1946 Audiencia pública – de Florián Rey avec Alfredo Mayo, Paola Barbara, José Nieto & Raúl Cancio | 1946 Le crime de la rue Bordadores (el crimen de la calle de Bordadores) de Edgar Neville avec Manuel Luna | 1948 Despertó su corazón – de Jerónimo Mihura avec Conrado San Martín, José Nieto & Margarita Andrey | 1949 Une femme comme tant d’autres (una mujer cualquiera) de Rafael Gil avec Maria Félix & Antonio Vilar | ||
María Delgado Piñero dite Mary Delgado est née le 8 octobre 1916 à Madrid. Elle débute au théâtre, encore adolescente, alors que la monarchie d’Alphonse XIII cède la place à la Seconde République. En janvier 1940, Julián Torremocha, un ancien éclairagiste devenu réalisateur à l’époque du muet, la fait tourner dans «Cancionera», une œuvre cinématographique tirée directement, y compris pour la versification, de la pièce régionaliste des célèbres dramaturges andalous Serafín et Joaquín Alvarez Quintero, tandis que les studios remis en état après la Guerre Civile recommencent à tourner à plein rendement. Mais la comédienne gagne sa célébrité avec «En poder de Barba azul», l’adaptation du roman à succès de Luisa María Linares et dans un rôle que reprendra Marie-France Boyer dans l’adaptation télévisée, «Comment ne pas épouser un milliardaire» (1966), avec Jean-Claude Pascal dans le personnage d’un pas si terrible «Barbe Bleu» moderne joué dans la version originale par Felipe Fernansuar.
Pendant toutes les années quarante, Mary Delgado enchaîne une quinzaine de films, souvent en tête d’affiche comme dans: «Un alto en el camino» (1941) où elle campe une paysanne dure à la tâche mais trahie et ruinée par un mari inconstant. Elle est une jeune femme romanesque dans «Le fantôme et Dona Juanita» (1944) de Rafael Gil, avec le double rôle de Rosita et de sa vieille tante dans sa jeunesse, tandis que Antonio Casal, interprète son soupirant et celui qui aurait pu devenir le mari de sa parente quand elle avait vingt ans. Elle est une étudiante en médecine trompée par un vaurien joué par Alfredo Mayo dans «Chantaje» (1946) de Antonio de Obregón, avec Luis Peña, en commissaire de police; ou encore une certaine Lola face au très talentueux Manuel Luna, dans «Le crime de la rue Bordadores» (1946) de Edgar Neville, avec un assassinat en lien avec la traite de blanches vers les Amériques dans le Madrid typique de la fin du XIXème. Mais lui sont aussi dévolus beaucoup de rôles secondaires, certes dans des films de réalisateurs en vogue comme José Luis Sáenz de Heredia ou Rafael Gil, et avec des acteurs vedettes très demandés comme Rafael Durán, José Nieto, Julio Peña, mais cela ne lui suffit pas. Elle préfère donc assez vite retrouver ses premières amours et sillonne bientôt, avec sa propre compagnie théâtrale, les routes d’Espagne en jouant le répertoire classique et contemporain.
Sa présence sur les grands écrans n’est plus qu’épisodique dans les années 50 et 60, comme dans le film musical dédié à «La Tirana» (1958) de Juan de Orduña, l’histoire de la célèbre comédienne et modèle de Goya, interprétée par Paquita Rico que courtise le bel officier de marine joué par Gustavo Rojo. En 1963, Mary Delgado tourne dans un dernier film, sous la direction de Ana Mariscal qui adapte «Le chemin», un roman de Miguel Delibes. Néanmoins, jusqu’en 1982, la comédienne participe à un grand nombre de réalisations de la télévision espagnole (pièces, adaptation de la littérature, feuilletons).
La comédienne disparaît dans sa soixante-huitième année, en succombant à une crise cardiaque, le 13 avril 1984, dans le taxi qui la mène au théâtre de Palma de Mallorca où elle devait interpréter «Enseñar a un sinvergüenza», la comédie à succès de Alfonso Paso toujours représentée depuis sa création en 1967. Mary Delgado meurt ainsi sur scène ou presque après lui avoir consacré plus d’un demi-siècle de passion.
© Caroline HANOTTE
1940 | Cancionera – de Julián Torremocha
avec Antonio Burgos
En poder de Barba Azul – de José Buchs avec Antonio Riquelme |
1941 | Un alto en el camino – de Julián Torremocha avec Juan Cortés |
1942 | Cuarenta y ocho horas – de José María Castellví
avec Raúl Cancio
Huella de luz – de Rafael Gil avec Juan Calvo |
1943 | Eloísa está debajo de un almendro – de Rafael Gil
avec Rafael Durán
Y tú, ¿quién eres? – de Julio de Fleischner avec José Nieto |
1944 | Le fantôme et Dona Juanita ( el fantasma y doña Juanita ) de Rafael Gil
avec José Isbert
Prix CEC de la meilleure actrice par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
1945 | Tierra sedienta – de Rafael Gil avec Fernando Rey |
1946 | Audiencia pública – de Florián Rey
avec Alfredo Mayo
Chantaje – de Antonio de Obregón avec Luis Peña Prix de la meilleure actrice aux prix du syndicat national du spectacle, Espagne Le crime de la rue Bordadores ( el crimen de la calle de Bordadores ) de Edgar Neville avec Manuel Luna |
1947 | Nada – de Edgar Neville
avec Tomás Blanco
Luis Candelas ( Luis Candelas, el ladrón de Madrid ) de Fernando Alonso Casares avec Rafael Bardem Las aguas bajan negras – de José Luis Sáenz de Heredia avec Fernando Fernández de Córdoba |
1948 | La rue sans soleil ( la calle sin sol ) de Rafael Gil
avec Antonio Vilar
Despertó su corazón – de Jerónimo Mihura avec Conrado San Martín |
1949 | Une femme comme tant d’autres ( una mujer cualquiera ) de Rafael Gil avec Maria Félix |
1950 | Tres ladrones en la casa / Amarás a tu prójimo – de Raúl Cancio avec Ángel de Andrés |
1951 | El gran galeoto – de Rafael Gil avec Félix Fernández |
1954 | L’émeraude tragique ( green fire ) de Andrew Marton avec Stewart Granger |
1957 | El anónimo – de José María Ochoa avec Julio Peña |
1958 | La Tirana – de Juan de Orduña avec Gustavo Rojo |
1963 | Le chemin ( el camino ) de Ana Mariscal avec José Antonio Mejías |