1983 Darse cuenta – de Alejandro Doria avec Luis Brandoni, Dora Baret, Luisina Brando & Lito Cruz | 1991 La peste (the plague) de Luis Puenzo avec William Hurt, Sandrine Bonnaire & Robert Duvall | 2003 Conversaciones con mamá – de Santiago Carlos Oves avec Eduardo Blanco, Ulises Dumont & Silvina Bosco | 2005 Elsa & Fred (Elsa y Fred) de Marcos Carnevale avec Manuel Alexandre, Blanca Portillo & Omar Muñoz | ||
China Zorrilla, de son vrai nom Concepción Matilde Zorrilla de San Martín Muñoz, est née le 14 mars 1922 à Montevideo, en Uruguay. Grande actrice de théâtre, figure de la scène uruguayenne et argentine, la Zorrilla, comme on l’appelait souvent, est une légende vivante dans son pays et en Argentine, où elle vécut longtemps. À l’occasion de son récent décès, les autorités de ces deux pays n’ont pas hésité à décréter deux jours de deuil national. Le père de China Zorrilla était le sculpteur José Luis Zorrilla de San Martín, élève de Bourdelle. Elle grandit à Paris, avec ses quatre sœurs, puis est admise à la prestigieuse Académie Royale d’Art Dramatique de Londres, où elle suit les cours de la grande tragédienne grecque Katina Paxinou. De retour en Uruguay, China intègre la Comédie Nationale (l’équivalent de la Comédie-Française) et joue dès lors surtout sur la scène du magnifique théâtre Solis, le plus ancien et le plus célèbre de Montevideo. Elle y interprète des pièces du répertoire, comme « Noces de sang», de Garcia Lorca, sous la direction de Margarita Xirgu, une très populaire actrice de théâtre espagnole, qui préside aussi aux destinées de la Comédie Nationale. Dans les années 50 et 60, China Zorrilla affine son art en se colletant à de grands textes, ceux de Shakespeare, Molière, Anton Tchékhov, Jean Giraudoux, Luigi Pirandello, Henrik Ibsen, August Strindberg...
Tout en continuant à jouer, China Zorrilla élargit son expérience théâtrale. En 1961, elle fonde, avec, entre autres, le grand écrivain et acteur Antonio Larreta, le «Teatro Ciudad» de Montevideo. La compagnie attachée à ce théâtre, qui inscrit Lope de Vega et Garcia Lorca à son répertoire, part en tournée en Amérique Latine, mais aussi en Europe. Mélomane avertie, elle met aussi en scène, au théâtre Solis, des opéras, comme «La Bohème» de Puccini ou «Un bal masqué» de Verdi. Plus tard, installée en Argentine, elle dirige «Le barbier de Séville» de Rossini, au théâtre Argentino, de La Plata. Non contente de mettre en scène des pièces comme «La puce à l’oreille» de Feydeau, «Douze hommes en colère» de Reginald Rose ou «Arlequin valet de deux maîtres» de Goldoni, elle les adapte et les produit. China Zorrilla ne cesse pas non plus de se produire dans le monde entier, accumulant les honneurs et les distinctions (elle est faite chevalier de la Légion d’Honneur en 2008).
China Zorrilla n’aborde le cinéma qu’en 1971, à l’orée de la cinquantaine. Elle ne tourne guère qu’avec des cinéastes argentins, comme Leopoldo Torre Nilsson, le pionnier du cinéma populaire argentin, qui la dirige dans «La maffia» (1971); Juan José Jusid, qui lui propose de jouer dans «Les gauchos juifs» (1975), une histoire de juifs fuyant les pogroms de Russie pour se réfugier en Argentine; Alejandro Doria, qui lui offre un rôle en or dans un film culte, «En attendant le corbillard» (1984), satire burlesque d’une famille argentine ou encore André Mélançon, pour qui elle interprète, dans «Fierro, l’été des secrets» (1989), la grand-tante de trois enfants de Buenos-Aires, qui viennent passer l’été dans le ranch de leur grand-père, perdu dans la pampa argentine. On la voit aussi dans «Guerriers et captives» (1988) de Edgardo Cozarinsky, avec Dominique Sanda et Leslie Caron ou dans «La peste» (1991) de Luis Puenzo, où elle campe la mère de William Hurt, médecin luttant avec courage contre la peste. China Zorrilla est aussi beaucoup apparue à la télévision, dans des «telenovelas» comme «Son amores» (2003) ou «Los Roldan». Elle est décédée le 17 septembre 2014 à Montevideo.
