![]() 1936 Le roman de Marguerite Gautier (Camille) de George Cukor avec Greta Garbo, Robert Taylor & Jessie Ralph | ![]() 1940 Le dictateur (the great dictator) de Charles Chaplin avec Paulette Goddard, Jack Oakie & Charles Chaplin | ![]() 1947 Passion immortelle (song of love) de Clarence Brown avec Katharine Hepburn, Paul Henreid & Robert Walker | ![]() 1956 L’extravagant M. Cory (Mister Cory) de Blake Edwards avec Tony Curtis & Charles Bickford | ||
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Né le 5 mars 1894, Henry Daniell est l’un des «méchants» les plus mémorables du cinéma. Mais c’est plutôt un traître en gants blancs. Comme Basil Rathbone, il a l’élégance hautaine des gentilshommes décavés, qui portent beau en toute circonstance. Regard sévère, bouche en coup de sabre et visage émacié, il vous toise d’un air de dédain. Toujours tiré à quatre épingles, la morgue d’un grand d’Espagne, cet aristocrate gourmé ne se départ jamais de son air cassant. De fait, qui a jamais vu sourire Henry Daniell à l’écran? Après avoir fréquenté les scènes anglaises, Henry Daniell commence à se produire à Broadway à partir du début des années 20. Il y joue les classiques, «Le conte d’hiver» (1946), de Shakespeare, où, il incarne le roi de Sicile, ou «L’éventail de Lady Windermere» (1947), d’Oscar Wilde, où le comédien donne la réplique au célèbre photographe Cecil Beaton qui, en plus de créer les costumes de la pièce, y joue un rôle. il apparaît aussi dans une pièce de Somerset Maugham, «For services rendered» (1933), avec Leo G. Carroll, et dans «Hedda Gabler» (1942), l’un des chefs-d’œuvre d’Ibsen, avec Katina Paxinou.
Débutant au cinéma dès la fin des années 20, l’acteur commence à portraiturer une longue série de «villains», comme disent les Américains. C’est le suspicieux baron de Varville, protecteur de la courtisane incarnée par Greta Garbo dans «Le roman de Marguerite Gautier» (1936), de George Cukor, le mari jaloux de «Sous le voile de la nuit» (1936), de George B. Seitz, qui, de rage, jette le chien de sa femme par la fenêtre, ou l’acteur sans scrupule qui vole de l’argent à un producteur dans «La cadavre masqué» (1941), de Eugene Forde. Henry Daniell affectionne les films en costumes, dans lesquels il continue d’avoir le mauvais rôle. Dans l’un d’eux, «L’aigle des mers» (1940), de Michael Curtiz, Henry Daniell et Errol Flynn s’y opposent en un combat à l’épée qui est resté l’un des plus célèbres de l’histoire du cinéma. Et pourtant, le comédien, qui n’était pas, contrairement à Basil Rathbone, un champion d’escrime, refuse d’abord le rôle. Mais le metteur en scène le convainc d’accepter et, par des plans très ingénieux, donne l’illusion d’un duel acharné.
Dans «La vie privée d’Elizabeth d’Angleterre» (1939), autre film d’époque de Curtiz, Henry Daniell incarne sir Robert Cecil, l’un des rivaux jaloux du comte d’Essex (toujours Errol Flynn), le favori de la souveraine - Bette Davis -. Autre méchant mémorable au répertoire du comédien, et sans doute le plus fameux, le personnage de Garbitsch, inspiré de Joseph Goebbels, le ministre de la propagande d’Hitler, dans «Le dictateur» (1940), de Charles Chaplin. Il joue encore les nazis dans «Hôtel Berlin» (1944), de Peter Godfrey ou les dirigeants sans scrupules, comme ce comte de Pembroke qui, dans «Le fils de Robin des Bois» (1945), de Henry Levin et George Sherman, fait emprisonner le jeune roi d’Angleterre Henry III. Il ne manquait plus à sa collection de forbans en tous genres que le professeur Moriarty, l’ennemi juré de Sherlock Holmes, qu’il affronte dans «La femme en vert» (1945), de Roy William Neill.
Condamné à la noirceur, Henry Daniell n’aura montré un peu d’humanité, à l’écran, que dans de rares films, dont «Passion immortelle» (1947), de Clarence Brown, où, face à Robert Schumann - Paul Henreid -, il incarne un Franz Liszt amical, mais ne cachant pas ses divergences en matière musicale. Henry Daniell décède d’une maladie cardiaque le 31 octobre 1963.
