Loretta Swit

Loretta Jane Swit voit le jour le 4 novembre 1937 à Passaic, dans l’État du New Jersey. Fille d’immigrants polonais, elle grandit dans un foyer modeste, imprégné de traditions catholiques et d’un fort sens de la discipline. Très jeune, elle manifeste une passion vive pour les Arts de la scène. Après des études secondaires au «Pope Pius XII High School», elle poursuit son parcours à l’«American Academy of Dramatic Arts» à New York, où elle affine son jeu et se forme à la comédie classique. Durant les années 1960, Loretta Swit débute sur les planches dans des productions théâtrales «off-Broadway». Elle se forge une solide réputation dans les cercles théâtraux, enchaînant les rôles dans des pièces variées, dont certaines tournées nationales. Elle fait également ses premiers pas à la télévision, apparaissant dans plusieurs séries et téléfilms qui la font remarquer pour sa vivacité et son charisme.

Mais c’est en 1972 que la carrière de Loretta Swit connaît un tournant décisif. Elle est choisie pour incarner le rôle du Major Margaret «Lèvres en feu» Houlihan dans la série télévisée «M*A*S*H», une comédie dramatique située dans un hôpital militaire pendant la Guerre de Corée. Son interprétation de cette infirmière militaire rigide mais profondément humaine lui vaut une immense popularité. Au fil des onze saisons de la série (1972/83), l’actrice donne à son personnage une évolution remarquable, passant d’une figure autoritaire à une femme forte et sensible, pionnière dans la représentation des femmes en uniforme à la télévision. Elle remporte deux Emmy Awards pour ce rôle, en 1980 et 1982. Malgré son attachement à «M*A*S*H», Loretta Swit refuse de participer à la série dérivée «AfterMASH», souhaitant explorer d’autres horizons artistiques. Elle diversifie ses activités dès les années 1980 en apparaissant dans plusieurs téléfilms, notamment «The execution» (1985) et «Dreams of gold» (1986), où elle montre une palette d’émotions plus large que ce que son rôle emblématique lui avait permis. Elle apparait aussi dans une douzaine de films, dont «Debout les minettes» (1972) de Jackie Cooper, «Les anges gardiens» (1973) de Richard Rush et «Course contre l’enfer» (1975) de Jack Starrett.

Passionnée par la scène, Loretta Swit revient régulièrement au théâtre, notamment dans des productions telles que «Shirley Valentine» et «Les monologues du vagin», démontrant sa capacité à incarner des personnages complexes et engagés. En parallèle, elle s’investit de plus en plus dans les causes qui lui tiennent à cœur. Militante de longue date pour les droits des animaux, elle devient une figure influente dans la défense de la cause animale. Elle collabore avec de nombreuses organisations, comme la «Humane Society» ou «Actors and others for animals». En 2017, elle publie «SwitHeart: The Watercolour Artistry & animal activism of Loretta Swit», un ouvrage mêlant ses œuvres picturales à ses engagements.

Dans sa vie privée, Loretta Swit reste discrète. Elle a été brièvement mariée à l’acteur Dennis Holahan de 1983 à 1995. N’ayant pas eu d’enfants, elle consacre une grande partie de son temps à ses animaux et à ses actions humanitaires. Elle est également une conférencière appréciée, évoquant à la fois son parcours artistique et ses combats pour un monde plus juste et compatissant. L’actrice est décédée vendredi 30 mai 2025 à l’âge de 87 ans à son domicile de New York, probablement de causes naturelles. À travers son rôle dans «M*A*S*H», Loretta Swit a marqué des générations de téléspectateurs.

© Philippe PELLETIER