Claude Miller

Claude Miller est né le 20 février 1942 à Paris. Il grandit à Montreuil au sein d’une famille d’origine juive. Son père, laïc et communiste, refuse de porter l’étoile jaune pendant la guerre; il travaille au cinéma parisien «Le Grand Rex» et c’est là, qu’après la Libération, que le petit Claude se passionnera pour le cinéma. Après l’école secondaire, il poursuit ses études à l’IDHEC (Institut des Hautes Etudes Cinématographiques) d’où il sort diplômé au début des années soixante puis il part faire son service militaire au Service Cinématographique des Armées.

À partir de 1965, Claude Miller débute au cinéma comme assistant, régisseur ou directeur de production de Robert Bresson, Marcel Carné, Michel Deville, Jacques Demy, Jean-Luc Godard et François Truffaut, pour ne citer que les plus importants. Pour Truffaut qui est le cinéaste avec qui il a le plus d’affinités, il joue un petit rôle dans «L’enfant sauvage» (1969) et participe au scénario de «Domicile conjugal» (1970). Parallèlement il se familiarise avec la caméra en réalisant des courts métrages.

En 1976, Claude Miller dirige son premier long-métrage, «La meilleure façon de marcher», un film un sujet délicat pour l’époque où il aborde l’homosexualité au travers des rapports ambigus de deux moniteurs de colonie de vacances interprétés par Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey. L’année suivante, il adapte le roman «Ce mal étrange» de Patricia Highsmith, devenu à l’écran «Dites-lui que je l’aime» un drame sombre avec Gérard Depardieu et Miou-Miou en tête d’affiche. Dans les années quatre-vingts, il devient un cinéaste populaire avec de beaux succès publics: «Garde à vue »(1981) avec Lino Ventura, Michel Serrault et Romy Schneider; «Mortelle randonnée» (1982) avec Isabelle Adjani et Michel Serrault; mais surtout «L’effrontée»(1985) avec Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy et qui révèle le talent de Charlotte Gainsbourg. En 1988, il retrouve la jeune actrice honorée d’un César du meilleur espoir féminin, pour «La petite voleuse», l’adaptation d’un scénario original de François Truffaut.

Par la suite, Claude Miller s’appuie sur de grands auteurs pour des films de qualité mais qui hélas ne rencontrent pas toujours l’adhésion du public. Nous pouvons citer: Nina Berberova pour «L’accompagnatrice» (1992) avec Romane Bohringer; Emmanuel Carrère pour «La classe de neige» (1997) prix du Jury au Festival de Cannes; Ruth Rendell pour «Betty Fisher et autres histoires» (2001) avec Mathilde Seigner, Sandrine Kiberlain et Nicole Garcia; Anton Tchekhov pour «La petite Lili» (2002) avec Nicole Garcia et Bernard Giraudeau; Philippe Grimbert pour «Un secret» (2007) avec Patrick Bruel et Cécile de France, ou Roy Parvin pour «Voyez comme ils dansent» (2010) avec Marina Hands.

Claude Miller est l’époux depuis de longues années de Annie Miller, qui travailla sur la plupart des ses films. Ils sont les parents de Nathan Miller, également cinéaste. En 2009, le père et le fils dirigent ensemble «Je suis heureux que ma mère soit vivante», l’histoire d’un adolescent adopté, mal dans sa peau, en quête de son passé. En 2011, Claude Miller entreprend l’adaptation de l’œuvre de François Mauriac «Thérèse Desqueyroux» avec Audrey Tautou. Atteint d’un cancer depuis plusieurs mois, il termine les prises de vue avant de s’éteindre dans la nuit du 4 au 5 avril 2012 à Paris.

© Pascal DONALD