![]() 1947 Le silence de la mer – de Jean-Pierre Melville avec Howard Vernon, Jean-Marie Robain & Ami Aaröe | ![]() 1950 Né de père inconnu – de Maurice Cloche avec Jean-Pierre Kérien, Gabrielle Dorziat & Gaby Morlay | ![]() 1950 Les enfants terribles – de Jean-Pierre Melville avec Edouard Dermithe, Renée Cosima & Jacques Bernard | ![]() 1953 Le défroqué – de Léo Joannon avec Pierre Fresnay, Pierre Trabaud, Jacques Fabbri & Marcelle Géniat | ||
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Nicole Stéphane naît Nicole de Rothschild le 27 mai 1924 à Paris. D’origine juive, elle rejoint en 1942 les Forces Françaises Libres en transitant par l’Espagne où elle connaît les rigueurs de la détention dans un pays sorti exsangue d’une guerre civile impitoyable. Dans l’immédiat après-guerre, Nicole Stéphane suit des cours d’art dramatique. Repérée par Jean-Pierre Melville elle devient l’héroïne de la nouvelle de Vercors comportant une cinquante de pages et parue clandestinement en 1942: «Le silence de la mer». Contrainte d’héberger Werner von Ebrennac, un officier allemand joué par Howard Vernon, musicien et descendant d’une famille protestante française, qui ne rêve qu’à un rapprochement entre les deux pays, la jeune femme, malgré l’estime qu’elle peut éprouver pour cet homme, refuse de lui parler si ce n’est pour lui dire «Adieu», lorsqu’il se fait muter en Russie. Nicole retrouve Melville en 1950 pour le rôle fort différent d’Élisabeth dans «Les enfants terribles» d’après Jean Cocteau. Après ces deux grands rôles, la comédienne apparaîtra pour des interprétations de moindre importance dans trois autres longs métrages: «Né de père inconnu» (1950) de Maurice Cloche, un mélodrame où elle est la fille d’un couple d’industriels, Gabrielle Dorziat et Jean-Pierre Kérien; «Le défroqué» (1953) de Léo Joannon, avec Pierre Fresnay jouant un ancien prêtre; et le film britannique «Agent secret S.Z.» (1958) de Lewis Gilbert.
Nicole Stéphane fait aussi de la réalisation: «Les hydrocéphales» (1956) puis «Vel d’Hiv» (1958). Après un accident de voiture, elle abandonne sa carrière d’actrice pour s’orienter vers la production. Elle soutient, en 1962, le projet de Frédéric Rossif «Mourir à Madrid». Ce documentaire sur la guerre civile espagnole vue du côté des républicains a un tel succès qu’il entraîne en Espagne la réalisation de deux films présentant la version du camp adverse: «Morir en España» (1964) de Mariano Ozores et «¿Por qué morir en Madrid?» (1966) de Eduardo Manzanos. Nicole participe aussi au montage de «Et vint le jour de la vengeance» (1964) de Fred Zinnemann, fiction nord-américaine sur le conflit espagnol, avec Gregory Peck. En 1965, elle aide Jean-Paul Rappeneau à réaliser une comédie à laquelle personne ne croit: «La vie de château» où dans une gentilhommière près d’Arromanches, en juin 1944, le très placide Philippe Noiret s’oppose à sa volubile épouse Catherine Deneuve, amoureuse d’un résistant joué par Henri Garcin, tandis que Mary Marquet et Pierre Brasseur sont des beaux-parents impossibles! En 1968, Nicole produit une tragédie réalisée par Pierre Jourdan d’après l’œuvre de Racine, «Phèdre» (1968) jouée par Marie Bell amoureuse de son beau-fils Hyppolite, Claude Giraud. Puis elle s’intéresse en 1969 à un film de Marguerite Duras avant de soutenir en 1974 le documentaire «Promised lands» tourné en Israël en pleine guerre du Kippour par la Nord-américaine Susan Sontag. La dernière co-production importante de Nicole Stéphane sera encore un pari, l’adaptation d’ «Un amour de Swann» (1984) de Marcel Proust par Volker Schlöndorff avec Jeremy Irons en Charles Swann mais également Ornella Muti et Alain Delon.
À près de soixante-dix ans Nicole réalise encore un court métrage sur Susan Sontag montant du Beckett en plein conflit yougoslave: «En attendant Godot à Sarajevo» (1993). Et dix ans plus tard, toujours au nom de la paix, elle s’insurge contre l’intervention nord-américaine en Irak. Nicole Stéphane, une femme étonnante de courage et de conviction, décède à Paris, dans sa quatre-vingt quatrième année, le 14 mars 2007.
© Caroline HANOTTE

1947 | Le silence de la mer – de Jean-Pierre Melville avec Howard Vernon |
1949 | CM La dernière nouvelle – de Rune Hagberg & Georges Patrix avec Roger Blin |
1950 | Né de père inconnu – de Maurice Cloche
avec Jean-Pierre Kérien
Les enfants terribles – de Jean-Pierre Melville avec Edouard Dermithe |
1953 | Le défroqué – de Léo Joannon
avec Pierre Fresnay
CM Monsieur et madame Curie – de Georges Franju avec Lucien Hubert + narration |
1956 | CM Les hydrocéphales – de Nicole Stéphane
Seulement réalisation |
1958 | Agent secret S.Z. ( carve her with pride ) de Lewis Gilbert
avec Paul Scofield
CM Vel d’Hiv – de Frédéric Rossif & Guy Blanc Seulement production CM La génération du désert – de Nicole Stéphane Seulement réalisation |
1962 | DO Mourir à Madrid – de Frédéric Rossif
Seulement production |
1964 | Et vint le jour de la vengeance ( behold a pale horse ) de Fred Zinnemann
avec Gregory Peck
Seulement montage du début du film |
1965 | La vie de château – de Jean-Paul Rappeneau
avec Catherine Deneuve
Seulement production |
1967 | CM Une guerre pour la paix – de Nicole Stéphane
Seulement réalisation |
1968 | Phèdre – de Pierre Jourdan
avec Marie Bell
Seulement production |
1969 | Détruire dit-elle – de Marguerite Duras
avec Michael Lonsdale
Seulement production |
1974 | DO Promised Lands – de Susan Sontag
avec Nelson Villagra
Seulement production |
1983 | Un amour de Swann – de Volker Schlöndorff
avec Jeremy Irons
Seulement production |
1988 | TV Sarah – de Edgardo Cozarinsky
avec Delphine Seyrig
Seulement production |
1993 | CM En attendant Godot à Sarajevo – de Nicole Stéphane
Seulement réalisation |