1934 Sœur Angélica (Sor Angélica) de Francisco Gargallo avec Ramón de Sentmenat & Luis Villasiul | 1947 La dama del armiño – de Eusebio Fernández Ardavín avec Jorge Mistral, Alicia Palacios & José Prada | 1953 Malvaloca – de Ramón Torrado avec Paquita Rico, Peter Damon, Arturo Marín & Antonio Riquelme | 1962 Apprendre à mourir… (aprendiendo a morir) de Pedro Lazaga avec El Cordobés & Manuel Zarzo | ||
Avelina Yegros Antón dite Lina Yegros naît à Madrid le 6 décembre 1914 (pour d’autres sources 6 novembre 1913). Son père, officier d’infanterie, accompagné de sa famille, rallie bientôt l’Afrique du Nord (Ceuta et Melilla) puis ultérieurement les Canaries où la fillette a l’opportunité de monter sur les planches lors de fêtes de charité. Adolescente à Madrid, en 1930, dans les derniers mois de la Monarchie alphonsine, elle perd sa mère. Désorientée, elle se voit conseiller par une cousine d’entrer comme bénévole dans la compagnie théâtrale de Juan Bonafe et Hortensia Gelabert. Et elle fait la connaissance d’un comédien de dix ans son aîné, Alfonso Albalat (la presse annonce leur mariage en avril 1932 et leur départ pour une tournée latino-américaine).
De retour à Madrid, Lina Yegros est sélectionnée pour interpréter l’héroïne du mélodrame, «Sor Angelica» (1934) de Francisco Gargallo, où elle est une fille-mère devenue religieuse, après avoir été abandonnée par son amant joué par Ramón de Sentmenat, célèbre jeune premier de l’époque. Précède «La bien pagada» (1933) de Eusebio Fernández Ardavín, où cette fois, mariée à un riche et mûr homme d’affaire, Antonio Portago, elle succombe à un ancien prétendant et finit prostituée. Et toute l’Espagne du Front Populaire d’accompagner dans ses malheurs cinématographique celle que l’on surnomme la «douce pleurnicheuse»! L’actrice travaille aussi avec le réalisateur suisse Arthur Porchet, qui installé à Barcelone depuis 1932, la dirige dans «El octavo mandamiento» (1936), encore une histoire tristounette avec un enfant victime des mensonges des adultes. Luis Buñuel produit et cosigne le scénario de «¿Quién me quiere a mí? (1935) de José Luis Sáenz de Heredia, où Lina Yegros, divorcée, délaisse sa fille prise en affection par l’inénarrable Fernando Freyre de Andrade. Mais elle est aussi une femme sophistiquée dans deux comédies: «El secreto de Ana María» (1935), un film, aux séquences musicales, de Salvador de Alberich, réalisateur espagnol qui a débuté à Hollywood, et dans «La millona» (1936) de Antonio Momplet, où femme riche elle fait un mariage de convenance pour arranger ses affaires.
Dans l’Espagne franquiste, tout en fondant sa propre compagnie théâtrale en 1942, Lina Yegros reste la vedette d’une dizaine de films comme «Manolenka» (1939) de Pedro Puche, où elle évolue dans un costume de tsigane, entre le méchant, José María Lado, et le gentil, José Nieto, « Un marido a precio fijo » (1942), avec Rafael Durán, héros de cette excellente adaptation par Gonzalo Delgrás d’un roman de Luisa María de Linares, « La Dama de Armiño » (1947), dans une reconstitution de la Tolède du Greco, avec un jeune soupirant joué par Jorge Mistral, pour ne citer que ces quelques titres.
