1955 Voici le temps des assassins – de Julien Duvivier avec Jean Gabin, Danièle Delorme & Gérard Blain | 1985 Mon beau-frère a tué ma sœur – de Jacques Rouffio avec Juliette Binoche, Michel Piccoli & Michel Serrault | 1997 Le plus beau pays du monde – de Marcel Bluwal avec Claude Brasseur, Thierry Lhermitte & Didier Bezace | 2007 Un conte de Noël – de Arnaud Desplechin avec Catherine Deneuve, Mathieu Amalric & Melvil Poupaud | ||
Jean-Paul Gilbert Roussillon naît le 5 mars 1931 à Paris, d’un père directeur de la scène à la Comédie-Française. La vocation du théâtre vient très tôt au jeune Jean-Paul, qui joue sa première pièce à l’âge de quatorze ans. Il étudie à l’école de la Rue Blanche, puis entre au Conservatoire, où il a pour professeur Denis d’Inès. Après avoir obtenu un Premier Prix de comédie classique, il entre à la Comédie-Française en 1950. Dirigé par Jean Meyer, Maurice Escande ou Robert Manuel, il interprète Shakespeare, Molière, Marivaux, ainsi que Giraudoux et Musset. C’est le début d’une longue et foisonnante carrière, qui amène Jean-Paul Roussillon à devenir sociétaire de la Comédie-Française en 1960.
Dès les années cinquante, il aborde le cinéma de manière intermittente, notamment «La chair et le diable» (1953), «Voici le temps des assassins» (1955) et «Week-end à Zuydcoote» (1964), où il ne tient que de petits rôles. Il faut dire que le cinéma, jusqu’à présent, occupe une place très secondaire dans sa carrière, qu’il consacre essentiellement à sa vraie passion, le théâtre. Toujours à la Comédie-Française, il signe sa première mise en scène en 1962: «Le retour imprévu» de Jean-François Regnard. Acteur, Jean-Paul Roussillon se fait remarquer dans «La méprise» de Marivaux, «Le bourgeois gentilhomme» de Molière, ou bien encore «Le songe d’une nuit d’été» de Shakespeare. Il est aussi un mémorable Scapin dans «Les fourberies de Scapin» de Molière. Il impose un personnage de jeune premier vif et plein de fantaisie. Ses mises en scène de Molière ne passent pas inaperçues: «L’étourdi», «Le médecin malgré lui», mais surtout «L’avare», qui suscite beaucoup de remous et frôle le scandale. Cette vision de l’œuvre de Molière et son retentissement achèvent d’asseoir la réputation de Jean-Paul, metteur en scène accompli et remarquable comédien. Les années soixante-dix constituent, pour lui, une nouvelle décennie consacrée exclusivement à la scène. Son interprétation d’Estragon dans «En attendant Godot» de Samuel Beckett fait date. On peut le voir aussi interpréter Eugène Ionesco, Bertolt Brecht, et bien sûr Molière. Il met aussi en scène «Œdipe Roi» de Sophocle, «Cyrano de Bergerac» de Edmond Rostand et «Les trois sœurs» de Anton Tchekhov. Servant les plus grands auteurs et travaillant aux côtés de metteurs en scène de prestige, Jean-Paul Roussillon présente un parcours théâtral exemplaire, durant lequel il devient sociétaire honoraire du Français, en 1982. Parallèlement, on l’aperçoit de plus en plus à la télévision.
