![]() 1945 Les trois cousines – de Jacques Daniel-Norman avec Rellys, Andrex, Roland Armontel & Marcelle Praince | ![]() 1950 Le roi des camelots – de André Berthomieu avec Robert Lamoureux, Yves Deniaud, Gaston Orbal & Jean Carmet | ![]() 1950 L’homme de joie – de Gilles Grangier avec Jean-Pierre Aumont, Simone Renant & Jacques Morel | ![]() 1951 Mon curé chez les riches – de Henri Diamant-Berger avec Yves Deniaud, Robert Arnoux & Raymond Bussières | ||
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Qui se souvient encore de Lysiane Rey? Cette starlette un peu oubliée eut pourtant son petit moment de célébrité. Epouse de Albert Préjean, et mère du sympathique comédien Patrick Préjean, elle naît le 13 novembre 1922 à Amiens. Elle fait d’abord du music-hall, et on la voit notamment, aux côtés de Marie Dubas, dans «La revue déchaînée» (1939), des librettistes et écrivains Pierre Varenne, Pierre Bénard et René Buzelin. Des revues, elle passe au théâtre. En 1949, elle joue, dans une comédie de Paul Géraldy, «L’homme de joie» le rôle de Margot, qu’elle retrouve, l’année suivante, dans le film du même nom de Gilles Grangier, toujours avec Jean-Pierre Aumont. Elle est aussi remarquée dans «Liliom» (1961), de Ferenc Molnar, dans laquelle elle incarne la patronne de Liliom, le héros de la pièce, interprété par Félix Marten. Elle termine sa carrière sur les planches par «Le père de mademoiselle» (1968), de Roger-Ferdinand, en reprenant un rôle tenu par Arletty au cinéma, celui d’une célèbre actrice de théâtre.
Sur les écrans, l’actrice commence, au début des années 40, une carrière qui durera une vingtaine d’années et ne retiendra guère l’attention des cinéphiles et des dictionnaires de cinéma. Les rares films où elle est en tête d’affiche n’ont pas non plus marqué l’histoire du Septième Art. C’est le cas de la comédie policière de Jacques Houssin, «Le secret du Florida» (1946), de Jacques Houssin, où elle partage la vedette avec son mari, Albert Préjean, ou de la réalisation de Jacques Daniel-Norman, «Les trois cousines» (1945), où elle assiste aux tentatives de Andrex d’épouser l’une de ses cousines, condition mise à l’obtention d’un riche héritage. Signalons le film «Duel à Dakar» (1951), de Georges Combret, où, fiancée de Maurice Régamey, elle est enlevée par un gang désireux de se procurer les plans d’un nouvel avion. Quant à «Mon curé chez les riches» (1951), avec un irrésistible Yves Deniaud, où l’actrice incarne la femme infidèle du nouveau châtelain, Robert Arnoux, d’un village de Bourgogne, il souligne un talent qui aurait pu s’épanouir dans des films plus ambitieux.
Assez souvent, pourtant, Lysiane Rey joue plutôt les comparses, toujours dans des films de consommation courante. On est surpris de la voir en paysanne du Midi, fichu sur la tête et conduisant sa carriole dans «Après l’orage» (1942), de Pierre-Jean Ducis. Une fois n’est pas coutume, elle y joue les ingénues, attendant son fiancé, incarné par René Dary, qui vient de la grande ville. Le critique de cinéma François Vinneuil (pseudonyme du collaborateur Lucien Rebatet) loue le talent naissant de Lysiane Rey qui, dans «Les ailes blanches» (1943), de Robert Péguy, avec Gaby Morlay, «défend son rôle (...) aussi bien que possible». Elle y interprète en effet, avec un certain entrain, l’une des filles du pianiste de bastringue interprété par l’irremplaçable Saturnin Fabre.
Lysiane Rey joue souvent les femmes faciles, comme dans «Minuit quai de Bercy» (1952), de Christian Stengel, où elle incarne une accorte concierge, qui finira poignardée dans sa loge. Lassée d’une carrière qui tourne en rond, elle se tourne vers le petit écran au milieu des années 60. On la voit ainsi dans des séries, comme le feuilleton «Vidocq», alors très populaire, avec Bernard Noël, ou «L’amateur ou SOS Fernand», avec Fernandel, qui s’essaya aussi à la télévision, et dans des téléfilms, comme «Le jeu des vacances» (1967). C’est à Maisons-Laffitte que Lysiane Rey s’éteint prématurément, le 1er octobre 1975.
© Jean-Pascal LHARDY

1941 | L’étrange Suzy – de Pierre-Jean Ducis
avec Claude Dauphin
Six petites filles en blanc – de Yvan Noé avec Jean Murat |
1942 | Une femme dans la nuit – de Edmond T. Gréville
avec Viviane Romance
Après l’orage – de Pierre-Jean Ducis avec Jules Berry |
1943 | Les ailes blanches – de Robert Péguy avec Jacques Dumesnil |
1945 | Les trois cousines – de Jacques Daniel-Norman avec Roland Armontel |
1946 | Le secret de Florida / Aventure sur la côte / Larguez les voiles – de Jacques Houssin avec Albert Préjean |
1950 | L’homme de joie – de Gilles Grangier
avec Jean-Pierre Aumont
Le roi des camelots – de André Berthomieu avec Robert Lamoureux Mademoiselle Josette ma femme – de André Berthomieu avec Fernand Gravey |
1951 | Dupont Barbès / Malou de Montmartre – de Henri Lepage
avec Henri Vilbert
Duel à Dakar – de Georges Combret & Claude Orval avec Jean Gaven Mon curé chez les riches – de Henri Diamant-Berger avec Yves Deniaud |
1952 | Rires de Paris – de Henri Lepage
avec André Claveau
Minuit… Quai de Bercy – de Christian Stengel avec Erich von Stroheim |
1954 | À toi de jouer, Callaghan – de Willy Rozier avec Tony Wright |
1957 | Elisa / La fille Elisa – de Roger Richebé avec Serge Reggiani |
1959 | Vers l’extase – de René Wheeler avec Michel Etcheverry |
1965 | Quand passe les faisans / Quand passe les escrocs – de Edouard Molinaro avec Bernard Blier |