1936 L’invincible armada (fire over England) de William K. Howard avec Vivien Leigh & Laurence Olivier | 1945 L’intrigante de Saratoga (Saratoga trunk) de Sam Wood avec Gary Cooper, Ingrid Bergman & Curt Bois | 1957 Gipsy (the gypsy and the gentleman) de Joseph Losey avec Melina Mercouri & Patrick McGoohan | 1964 Les canons de Batasi (guns at Batasi) de John Guillermin avec Mia Farrow & Richard Attenborough | ||
Le 28 Mars 1902, Flora McKenzie Robson vient au monde à Soult Shields en Angleterre dans une famille bourgeoise aux origines écossaises et qui finira par devenir une famille nombreuse puisque les McKenzie Robson auront six enfants, trois filles et trois garçons.
Les débuts de Flora Robson dans la carrière d’actrice sont pour le moins particuliers. Son père, ingénieur de son état, est aux antipodes de la vie artistique, mais un soir où sa petite fille de cinq ans lui récite la fable qu’elle doit connaître par cœur pour l’école, il est pris d’un fou-rire inextinguible et se persuade d’emblée que l’enfant a du talent. La décision est prise dans la petite tête enfantine: elle continuerait dans cette voie et l’avisé monsieur Robson en fut ravi. On a évidemment quelques craintes pour son avenir d’actrice, car en grandissant, la petite Flora qui va frôler le mètre quatre-vingt, ce qui est invraisemblable pour son époque, elle va en plus attraper une drôle de tête peu faite pour faire fantasmer les foules en délire admiratif pour un physique de rêve. Bref elle ressemble à une idole des planches au moins autant qu’à un râteau! Cette disgrâce au pays des frais minois n’entache en rien sa vocation, et à dix-neuf ans, Flora Robson montre pour la première fois sa tête au public des théâtres. Après un moment de stupéfaction bien légitime devant cette grande bringue à la bouche démesurée et au nez insensé, c’est un véritable délire et une des plus prestigieuses carrières anglaises peut commencer. Elle attend pourtant encore dix ans pour tâter des caméras, le temps qu’il faut à ces outils pour apprendre à parler.
Bien sûr Flora Robson ne dansera jamais avec Fred Astaire, elle ne passera pas le casting pour le rôle de Scarlett O’Hara et à la fin du film ce n’est jamais elle qui partira avec Errol Flynn, Gary Cooper ou Charlton Heston. Mais qu’importe, elle va aligner sur scène et aux écrans une invraisemblable collection de créatures improbables, de vieilles filles en tous genres, de mondaines revêches et coincées et quelques altières majestés dont la reine Elizabeth 1ère d’Angleterre et autres grandes duchesses russes pour la plus grande délectation des foules et surtout des cinéastes. Après Londres, c’est Hollywood qui s’entiche d’elle et Flora est une des actrices les plus demandées sur deux continents. Jusqu’à ce mois de mars 1947 où elle est en lice pour l’Oscar pour son rôle de vielle bique snob et revêche face à Ingrid Bergman dans «L’intrigante de Saratoga» (1945) de Sam Wood, mais Anne Baxter remporte la statuette.
Flora Robson prend sa retraite théâtrale après un demi siècle à servir les plus grands auteurs et continue encore à se produire au cinéma et à la télévision qu’elle a bien sûr conquise jusqu’au début des années quatre-vingts. Bien entendu, la presse s’inquiète peu de cette actrice de composition qui donne plus dans le prestige que dans le scandale. Anoblie par la reine dès les années soixante, une rue porte aujourd’hui son nom dans sa ville natale et sa maison une plaque commémorative. On sait cependant que cette éternelle célibataire, toujours par monts et par vaux, possède avec ses deux sœurs une belle villa face à la mer dans sa chère Angleterre et qu’elle se dépense sans compter pour ses bonnes œuvres et pour l’église de son village. Le 7 Juillet 1984, elle s’éteint à Brighton alors même que la télévision anglaise vient de lui rendre un vibrant hommage. Ses chères sœurs Sheila et Margaret ne lui survécurent que peu. La première meurt la même année et la seconde l’année suivante.