Dans les années 1950 et 60, Lina Yegros veuve de son premier mari (1951), et remariée avec un industriel, poursuit une active carrière théâtrale tout en ayant régulièrement des rôles au cinéma, même s’ils sont sans doute plus secondaires, comme dans «La vierge gitane» (1951) de Ramón Torrado, où elle est l’épouse de Alfred Mayo, artiste peintre amoureux de son modèle, incarné par Paquita Rico. En 1965, elle tourne dans un film au thème tauromachique, qui est son 35ème et dernier rôle, «Clarines y campanadas» de Ramón Torrado, puis dans un western italo-espagnol, «Pour un dollar de gloire» (1966) de Fernando Cerchio. Lina Yegros s’éteint, en toute discrétion à Madrid, le 19 mai 1978.
© Caroline HANOTTE
1933 | La bien pagada – de Eusebio Fernández Ardavín avec Fernando Freyre de Andrade |
1934 | Sœur Angélica ( Sor Angélica ) de Francisco Gargallo avec Ramón de Sentmenat |
1935 | ¿ Quién me quiere a mí ? – de José Luis Sáenz de Heredia
avec José Baviera
Le secret d’Anne-Marie ( el secreto de Ana María ) de Salvador de Alberich avec Juan de Landa |
1936 | Le huitième commandement ( el octavo mandamiento ) de Arturo Porchet
avec Luis Villasiul
La millona – de Antonio Momplet avec Antonio Palacios |
1939 | Manolenka – de Pedro Puche avec José Nieto |
1940 | Unos pasos de mujer – de Eusebio Fernández Ardavín avec Fernando Fernández de Córdoba |
1941 | ¡Polizón a bordo! – de Florián Rey
avec Anselmo Fernández
Un mari à prix fixe ( un marido a precio fijo ) de Gonzalo Delgrás avec Rafael Durán |
1942 | La condesa María – de Gonzalo Delgrás avec Rafael Durán |
1943 | Ni tuyo ni mío – de Gonzalo Delgrás avec Luis Peña |
1946 | La calumniada – de Fernando Delgado
avec Rafael Calvo
Fuenteovejuna – de Antonio Román avec Fernando Rey |
1947 | Leyenda de Navidad – de Manuel Tamayo
avec Jesús Tordesillas
La dama del armiño – de Eusebio Fernández Ardavín avec Jorge Mistral |
1949 | Bagatelles ( pequeñeces ) de Juan de Orduña
avec Casimiro Hurtado
Vendaval – de Juan de Orduña avec Rafael Bardem |
1950 | La gitane de Grenade / La vierge gitane ( Debla, la virgen gitana ) de Ramón Torrado
avec Alfredo Mayo
Sang andalou ( vertigo ) de Eusebio Fernández Ardavín avec Félix Fernández |
1952 | Ha desaparecido un pasajero – de Alejandro Perla avec Mario Berriatúa |
1953 | Malvaloca – de Ramón Torrado avec Francisco Bernal |
1954 | Tres huchas para Oriente – de José María Elorrieta avec Antonio Casas |
1958 | Te doy mi vida – de Pino Mercanti avec Antonio Riquelme |
1960 | Rosa de Lima – de José María Elorrieta
avec Frank Latimore
Interpol recherche ( han matado a un cadáver ) de Julio Salvador avec Howard Vernon |
1961 | Teresa de Jesús – de Juan de Orduña
avec Aurora Bautista
Sissi 63 ( cariño mio / die liebe ist ein seltsames spiel ) de Rafael Gil avec Vicente Parra Les religieuses / Le chant du berceau ( canción de cuna ) de José María Elorrieta avec Soledad Miranda |
1962 | Apprendre à mourir… ( aprendiendo a morir ) de Pedro Lazaga
avec Manuel Zarzo
Los guerrilleros – de Pedro Luis Ramírez avec Manolo Escobar Las gemelas – de Antonio del Amo avec Antonio Vela |
1963 | Bochorno – de Juan de Orduña avec Armando Calvo |
1965 | Clarines y campanas – de Ramón Torrado avec Francisco Piquer |
1966 | Pour un dollar de gloire ( per un dollaro di gloria / el escuadrón de la muerte / mutiny at Fort Sharp ) de Fernando Cerchio avec Broderick Crawford |