Après vingt ans d’absence sur les écrans, on le redécouvre, la silhouette massive et imposante. Il interprète un juge dans «Une affaire d’hommes» (1981), avant d’être dirigé par Joseph Losey dans «La truite» (1982). Il est parfait dans les seconds rôles bourrus, forts en gueule et hauts en couleurs, dans des films variés comme «On ne meurt que deux fois» (1985), «Twist again à Moscou» (1986) ou «Baxter» (1988). On le retrouve en Planchet dans «La fille de d’Artagnan» (1993) et en père de Agnès Jaoui dans «On connaît la chanson» (1997). Le grand public le remarque à nouveau en paysan dans «Une hirondelle ne fait pas le printemps» (2000). En 2001, Jean-François Stévenin l’humanise merveilleusement dans «Mischka», qui l’impose en vedette. En 2009, il obtient le César du meilleur second rôle masculin pour «Un conte de Noël». Après une existence toute entière vouée à la scène, Jean-Paul Roussillon, immense homme de théâtre, meurt d’un cancer du poumon le 31 juillet 2009, à Auxerre, auprès de son épouse, l’actrice Catherine Ferran, également sociétaire à la Comédie-Française.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1953 | La chair et le diable – de Jean Josipovici avec Viviane Romance |
1955 | Voici le temps des assassins – de Julien Duvivier avec Jean Gabin |
1956 | L’amour descend du ciel – de Maurice Cam avec Dora Doll |
1957 | Mission diabolique / Le renard de Paris ( der fuchs von Paris ) de Paul May avec Marianne Koch |
1959 | Le mariage de Figaro – de Jean Meyer
avec Louis Seigner
La millième fenêtre – de Robert Ménégoz avec Pierre Fresnay |
1964 | Week-end à Zuydcoote – de Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo |
1981 | Une affaire d’hommes – de Nicolas Ribowsky avec Jean Carmet |
1982 | La truite – de Joseph Losey avec Alexis Smith |
1983 | La guerre des demoiselles – de Jacques Nichet avec Roger Souza |
1984 | Hors-la-loi – de Robin Davis
avec Isabelle Pasco
Monsieur de Pourceaugnac – de Michel Mitrani avec Rosy Varte |
1985 | On ne meurt que deux fois – de Jacques Deray
avec Michel Serrault
Elsa, Elsa – de Didier Haudepin avec Lio Les clowns de dieu – de Jean Schmidt avec Jean-Roger Milo Mon beau-frère a tué ma sœur – de Jacques Rouffio avec Juliette Binoche |
1986 | Etats d’âme – de Jacques Fansten
avec Sandrine Dumas
Twist again à Moscou – de Jean-Marie Poiré avec Philippe Noiret Hôtel de France – de Patrice Chéreau avec Vincent Perez Maladie d’amour – de Jacques Deray avec Nastassja Kinski |
1988 | Alouette, je te plumerai – de Pierre Zucca
avec Micheline Presle
Baxter – de Jérôme Boivin avec Lise Delamare La fille du magicien – de Claudine Bories avec Anouk Grinberg |
1989 | Quartier nègre ( barrio negro ) de Pierre Koralnik
avec Capucine
Comédie d’amour – de Jean-Pierre Rawson avec Annie Girardot Cherokee – de Pascal Ortega avec Bernadette Lafont TV Der Geizige – de Jean-Paul Roussillon avec Harald Juhnke Seulement réalisation |
1990 | Plein fer – de Josée Dayan
avec Serge Reggiani
Le brasier – de Eric Barbier avec Maruschka Detmers CM Déminage – de Pierre Oscar Levy avec Marianne Denicourt |
1991 | Le secret de Sarah Tombelaine – de Daniel Lacambre
avec Irène Jacob
Tableau d’honneur – de Charles Nemes avec Claude Jade |
1992 | La fille de l’air – de Maroun Bagdadi avec Béatrice Dalle |
1993 | La fille de d’Artagnan – de Bertrand Tavernier avec Sophie Marceau |
1994 | Les truffes – de Bernard Nauer
avec Jean Reno
CM Oui – de Pascal Pérennès avec Isabel Otero |
1995 | CM Le libraire de l’ambiguë – de Joachim Lombard avec François Morel |
1996 | Drancy avenir – de Arnaud des Pallières
avec Aude Amiot
Seulement voix |
1997 | On connaît la chanson – de Alain Resnais
avec Sabine Azéma
Le plus beau pays du monde – de Marcel Bluwal avec Claude Brasseur |
2000 | Une hirondelle a fait le printemps – de Christian Carion avec Mathilde Seigner |
2001 | Mischka – de Jean-François Stévenin
avec Rona Hartner
L’idole – de Samantha Lang avec Leelee Sobieski |
2003 | En jouant « Dans la compagnie des hommes » – de Arnaud Desplechin
avec Anna Mouglalis
Rois et reine – de Arnaud Desplechin avec Emmanuelle Devos DA L’île de Black Mor – de Jean-François Laguionie Seulement voix |
2006 | Zone libre – de Christophe Malavoy avec Tsilla Chelton |
2007 | Un conte de Noël – de Arnaud Desplechin
avec Catherine Deneuve
César du meilleur second rôle masculin, France |