Helmut Dantine

Fils du directeur des chemins de fer autrichiens, Helmut Dantine (né Helmut Guttmann), voit le jour le 7 octobre 1918, à Vienne, un mois avant la chute de Charles 1er, Empereur de l’Empire Austro-Hongrois. Au milieu des années trente, le jeune garçon s’affirme comme l’un des plus fervents opposants du troisième Reich. En 1938, il est l’un des chefs d’un mouvement de la jeunesse antinazie. Lorsque l’Autriche est annexée par Hitler, le jeune homme est arrêté et emprisonné plusieurs mois. Ses parents organisent sa libération et sa fuite vers les USA. Son père meurt quelques mois plus tard. Sa mère, Ditha Guttman, émigre aux Etats-Unis en 1960 et vécut en Californie jusqu’à sa mort en 1983. Dès son arrivée, il poursuit ses études à l’Université de Californie de Los Angeles, des études qu’il abandonne très vite.

Helmut Dantine s’intalle chez un ami et entame alors sa carrière artistique à la Pasadena Playhouse. Rapidement repéré par un talent-scout de la Warner Bros, il signe un contrat de sept ans avec le studio des célèbres frères Warner. En 1940, il débute au cinéma, dans un petit rôle aux cotés de Norma Shearer et Robert Taylor dans «Evasion» de Mervyn LeRoy. L’année suivante, il joue un pilote nazi dans «International squadron» avec Ronald Reagan et un pilote de la RAF dans «Jeux dangereux» de Ernst Lubitsch. En 1942, Helmut décroche un rôle plus important, celui d’un pilote de la Luftwaffe dans «Madame Miniver» avec Greer Garson. Après des compositions secondaires dans plusieurs productions, les frères Warner, convaincus du charisme de leur jeune protégé, lui offrent un rôle principal, celui du capitaine König, face à Errol Flynn dans «L’ange des ténèbres» (1942) de Lewis Milestone. Il confirme son talent, notamment dans «Quand le jour viendra» (1943) avec Bette Davis, «Cap sur Marseille» (1944) avec Humphrey Bogart et «Hotel Berlin» 1945) avec Faye Emerson.

Dans les années cinquante, Helmut Dantine participe à quelques productions internationales, parmis lesquelles: «Kean» (1955) de et avec Vittorio Gassman, «Alexandre le grand» (1956) de Robert Rossen et «La tempête» (1958) de Alberto Lattuada. En 1958, il passe à la réalisation avec «Thundering jets», un petit drame de guerre de série B, interprété par Audrey Dalton et Rex Reason. La même année, il épouse Niki Schenck, la fille de Nicholas M. Schenck (Président de la Loew’s Inc). En 1959, il devient vice-président de la société de Schenck en s’occupant essentiellement de la production et de la distribution. Il exerce ses fonctions pendant les vingt années qui vont suivre.

En 1970, Helmut Dantine prend la direction générale de Loew’s Inc. Il participe à trois films, en tant que producteur exécutif: «Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia» (1974) avec Warren Oates et «Tueur d’élite» (1975) avec James Caan, deux réalisations de Sam Peckinpah et «Le vent de la violence» (1975) de Ralph Nelson avec Sidney Poitier. Par amitié pour les réalisateurs, il y fait aussi des apparitions. En 1977, il revient une dernière fois devant les caméras dans «The fifth musketeer » de Ken Annakin, production passée totalement inaperçue, malgré la présence au générique d’une kyrielle d’anciennes stars hollywoodiennes. Helmut Dantine meurt subitement le 3 mai 1982, à Beverly Hills, victime d’une crise cardiaque massive. Il avait soixante-quatre ans.

© Philippe PELLETIER