Abraham Sofaer

Descendant d’une famille d’immigrants juifs de Bagdad, Abraham Sofaer est le fils d’Isaac Sofaer, un marchand et homme d’affaires. Il voit le jour le 1er octobre 1896, à Rangoun, capitale Birmane du Raj britannique. Scolarisé au lycée diocésain pour garçons de Rangoun, il poursuit ses études en Angleterre. Il travaille comme professeur d’école en Birmanie et plus tard à Londres. En juillet 1920, il épouse Angela Psyche Christian, la mère de ses six enfants et avec qui il restera uni jusqu’à sa mort.

Abraham Sofaer débute sa carrière d’acteur sur la scène londonienne en 1921, on le voit notamment dans «He wanted adventure» (1933) aux côtés de Bobby Howes. Entre 1935 et 1938, il se fait particulièrement remarquer à Broadway dans le rôle du Premier ministre Benjamin Disraeli dans «Victoria Regina», une pièce de Laurence Housman avec Helen Hayes dans le rôle de la reine Victoria. Pour une de ses premières apparitions au cinéma, Abraham Sofaer interprète Dubois, l’espion travaillant au service cartographique de l’armée française, dans «Dreyfus» (1930) réalisé par F.W. Kraemer & Milton Rosmer. Dès la fin des années 1930, il est à l’affiche de plusieurs téléfilms tournés pour la télévision anglaise. Son physique atypique permet à Abraham Sofaer de jouer bon nombre de personnages exotiques: des hindous, des sud-américains, des arabes, des juifs, des chefs indiens, etc. Mais aussi des rôles historiques comme dans «Le fantôme de Berkeley Square» (1947) de Vernon Sewell, où il reprend le rôle de Benjamin Disraeli. En 1949, il incarne Louis de Santangel, trésorier d’Aragon, ministre le plus proche des rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand II d’Aragon et soutient de Christophe Colomb, dans «Christophe Colomb» signé Frank MacDonald, avec Fredric March dans le costume du célèbre navigateur. En 1951, il est Saint Paul dans «Quo Vadis ?» superproduction biblique de Mervyn LeRoy qui décrit l’émergence du christianisme à Rome sous le règne de l’empereur Néron, à travers une histoire d’amour entre Robert Taylor (l’officier romain Marcus Vinicius) et Deborah Kerr (Lygie, une jeune otage devenue chrétienne). Il termine sa carrière au cinéma auprès de John Wayne dans le rôle du chef indien White Buffalo dans le western «Chisum» (1969).

La télévision lui offre également tout un panel de rôles qui font de Abraham Sofaer une figure familière des téléspectateurs. On le voit dans des épisodes de plus de soixante-dix séries à succès, notamment dans «Climax» (1956), «Papa a raison» (1959) avec Robert Young, «La grande caravane» (1958/59) avec Ward Bond, «Alfred Hitchcock présente» (1961), «Rawhide» (1961) avec Clint Eastwood, «Daniel Boone» (1964/65) avec Fess Parker, «Star Trek» (1966/68) avec Leonard Nimoy et William Shatner, ou «L’homme de fer» (1968) avec Raymond Burr.

C’est au Motion Picture & Television Country House and Hospital de Woodland Hills, à Los Angeles, que Abraham Sofaer décède des suites d’une insuffisance cardiaque congestive le 21 janvier 1988, à l’âge de 91 ans. Son petit-fils Daniel Kramer est un maitre des effets spéciaux sur plusieurs productions cinématographies et télévisées. Il est aussi le cousin de Abraham David Sofaer, célèbre avocat et juriste américain qui a travaillé comme juge pour le district sud de New York et comme conseiller juridique du département d’État des États-Unis .

© Philippe PELLETIER