![]() 1949 Quartett zu fünft – de Gerhardt Lamprecht avec Claus Holm, Yvonne Merin, Ruth Piepho & Ursula Rank | ![]() 1950 Le café du port (die letzte heuer) de E.W. Fiedler avec Hans Klering, Peter Marx & Reinhard Kolldehoff | ![]() 1983 Ärztinnen – de Horst Seemann avec Judy Winter, Daniel Jacob, Michael Gwisdek & Rolf Hoppe | ![]() 1998 Lola et Bilidikid (Lola und Bilidikid) de Kutlug Ataman avec Gandi Mukli, Baki Davrak & Erdal Yildiz | ||
![]() |

C’est dans le quartier berlinois de Friedenau que naît Ingeborg Keller, dite Inge Keller, le 15 décembre 1923, dans l’Allemagne de la République de Weimar qui connaît déjà de nombreuses tensions et conflits internes. Elle grandit dans une famille aisée, son père est propriétaire d’une carrière, sa mère est fille de riches industriels; elle a une sœur aînée et un frère cadet. Après une scolarité assez classique, c’est sur un coup de tête qu’elle décide de devenir comédienne. Avec la bénédiction de ses parents et l’aide d’un ami de la famille, elle prend des cours d’art dramatique.
Inge Keller fait ses débuts en septembre 1942 au Théâtre de Kurfürstendamm. Les bombardements alliés incessants l’incite à partir s’installer en Saxe où elle joue sur les scènes de Freiberg et Chemnitz jusqu’à la fin de la guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, elle revient à Berlin, d’abord au théâtre Hebbel, puis, engagée par Boleslaw Barlog, elle se produit au Schlossparktheater du quartier de Steglitz. Avec plus de 250 représentations, elle s’impose définitivement sur scène avec la pièce «Le général du diable» de Carl Zuckmayer, auprès de l’extraordinaire O.E. Hasse dans le rôle-titre. En 1950, elle pose ses valises au Deutsche Theater de Berlin-Est et y restera plus de cinquante ans. On s’épuiserait à énumérer toutes les pièces que Inge Keller interprète ensuite, mais son immense talent a servi les plus grands auteurs classiques et contemporains, de Shakespeare à Clifford Odets, en passant par Maxime Gorki, Molière, George Bernard Shaw, Friedrich Schiller, Vercors ou Henrik Ibsen.
Bien qu’elle a fait du théâtre sa terre d’élection, Inge Keller apparaît dans une quinzaine de films entre 1949 et 2001. Dans son premier film, «Quartett zu fünft» (1949) de Gerhardt Lamprecht, elle donne la réplique à Claus Holm. En 1950, elle est la principale vedette feminine de deux films: «Le conseil des dieux» de Kurt Maetzig, avec Paul Bildt, et «Le café du port» de E.W. Fiedler, avec Hans Klering. On la voit ensuite dans des rôles plus secondaires, notamment dans: «Das leben beginnt» (1959) de Heiner Carow, aux côtés de Wilhelm Koch-Hooge et Rolf Ludwig, «Jetzt und in der stunde meines Todes» (1963) de Konrad Petzold, «Frau Venus und ihr Teufel» (1967) de Ralf Kirsten ou «Nebelnacht» (1969) de Helmut Nitzschke. Pour «Ärztinnen» de Horst Seemann en 1983, elle remporte un prix d’interprétation au Festival d’Eberswalde et son rôle de la grand-mère Ute dans «Lola et Bilidikid» (1998) de Kutlug Ataman lui permet de décrocher un autre prix au festival du cinéma d’Antalya en Turquie. L’actrice a également collaboré à de nombreuses productions télévisées faisant d’elle une des plus populaires vedettes pour des millions de téléspectateurs est-allemands. Parmis les séries qui ont fait son succès, nous pouvons citer: «Gewissen in Aufruhr» (1961), «Wolf unter Wölfen» (1965) et «Jeder stirbt für sich allein» (1970).
En 1952, Inge Keller épouse le journaliste et commentateur vedette de la chaîne d’état de la RDA, Karl-Eduard von Schnitzler. Le couple se sépare quatre ans plus tard. De cette union naît une fille, Barbara Schnitzler, qui fera aussi une carrière de comédienne. Après avoir tenu son rang pendant soixante ans, et avec l’élégance de ceux qui suivent un parcours magnifique sans pour autant se mettre en avant, elle prend une retraite bien méritée. L’actrice meurt pendant son sommeil dans une maison médicalisée pour personnes âgées de Berlin, le 6 février 2017, à l’âge de 93 ans.
© Pascal DONALD

1949 | Quartett zu fünft – de Gerhardt Lamprecht avec Claus Holm |
1950 | Le conseil des dieux ( der rat der götter ) de Kurt Maetzig
avec Paul Bildt
Le café du port ( die letzte heuer ) de E.W. Fiedler avec Hans Klering |
1951 | Zugverkehr unregelmäßig – de Erich Freund avec Hanns Groth |
1959 | Das leben beginnt – de Heiner Carow avec Rolf Ludwig |
1963 | Jetzt und in der stunde meines Todes – de Konrad Petzold avec Herbert Köfer |
1965 | Karla – de Herrmann Zschoche
avec Hans Hardt-Hardtloff
Le pharaon ( faraon ) de Jerzy Kawalerowicz avec Jerzy Zelnik Seulement voix allemande |
1967 | Frau Venus und ihr Teufel – de Ralf Kirsten avec Manfred Krug |
1968 | Unterwegs zu Lenin – de Günter Reisch & Lucia Ochrimenko avec Gottfried Richter |
1969 | Nebelnacht – de Helmut Nitzschke avec Peter Borgelt |
1980 | Die verlobte – de Günter Reisch & Günther Rücker avec Ewa Zietek |
1983 | Ärztinnen – de Horst Seemann
avec Michael Gwisdek
Prix d’interprétation féminine au festival du cinéma d’Eberswalde, Allemagne |
1998 | Aimée et Jaguar ( Aimée & Jaguar ) de Max Färberböck
avec Maria Schrader
Lola et Bilidikid ( Lola und Bilidikid / Lola + Bilidikid ) de Kutlug Ataman avec Gandi Mukli Orange d’Or du meilleur second rôle féminin au festival du cinéma Orange d’Or d’Antalya, Turquie |
2010 | 3 ( drei ) de Tom Tykwer avec Angela Winkler |