1954 Jaguar – de Jean Rouch avec Lam Ibrahim Dia, Illo Gouadel, Amadou Koffo & Douma Besso | 1970 Petit à petit – de Jean Rouch avec Moustapha Alassane, Lam Dia, Illo Goudal & Ariane Bruneton | 1974 Cocorico monsieur Poulet – de Jean Rouch avec Tallou Mouzourane, Lam Ibrahim Dia, Baba Noré & Moussa Diallo | 1992 L’enfant lion – de Patrick Grandperret avec Wéré Wéré Liking, Souleyman Koli, Salif Keita & Mathurin Sinze | ||
Damouré Zika nait vers l’année 1924, à Niamey petite ville coloniale française, qui deviendra la capitale du Niger en 1926. Il grandi sur les rives du grand fleuve Niger ou en bon fils de pêcheur Sorko, il est formé au métier de la pêche et à la chasse à l’hippopotame. En 1941, sur les bords du fleuve, Damouré Zika rencontre Jean Rouch et s’associe aussitôt à ses entreprises d’ethnographe débutant. C’est lui, en effet, qui est à l’origine de la conversion de l’ingénieur des Ponts et Chaussées à l’ethnographie et qui l’introduit aux rites de la tradition Songhay. L’année suivante, contraint de quitter Niamey à cause de sa position de gaulliste, Jean Rouch confie Damouré au Dr Jacques Pinson, chirurgien à l’hôpital de Niamey, prophétisant que le pêcheur Sorko deviendrait un excellent infirmier. Et c’est ce qui arriva, dès 1944.
À partir de 1947, date à laquelle Jean Rouch revient au Niger en tant qu’ethnographe, Damouré Zika associe une double activité de fonctionnaire du Ministère de la Santé et de collaborateur de Jean Rouch. Il est en effet son informateur et son introducteur privilégié auprès des traditionnistes. Etroitement associé à la collecte des récits mythologiques, Damouré est à la fois complice enquêteur et traducteur. Petit à petit, il joue également le rôle de photographe, de preneur de son et d’assistant technique sur les tournages de Jean Rouch, avant de devenir son acteur fétiche et co-scénariste de certains de ses films. Damouré deviendra la figure la plus populaire des pionniers nigériens du cinéma africain avec, entres autres, Oumarou Ganda, Moustapha Alassane, Djingarey Maïga. En tant qu’infirmier, Damouré Zika, grâce à sa double culture médicale (son père était un guérisseur traditionnel), se fait remarquer par ses excellents états de service; il est notamment félicité pour sa bravoure et ses succès durant l’épidémie de méningite de 1945.
Damouré Zika a reçu quatre distinctions du Ministère de la Santé: la médaille en bronze en 1977, en argent en 1982, vermeil en 1989 et, en 1999, la médaille en or. Il a reçu également cinq distinctions de la république du Niger en reconnaissance de ses mérites: Chevalier en 1964, la Croix d’Officier en 1974, la Cravate de Commandeur en 1978, la Plaque d’Officier en 1988 et, en 2000, l’Echarpe de la Grande Croix. Il a reçu également une distinction du Ministère de l’Education nationale pour ses actions d’éducation sanitaire en milieu scolaire. À la retraite, Damouré Zika poursuit, en bénévole, ses activités d’agent de santé publique: il soigne dans son propre cabinet médical et mène des actions de sensibilisation sanitaire et de distribution gratuite de médicaments dans les villages des bords du fleuve, notamment avec les ONG «Pirogue 2000» et «Pirogue Millenium». Dès 2006, Damouré Zika joue un rôle culturel considérable auprès du «CCFN Jean Rouch» dans la collecte des archives nigériennes, dans le projet de constitution d’un Centre de Documentation Jean Rouch et dans la pérennisation de ses œuvres cinématographiques au Niger. Il est la figure de proue de la «Caravane Jean Rouch», qui sillonne le pays en projetant gratuitement des films du cinéaste.
En 2008, Damouré Zika reçoit un trophée de l’«ORTN» pour ses cinquante ans d’animateur de radio, notamment pour ses émissions de sensibilisation sanitaire. Il s’éteint le mardi 7 avril 2009 vers 13h30, à l’Hopital National de Niamey où il était hospitalisé depuis plus de deux mois.