© Jean-Pascal LHARDY
1971 | Un guapo del 900 – de Lautaro Murúa
avec Jorge Salcedo
La maffia – de Leopoldo Torre Nilsson avec Alfredo Alcón |
1972 | Heroína – de Raúl de la Torre avec Héctor Pellegrini |
1973 | Les vengeances de Beto Sanchez ( las venganzas de Beto Sánchez ) de Héctor Olivera avec José Soriano |
1974 | La tregua – de Sergio Renán
avec Aldo Barbero
Triángulo de cuatro – de Fernando Ayala avec Federico Luppi |
1975 | Les gauchos juifs ( los gauchos judíos ) de Juan José Jusid
avec Víctor Laplace
Las sorpresas – de Alberto Fischerman, Carlos Galettini & Luis Puenzo avec Juan Manuel Tenuta Segment « Corazonada » de Carlos Galettini |
1981 | Femme de personne ( señora de nadie ) de María Luisa Bemberg
avec Berugo Carambula
Les derniers jours de la victime ( últimos días de la víctima ) de Adolfo Aristarain avec Federico Luppi |
1982 | Pubis Angelical – de Raúl de la Torre
avec Silvia Pinal
L’invitation ( la invitación ) de Manuel Antín avec Rodolfo Bebán |
1983 | Darse cuenta – de Alejandro Doria
avec Luis Brandoni
Condor d’Argent du meilleur second rôle féminin par l’association des critiques du cinéma argentin, Argentine Meilleure actrice au festival du cinéma de La Havane, Cuba |
1984 | Compter jusqu’à dix ( contar hasta diez / buen viaje, Ramón ) de Oscar Barney Finn
avec Oscar Martínez
En attendant le corbillard ( esperando la carroza ) de Alejandro Doria avec Antonio Gasalla |
1985 | Pauvre papillon ( pobre mariposa ) de Raúl de la Torre avec Fernando Fernán Gómez |
1988 | Nunca estuve en Viena – de Antonio Larreta
avec Sergi Mateu
Guerriers et captives – de Edgardo Cozarinsky avec Leslie Caron |
1989 | Fierro, l’été des secrets ( el verano del potro ) de André Mélançon avec Héctor Alterio |
1990 | Dios los cría / Un ámbito familiar – de Fernando Ayala avec Hugo Soto |
1991 | La peste ( the plague ) de Luis Puenzo avec Robert Duvall |
1992 | Cuatro caras para Victoria – de Oscar Barney Finn avec Carola Reyna |
1994 | La nave de los locos / Caleuche, la nave de los locos – de Ricardo Wullicher
avec Fernando Guillén
Fotos del alma – de Diego Musiak avec Miguel Ángel Solá |
1995 | Lola Mora – de Javier Torre
avec Alberto de Mendoza
Besos en la frente – de Carlos Galettini avec Leonardo Sbaraglia |
1996 | Sin querer – de Ciro Cappellari avec Angela Molina |
1997 | CM Entre la sombra y el alma – de Augusto Barroso avec Arturo Bonín |
2003 | Conversaciones con mamá – de Santiago Carlos Oves
avec Eduardo Blanco
St. Georges d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Moscou, Russie Prix d’interprétation féminine au festival du cinéma espagnol de Málaga, Espagne |
2005 | Elsa & Fred ( Elsa y Fred ) de Marcos Carnevale
avec Manuel Alexandre
Condor d’Argent de la meilleure actrice par l’association des critiques du cinéma argentin, Argentine Prix ACE de la meilleure actrice de cinéma aux Prix ACE de New York, USA Prix de la meilleure actrice aux Prix Clarin de Buenos Aires, Argentine |
2006 | Tres de corazones – de Sergio Renán avec Nicolás Cabré |
2007 | Tocar el cielo – de Marcos Carnevale avec Raúl Arévalo |
2008 | Sangre del Pacífico – de Boy Olmi avec Ezequiel Díaz |
2010 | CM Mercedes – de Marcos Carnevale avec Andrea Del Boca |
AUTRES PRIX : | |
Diplôme du Mérite de la meilleure actrice cinéma et théâtre aux prix de la Fondation Komex, Argentine (1981) Diplôme du Mérite de la meilleure actrice cinéma et théâtre aux prix de la Fondation Komex, Argentine (1991) Mention Spéciale aux prix de la Fondation Komex, Argentine (2001) Prix pour l’ensemble de sa carrière par l’association des critiques du cinéma argentin, Argentine (2002) Prix pour l’ensemble de sa carrière aux prix Martín Fierro de la radio et de la télévision, Argentine (2006) Prix pour l’ensemble de sa carrière aux Prix Clarin de Buenos Aires, Argentine (2007) Prix Iris pour l’ensemble de sa carrière aux prix Iris de la télévision, la radio et cinéma, Uruguay (2012) |