit un plan pour arrêter un missile à hydrogène qui se dirige vers la terre. En 1965, George Stevens le dirige dans un film biblique, «La plus grande histoire jamais contée» il est Joseph, le père de Jésus de Nazareth.

Faisons un bon en avant pour se retrouver dans les années 1970/80, ou Robert Loggia tient le rôle de Yigal Allon le Premier ministre israélien par intérim, dans «Raid sur Entebbe» (1976) de Irvin Kershner, un film retraçant le sauvetage des otages détenus sur l’aéroport d’Entebbe en Ouganda. Dans «Scarface» (1983) de Brian De Palma, Tony Montana, Al Pacino, un tueur mégalomane, devient le bras droit de Frank Lopez, Robert Loggia, un seigneur de la drogue, il élabore un plan pour le tuer et prendre sa place. Il incarne le psychiatre soignant Norman Bates, Anthony Perkins, dans «Psycho II» (1983) de Richard Franklin. Il reçoit une nomination à l’Oscar, en mars 1986, pour «A double tranchant» (1985) de Richard Marquand, où il est Sam Ransom, un détective minable, qui enquête sur un meurtre impliquant Glenn Close et Jeff Bridges. John Huston en fait un mafioso dans «L’honneur des Prizzi » (1985), il est le sicilien Eduardo Prizzi membre de la plus puissante famille mafieuse de New-York. Dans le thriller «Les envoûtés» (1987) de John Schlesinger, il est le lieutenant Sean McTaggert qui, avec l’aide d’un psychiatre interprété par Martin Sheen, enquête sur une série de meurtres particulièrement horribles, où les victimes sont éventrées et dépecées selon un rituel d’Amérique Centrale qui a pour nom la santeria. Dans un thriller d’épouvante «Innocent Blood» (1992), Marie, Anne Parillaud, une vampire des temps modernes très attirante, se retrouve face à une bande de gangsters méchants menés par Salvatore, Robert Loggia. Il tient encore un rôle sombre dans «The deal» (2005) de Harvey Kahn, un jeune trader, Christian Slater, conclut un marché avec un cartel pétrolier pour un de ses plus gros clients, Jared Tolson, Robert Loggia, un industriel froid et cynique, un homme d’affaires véreux ayant des connexions avec la mafia russe.

Au cours de 60 ans d’une carrière, qui alterne entre le grand et le petit écran, Robert Loggia, est récompensé de plusieurs prix pour ses interprétations, il reçoit aussi le Prix Diamant pour l’ensemble de sa carrière au CineRockom International Film Festival de Beverly Hills, en 2015. Atteint de la maladie d’Alzheimer, l’acteur s’éteint à 85 ans, à son domicile de Brentwood, en Californie.

© Gary RICHARDSON