© Céline COLASSIN
1931 | A gentleman of Paris – de Sinclair Hill
avec Hugh Williams
Carnaval ( dance pretty lady ) de Anthony Asquith avec Michael Hogan |
1932 | One precious year – de Henry Edwards avec Basil Rathbone |
1933 | Catherine de Russie ( Catherine the great / the rise of Catherine the great ) de Paul Czinner avec Douglas Fairbanks Jr. |
1934 | La vie privée de Don Juan ( Don Juan / the private life of Don Juan ) de Alexander Korda avec Douglas Fairbanks |
1936 | L’invincible armada ( fire over England ) de William K. Howard
avec Raymond Massey
Six heures à terre / 6 heures à terre ( farewell again / troopship ) de Tim Whelan avec Leslie Banks |
1937 | I, Claudius – de Josef von Sternberg
avec Charles Laughton
Inachevé |
1938 | Les hauts de Hurlevent ( Wuthering Heights ) de William Wyler avec Laurence Olivier |
1939 | Lettres anonymes ( Poison Pen ) de Paul L. Stein
avec Robert Newton
Nous ne sommes pas seuls ( we are not alone ) de Edmund Goulding avec Paul Muni En surveillance spéciale / Hommes marqués ( invisible stripes ) de Lloyd Bacon avec George Raft Le lion a des ailes ( the lion has wings ) de Michael Powell, Brian Desmond Hurst & Adrian Brunel avec Anthony Bushell CM Smith – de Michael Powell avec Ralph Richardson |
1940 | L’aigle des mers ( the sea hawk ) de Michael Curtiz avec Errol Flynn |
1941 | Sous le soleil de Polynésie ( Bahama Passage ) de Edward H. Griffith avec Sterling Hayden |
1944 | Deux mille femmes / Prisonnières de guerre ( two thousand women / house of one thousand
women ) de Frank Launder
avec Phyllis Calvert
César et Cléopâtre ( Caesar and Cleopatra ) de Gabriel Pascal avec Claude Rains |
1945 | Great day – de Lance Comfort
avec Eric Portman
L’intrigante de Saratoga ( Saratoga trunk ) de Sam Wood avec Gary Cooper CM Dumb Dora discovers tobacco / My lady Nicotine / Fag end – de Charles Hawtrey avec Henry Kendall |
1946 | The years between – de Compton Bennett
avec Michael Redgrave
Le narcisse noir / Ames en détresse ( the black narcissus ) de Michael Powell & Emeric Pressburger avec Sabu |
1947 | Frieda – de Basil Dearden
avec David Farrar
Holiday Camp – de Ken Annakin avec Dennis Price Les ailes brûlées ( good time girl ) de David MacDonald avec Bonar Colleano |
1948 | Sarabande / Les amants de l’au-delà ( saraband for dead lovers /saraband ) de Basil Dearden avec Stewart Granger |
1951 | The tall headlines / The frightened bride – de Terence Young avec Mervyn Johns |
1953 | Tonnerre sur Malte ( the Malta story ) de Brian Desmond Hurst avec Alec Guinness |
1954 | Roméo et Juliette ( Giulietta e Romeo / Romeo and Juliet ) de Renato Castellani avec Laurence Harvey |
1957 | Marée haute à midi ( high tide at noon ) de Philip Leacock
avec Alexander Knox
Rien ne sert de pleurer ( no time for tears ) de Cyril Frankel avec George Baker Gipsy ( the gypsy and the gentleman ) de Joseph Losey avec Patrick McGoohan |
1958 | Innocent sinners – de Philip Leacock avec David Kossoff |
1962 | Les cinquante-cinq jours de Pékin ( fifty-five days at Peking ) de Nicholas Ray
avec Charlton Heston
DO Out of this world – de Harold Baim Seulement apparition & commentaires |
1963 | Meurtre au gallop / Lady détective ( murder at the gallop ) de George Pollock avec Robert Morley |
1964 | Les canons de Batasi ( guns at Batasi ) de John Guillermin
avec Richard Attenborough
Le jeune Cassidy ( young Cassidy ) de John Ford & Jack Cardiff avec Rod Taylor |
1965 | Ces merveilleux fous volant dans leurs drôles de machines ( those magnificent men in their
flying machines, or how I flew from London to Paris in 25 hours 11 minutes / those
magnificent men in their flying machines ) de Ken Annakin
avec Red Skelton
DO A king’s story – de Harry Booth Seulement voix |
1966 | Frontière chinoise ( 7 women / seven women ) de John Ford
avec Eddie Albert
Le mystère des treize ( eye of the devil / thirteen ) de Jack Lee Thompson avec David Niven |
1967 | La malédiction de Whatley / Le grenier hanté ( the shuttered room / Blood Island ) de David
Greene avec Gig Young
A cry in the wind – de Anthony Heller & Leonard Schach avec Giannis Voglis |
1970 | Le péché ( the beloved / restless / sin ) de George Pan Cosmatos
avec Richard Johnson
Le monstres des oubliettes / Le monstre du labyrinthe ( the beast in the cellar / are you dying, young man ? / young man, I think you’re dying ) de James Kelley avec Beryl Reid Le tunnel de la peur ( fragment of fear / freelance ) de Richard C. Sarafian avec David Hemmings |
1971 | La grande scrofa nera – de Filippo Ottoni avec Alain Cuny |
1972 | Alice au pays des merveilles ( Alice’s adventures in Wonderland ) de William Sterling
avec Peter Sellers
+ chansons |
1977 | Dominique / Les yeux de l’épouvante ( Dominique is dead / avenging spirit ) de Michael Anderson avec Clift Robertson |
1980 | Le choc des titans ( clash of the titans ) de Desmond Davis avec Burgess Meredith |