![]() 1940 Nous les gosses – de Louis Daquin avec Louise Carletti, André Brunot, Louis Seigner & Madeleine Geoffroy | ![]() 1942 Monsieur La Souris – de Georges Lacombe avec Raimu, Micheline Francey & Aimé Clariond | ![]() 1947 Brigade criminelle – de Gilbert Gil avec Jean Davy, Maurice Teynac, Gisèle Préville & Jean Max | ![]() 1950 Né de père inconnu – de Maurice Cloche avec Gaby Morlay, Nicole Stéphane & Gabrielle Dorziat | ||
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Au cinéma, chaque époque a ses jeunes premiers: Philippe Lemaire pour les années 50, Alain Delon une décennie plus tard et Gilbert Gil pour la période 30-40. À vrai dire, ce n’est pas tant un séducteur qu’un gendre idéal ou un bon copain franc comme l’or. Il émane de lui une gentillesse qu’on retrouve dans ses personnages, souvent prêts à rendre service ou à consoler un ami dans la peine. Son physique sans aspérités en fait plutôt le prévenant voisin ou l’ami de cœur que l’amant passionné.
Né le 7 septembre 1913, de son vrai nom Gilbert Moreau, Gilbert Gil est plus un comparse, du moins à ses débuts, qu’un premier rôle. Dans son second film, il est l’ami de Jean Gabin, inoubliable «Pépé le Moko» (1936), de Julien Duvivier. Dans «Le coupable» (1936), de Raymond Bernard, il incarne un jeune homme qui, pour une fois, file un mauvais coton et se retrouve accusé par son propre père, devenu procureur, qui a abandonné sa mère et ne le connaît même pas. Et, de fait, son physique juvénile l’amène souvent à tenir des emplois de fils de famille. Ses parents de cinéma sont nombreux: Raimu dans «Gribouille» (1937), de Marc Allégret, Jean-Louis Barrault, en Berlioz, dans «La symphonie fantastique « (1941), de Christian-Jaque, Renée Saint-Cyr dans le film de André Cayatte, «Pierre et Jean» (1943), d’après Maupassant, ou encore Pierre Renoir dans «La dame d’onze heures» (1947), de Jean Devaivre.
Gilbert Gil a parfois la vedette, comme dans «Le dernier sou» (1944), de André Cayatte, où il incarne un champion cycliste amoureux de Ginette Leclerc ou dans «On demande un ménage» (1945), de Maurice Cam, où il cherche, en compagnie de Robert Dhéry (travesti en femme!), un trésor dans le domaine d’un savant farfelu, Saturnin Fabre bien sûr. À noter aussi son rôle dans «La glu» (1936), de Jean Choux, où il est séduit par Marie Bell. Mais, le plus souvent, il doit se contenter de rôles secondaires, quand ce ne sont pas, vers la fin de sa carrière, de simples apparitions. Cantonné aux emplois romantiques ou au registre fantaisiste, où il excelle, il sait, à l’occasion, montrer une facette plus inquiétante de sa personnalité, comme dans «Monsieur la souris» (1942), de Georges Lacombe, d’après Simenon, où il incarne le rival un peu louche d’un homme d’affaires assassiné. Las, peut-être, de jouer sous la direction des autres, Gilbert Gil passe une fois derrière la caméra, pour réaliser «Brigade criminelle» (1947), un film policier assez banal, avec Jean Davy.
Le théâtre lui donne davantage d’occasions de manifester un talent assez mal servi par le cinéma.. Il a le rôle principal dans «L’invitation au château» (1949), de Jean Anouilh, dans une mise en scène du grand homme de théâtre André Barsacq. Il donne aussi la réplique à Jean-Pierre Aumont dans un classique de Jean Giraudoux, «Amphitryon 38» (1957) et à Françoise Arnoul dans «Les Justes» (1966), de Albert Camus. Quant au petit écran, il le fréquente peu, paraissant dans quelques épisodes de «Thierry la Fronde» (1965/66) ou d’«Allô police» (1969). En tournant «Leçon de conduite» (1946), avec Gilles Grangier, Gilbert Gil ne pensait sûrement pas que le titre de ce film serait prémonitoire. Et pourtant, au début des années 70, ne trouvant plus de rôles, il devient moniteur d’auto-école. On sait que le monde du spectacle est cruel pour ceux que délaisse la renommée. Depuis longtemps l’oubli s’est refermé sur lui quand il meurt le 25 août 1988.