© Delphine BOUDON – Directrice du Centre Culturel Franco-Nigérien Jean Rouch de Niamey
1950 | DO Bataille sur le grand fleuve / Chasse à l’hippopotame – de Jean Rouch |
1951 | DO Yenendi : Les hommes qui font la pluie – de Jean Rouch
DO Les gens du mil – de Jean Rouch DO Le cimetière dans la falaise – de Jean Rouch |
1953 | DO La circoncision – de Jean Rouch |
1954 | Jaguar – de Jean Rouch
avec Lam Ibrahim Dia
DO Les maîtres fous – de Jean Rouch + ingénieur du son |
1957 | DO Baby Ghana – de Jean Rouch |
1958 | Moi, un noir / Treichville – de Jean Rouch
avec Amadou Demba
DO Les fils de l’eau – de Jean Rouch Long métrage réunissant des images des documentaires « Yenendi les hommes qui font la pluie », « La circoncision », « Le cimetière dans la falaise », « Bataille sur le grand fleuve » & »Culture du mil » |
1961 | DO Les ballets du Niger – de Jean Rouch |
1962 | DO Les pêcheurs du Niger – de Jean Rouch
DO Le mil – de Jean Rouch |
1963 | DO Monsieur Albert prophète – de Jean Rouch |
1964 | DO La chasse au lion à l’arc – de Jean Rouch
avec Tahirou Koro
Seulement assistant réalisateur DO L’Afrique et la recherche scientifique – de Jean Rouch |
1966 | CM Le retour d’un aventurier – de Moustapha Alassane
avec Djingarey Malga
DO Dongo Yenendi – de Jean Rouch DO Dongo Horendi, Gamkalé – de Jean Rouch DO Koli-Koli – de Jean Rouch |
1967 | DO Faran Maka Fonda – de Jean Rouch
DO Daouda Sorko – de Jean Rouch |
1968 | DO Un lion nommé l’Américain – de Jean Rouch
DO Yenendi de Genghel – de Jean Rouch |
1970 | Petit à petit – de Jean Rouch
avec Moustapha Alassane
DO Sécheresse à Simiri ( yenendi di Simiri ) de Jean Rouch DO Yenedi de Yantalla – de Jean Rouch |
1971 | DO Architectes Ayorou – de Jean Rouch
DO Tourou et Bitti : Les tambours d’avant – de Jean Rouch |
1972 | DO Horendi – de Jean Rouch
DO Tanda singui – de Jean Rouch DO Sigui : Les pagnes de Yamé – de Jean Rouch DO Foot girafe – de Jean Rouch |
1973 | Satan ( Saitane ) de Oumarou Ganda
avec Zalika Souley*
DO L’enterrement du Hogon / Funérailles à Bongo: Le vieil Anai – de Jean Rouch & Germaine Dieterlen DO VW-Voyou – de Jean Rouch |
1974 | Toula ou le génie des eaux – de Moustapha Alassane & Anna Soehring
avec Parfait Kondo
Cocorico monsieur Poulet – de Jean Rouch avec Tallou Mouzourane DO Pam kuso kar – de Jean Rouch |
1975 | L’étoile noire – de Djingareye Maiga avec Djingareye Maiga |
1976 | Babatu, les trois conseils – de Jean Rouch
avec Oumarou Ganda
DO Médecines et médecins – de Jean Rouch DO Faba tondi – de Jean Rouch |
1977 | DO Jean Rouch et sa caméra au cœur de l’Afrique – de Philo Bregstein
avec Jean Rouch
DO Le griot Badye – de Jean Rouch & Inoussa Ousseini |
1979 | Nuages noirs – de Djingareye Maiga avec Dorothe Dosso Yovo |
1980 | L’exile – de Oumarou Ganda avec Zalika Souley |
1983 | Aube noire – de Djingareye Maiga avec Zalika Souley |
1992 | L’enfant lion – de Patrick Grandperret
avec Jean-René de Fleurieu
DO Damouré Zika parle du sida – de Jean Rouch |
1993 | Madame l’Eau – de Jean Rouch avec Lam Ibrahim Dia |
1997 | Moi fatigué debout, moi couché – de Jean Rouch avec Acacia Albida |
1998 | DO Mosso, Mosso [Jean Rouch comme si…] – de Jean-André Fieschi avec Tallou Mouzourane |
2002 | DO Le rêve plus fort que la mort – de Jean Rouch & Bernard Surugue avec Hamidou Yayé |
2006 | DO Avec Damouré Zika, un acteur au pays de nulle part – de Christian Lelong |
2007 | DO Magic Radio – de Stéphanie Barbey & Luc Peter
DO Copains et coquins : La bande à Rouch au Niger – de Madsen Berit & Jørgensen Anne Mette avec Tallou Mouzourane DO Mata Gaham ? Comment ça va la santé ? – de Nadège Buhler avec Casimir Azandeme |