Mack Swain

C’est dans une famille de pionniers Mormons de Salt Lake City que Moroni Swain vient au monde le 16 février 1876. Son père Robert Henry Swain a quatre épouses dont Mary Ingeborg Jensen, la mère du petit Moroni et de cinq autres frères et sœurs. La famille se complète de quinze autres demi-frères et demi-sœurs. Le futur Mack Swain fait ses études dans les écoles publiques de sa ville natale. À sept ans, il intègre un groupe musical pour enfants. À 15 ans, il quitte la maison et part en tournée avec le «Martin Josey Minstrel Show», une troupe de vaudeville ambulant.

Devenu un imposant gaillard, 1,88 mètre pour plus de 140 kilos, le visage rond et l’œil vif, Mack Swain débute au cinéma en 1913 à la Keystone de Mack Sennett, où il joue les affreux malabars prêt à faire subir d’effroyables supplices aux frêles héroïnes. Son nom est associé à d’autres piliers du burlesque comme Charles Chaplin, Mabel Normand ou Roscoe Fatty Arbuckle. Dans «Charlot et Fatty dans le ring» (1914), il incarne un bookmaker qui menace Fatty des pires ennuis s’il perd son match de boxe. Il crée le personnage de Ambrose, un homme plus bête que méchant qui arbore une moustache dessinée très épaisse, le tour des yeux noirci et une mèche de cheveux qui lui descend jusqu’à la racine du nez.

Mack Swain est aussi le partenaire de Chester Conklin. On peut citer des scènes mémorables dans «Charlot et Mabel aux courses» (1914), M. Walrus fiancé à Mabel préfère flirter avec sa voisine que de regarder la course de voitures, Ambroise tente de rentrer en fraude sur le circuit en passant par le trou d’une palissade mais reste coincé, Charlot en profite pour le tapé, Charlot assis à côté d’une jeune femme séduisante lui siffle des gorgées de sa bouteille de soda avec une paille. Dell Henderson reforme le duo dans «Les tribulations d’Ambroise» (1915) où Ambroise est un mari jaloux, marié à Minta Durfee, a une altercation avec M. Walrus et le blesse, il se fait soigner par l’épouse de Mack qui se laisse conter fleurette, mais devenant trop entreprenant, il profite de la sortie de son mari pour la kidnapper, Ambroise aidé des «Keystone Cops» engage une folle poursuite, après bien des mésaventures Ambroise retrouve son épouse et Walrus est arrêté. Tout aussi cocasse «La bataille d’Ambroise et de Joseph» (1915), où Dora, Vivian Edwards, fille d’un général, tombe amoureuse du capitaine Swain, mais Conklin, l’ordonnateur du général est aussi épris de la belle, débute alors une avalanche de gags pour gagner le cœur de la jeune femme. Il joue le gros balourd à la recherche d’une conquête dans «Ambroise vedette de cinéma» (1916) de Fred Hibbard où Ambroise star de cinéma, assiste à la projection d’un de ses films, à la sortie, tandis qu’il signe des autographes aux jeunes filles en fleur, sa femme, Phyllis Allen, une imposante matrone, débarque accompagnée de ses deux enfants et emmène le mari sous une volée de coups de parapluie.

Au milieu des années 20, sa carrière commença à décliner, Charles Chaplin relance sa carrière, avec son mémorable long métrage «La ruée vers l’or» (1925) où Mack Swain campe le prospecteur Big Jim McKay qui affamé, délire et imagine Charlot sous la forme d’un poulet rôti. Le parlant sonne la fin du burlesque et Mack Swain se voit relégué aux rôles de soutient dans quelques longs métrages, abandonnant au passage le maquillage qui l’a rendu célèbre. Victime d’une hémorragie interne, il meurt le 25 août 1935. Il était marié avec la comédienne Cora Claire King, le couple n’a pas eu d’enfant.

© Gary RICHARDSON