© Jean-Pascal LHARDY

1935 | Mayerling – de Anatole Litvak avec Charles Boyer |
1936 | Le voleur de femmes – de Abel Gance
avec Annie Ducaux
Le mioche – de Léonide Moguy avec Gabrielle Dorziat Jeunes filles de Paris – de Claude Vermorel avec Mireille Balin Les grands – de Félix Gandéra & Robert Bibal avec Gaby Morlay Le coupable – de Raymond Bernard avec Madeleine Ozeray Pépé-le-Moko – de Julien Duvivier avec Jean Gabin La glu – de Jean Choux avec Marie Bell Une femme sans importance – de Jean Choux avec Lisette Lanvin |
1937 | Gribouille – de Marc Allégret
avec Raimu
Le chanteur de minuit – de Léo Joannon avec Corinne Luchaire Abus de confiance – de Henri Decoin avec Danielle Darrieux Le cantinier de la coloniale / Un de la coloniale – de Henry Wulschleger avec Yvette Lebon |
1938 | L’entraîneuse – de Albert Valentin
avec Michèle Morgan
Noix de coco – de Jean Boyer avec Michel Simon |
1939 | Nuit de décembre / Heure exquise – de Curtis Bernhardt avec Renée Saint-Cyr |
1940 | De Mayerling à Sarajevo – de Max Ophüls
avec John Lodge
Nous les gosses – de Louis Daquin avec Louise Carletti La loi du printemps – de Jacques Daniel-Norman avec Pierre Renoir |
1941 | Histoire de rire – de Marcel L’Herbier
avec Marie Déa
L’âge d’or – de Jean de Limur avec Elvire Popesco La symphonie fantastique – de Christian-Jaque avec Jean-Louis Barrault |
1942 | L’assassin a peur la nuit – de Jean Delannoy
avec Jean Chevrier
Monsieur La Souris – de Georges Lacombe avec Micheline Francey Haut le vent – de Jacques de Baroncelli avec Mireille Balin Secrets – de Pierre Blanchar avec Marguerite Moreno |
1943 | Pierre et Jean – de André Cayatte avec Jacques Dumesnil |
1944 | Le dernier sou / La merveille blanche – de André Cayatte avec René Génin |
1945 | On demande un ménage – de Maurice Cam
avec Marguerite Deval
Leçon de conduite – de Gilles Grangier avec Odette Joyeux |
1946 | Monsieur de Falindor – de René Le Hénaff avec Jacqueline Dor |
1947 | Brigade criminelle – de Gilbert Gil
avec Raymond Cordy
Le mannequin assassiné – de Pierre de Hérain avec Blanchette Brunoy La dame d’onze heures – de Jean Devaivre avec Paul Meurisse |
1948 | CM Ceux du Tchad – de Georges Régnier avec Jean Marais |
1950 | Né de père inconnu – de Maurice Cloche avec Gabrielle Dorziat |
1951 | Les mousquetaires du roi – de Marcel Aboulker & Michel Ferry
avec Jacqueline Delubac
Inachevé |
1953 | Si Versailles m’était conté – de Sacha Guitry avec Claudette Colbert |
1954 | Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry avec Danielle Darrieux |
1955 | Napoléon – de Sacha Guitry
avec Orson Welles
La Madelon – de Jean Boyer avec Line Renaud |
1956 | Si tous les gars du monde – de Christian-Jaque avec Jean Gaven |
1958 | Ça n’arrive qu’aux vivants – de Tony Saytor avec Magali Noël |
1960 | Jugez-les bien / En votre âme et conscience – de Roger Saltel avec Paul Frankeur |
1961 | Dans la gueule du loup – de Jean-Charles Dudrumet avec Pascale Roberts |
1962 | Les bonnes causes – de Christian-Jaque avec Marina Vlady |
1963 | Le glaive et la balance – de André Cayatte
avec Anthony Perkins
L’assassin viendra ce soir – de Jean Maley avec Raymond Souplex Le temps de copains – de Robert Guez avec Henri Tisot |