© Jean-Pascal LHARDY

1929 | The awful truth – de Marshall Neilan
avec Ina Claire
Jealousy – de Jean de Limur avec Jeanne Eagels |
1930 | The last of the lone wolf – de Richard Boleslawski avec Patsy Ruth Miller |
1933 | The path of glory – de Dallas Bower avec Valerie Hobson |
1936 | L’heure mystérieuse ( the unguarded hour ) de Sam Wood
avec Loretta Young
Le roman de Marguerite Gautier ( Camille ) de George Cukor avec Greta Garbo Sous le voile de la nuit ( under cover of night ) de George B. Seitz avec Florence Rice |
1937 | La treizième chaise ( the thirteenth chair ) de George B. Seitz
avec Madge Evans
L’espionne de Castille ( the firefly ) de Robert Z. Leonard avec Jeanette MacDonald La femme X ( Madame X ) de Sam Wood avec Gladys George |
1938 | Vacances / Vivent les vacances ( holiday / free to live / unconventional Linda ) de George
Cukor avec Katharine Hepburn
Marie-Antoinette ( Marie Antoinette ) de W.S. Van Dyke avec Norma Shearer |
1939 | La vie privée d’Elizabeth d’Angleterre ( the private lives of Elizabeth and Essex / Elizabeth
and Essex / Elizabeth the queen / the knight and the lady ) de Michael Curtiz
avec Bette Davis
Nous ne sommes pas seuls ( we are not alone ) de Edmund Goulding avec Flora Robson |
1940 | L’étrangère ( all this, and heaven too ) de Anatole Litvak
avec Charles Boyer
L’aigle des mers ( the sea hawk ) de Michael Curtiz avec Errol Flynn Le dictateur ( the great dictator ) de Charles Chaplin avec Paulette Goddard Indiscrétions ( the Philadelphia story ) de George Cukor avec James Stewart |
1941 | Il était une fois ( a woman’s face ) de George Cukor
avec Joan Crawford
Le cadavre masqué / Drame au Grand Hôtel ( dressed to kill ) de Eugene Forde avec Mary Beth Hughes Quand une femme s’en mêle ( the feminine touch ) de W.S. Van Dyke avec Rosalind Russell Four jacks and a jill – de Jack Hively avec June Havoc Castle in the desert / Charlie Chan in castle in the desert – de Harry Lachman avec Arleen Whelan |
1942 | La voix de la terreur ( voice of terror / Sherlock Holmes and the voice of terror ) de John
Rawlins avec Evelyn Ankers
Cauchemar ( nightmare ) de Tim Whelan avec Diana Barrymore L’homme aux deux visages ( the great impersonation ) de John Rawlins avec Ralph Bellamy Quelques part en France ( reunion in France / mademoiselle France / reunion ) de Jules Dassin avec John Wayne Sherlock Holmes à Washington ( Sherlock Holmes in Washington ) de Roy William Neill avec Basil Rathbone |
1943 | Mission à Moscou ( mission to Moscow ) de Michael Curtiz
avec Ann Harding
Quand le jour viendra ( watch on the Rhine ) de Herman Shumlin avec Paul Lukas Jane Eyre – de Robert Stevenson avec Joan Fontaine |
1944 | Le suspect ( the suspect ) de Robert Siodmak
avec Ella Raines
Le récupérateur de cadavres / Voleur de cadavres ( the body snatchers ) de Robert Wise avec Boris Karloff Hôtel Berlin ( hotel Berlin / Vicki Baum’s hotel Berlin ) de Peter Godfrey avec Faye Emerson DO Know your ally: Britain – de Robert Stevenson & Anthony Veiller avec Douglas Corrigan Seulement voix & narration |
1945 | La femme en vert ( the woman in green / Sherlock Holmes and the woman in green ) de Roy
William Neill avec Nigel Bruce
Capitaine Kidd ( captain Kidd ) de Rowland V. Lee avec Charles Laughton Le fil de Robin des Bois ( the bandit of Sherwood Forrest ) de George Sherman & Henry Levin avec Anita Louise |
1947 | Passion immortelle ( song of love ) de Clarence Brown
avec Katharine Hepburn
L’exilé ( the exile ) de Max Ophüls avec Maria Montez |
1948 | Le réveil de la sorcière rouge ( wake of the red witch ) de Edward Ludwig
avec Gail Russell
L’Atlantide ( siren of Atlantis ) de Gregg T. Tallas avec Jean-Pierre Aumont |
1949 | The secret of St. Ives – de Phil Rosen
avec Vanessa Brown
La fille du boucanier ( buccaneer’s girl ) de Frederick De Cordova avec Yvonne De Carlo |
1954 | L’Egyptien ( the Egyptian ) de Michael Curtiz avec Gene Tierney |
1955 | Le fils prodige ( the prodigal ) de Richard Thorpe
avec Lana Turner
Diane de Poitiers ( Diane ) de David Miller avec Roger Moore |
1956 | L’homme au complet gris ( the man in the gray flannel suit ) de Nunnally Johnson
avec Gregory Peck
La vie passionnée de Vincent Van Gogh ( lust for life ) de Vincente Minnelli avec Kirk Douglas L’extravagant M. Cory ( Mister Cory ) de Blake Edwards avec Tony Curtis Le soleil se lève aussi ( the sun also rises ) de Henry King avec Ava Gardner |
1957 | Les Girls – de George Cukor
avec Mitzi Gaynor
L’histoire de l’humanité ( the story of mankind ) de Irwin Allen avec Hedy Lamarr Témoin à charge ( witness for the prosecution ) de Billy Wilder avec Marlene Dietrich |
1958 | De la terre à la lune ( from the earth to the moon ) de Byron Haskin
avec Debra Paget
Le poignard de bamboo ( the four skulls of Jonathan Drake ) de Edward L. Cahn avec Valerie French |
1961 | Madison Avenue – de H. Bruce Humberstone
avec Eleanor Parker
Le sous-marin de l’apocalypse ( voyage to the bottom of the sea ) de Irwin Allen avec Walter Pidgeon Les comancheros ( the comancheros ) de Michael Curtiz avec Stuart Whitman L’inquiétante dame en noir ( the notorious landlady ) de Richard Quine avec Kim Novak Les révoltés du Bounty ( mutiny on the Bounty ) de Lewis Milestone avec Marlon Brando |
1962 | Cinq semaines en ballon ( five weeks in a balloon ) de Irwin Allen
avec Barbara Eden
Les liaisons coupables ( the Chapman report ) de George Cukor avec Jane Fonda |
1963 | My fair Lady – de George Cukor avec Audrey Hepburn |