![]() 1933 L’abbé Constantin – de Jean-Paul Paulin avec Léon Bélières, Françoise Rosay & Josseline Gaël | ![]() 1940 La nuit merveilleuse – de Jean-Paul Paulin avec Fernandel, Janine Darcey, Charles Vanel & Milly Mathis | ![]() 1944 Echec au roy – de Jean-Paul Paulin avec Odette Joyeux, Georges Marchal & Lucien Baroux | ![]() 1947 La voix du rêve – de Jean-Paul Paulin avec Renée Saint-Cyr, Jean Chevrier & Marcello Pagliero | ||
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Jean-Paul Paulin naît à Paris le 29 mars 1902. Son père, sculpteur renommé, est l’ami du peintre Auguste Renoir. Tous comme les enfants Renoir dont il a partagé les jeux, Jean-Paul Paulin, s’intéresse au septième art. D’abord assistant, il réalise seul en 1932, «La femme nue», film qui a pour cadre le Montmartre des artistes. Il tourne, en 1933, «L’abbé Constantin» avec Léon Bélières dans le rôle titre mais aussi Françoise Rosay et Claude Dauphin qu’il retrouve la même année pour «Pas besoin d’argent», adaptation de «Man braucht kein Geld» (1932) de Carl Boese. Puis Paulin part en Somalie, pays conquis par le Royaume d’Italie en 1889, pour filmer une production italienne, «L’esclave blanc», d’après un récit de voyage de Ernesto Quadrone, sur un scénario de Carl Theodor Dreyer. Le Franco-Argentin Georges Rigaud y interprète Andrea, un contremaître qui vit avec une femme «indigène» dans un grand domaine, propriété d’un Italien. Les images sont saisissantes et, même avec une trame romanesque, c’est un documentaire extraordinaire qui sort sur les écrans en 1936.
De retour en France, Paulin réalise «La danseuse rouge» (1937) avec Véra Korène qui joue à son habitude une espionne. Puis, il retrouve ses talents de «reporter» en travaillant en décors naturels en Camargue pour «Les filles du Rhône», un drame de la jalousie avec des gardians, leurs manades, de belles Arlésiennes et Madeleine Sologne dans un petit rôle. «Trois de Saint-Cyr» (1938) raconte la destinée d’élèves officiers dont le sympathique Roland Toutain. En 1939, soutenu financièrement par Henri Garat, producteur pour la première et unique fois, Jean-Paul Paulin aborde le mythe de la légion étrangère dans «Le chemin de l’honneur». Garat a un double rôle de frères jumeaux, Pierre Brasseur est l’officier d’état-major mondain, Renée Saint-Cyr est la fiancée malheureuse. Le réalisateur s’attache à tourner des scènes de caserne avec réalisme et en voyant le sous-équipement des troupes françaises de l’époque, on ne peut que frémir rétrospectivement à la pensée que la Wehrmacht déferlera l’année suivante sur la France.
L’armistice signé, Jean-Paul Paulin travaille en zone dite libre, dès août 1940, avec Fernandel, Charles Vanel et Madeleine Robinson pour «La nuit merveilleuse». Le film commandé, paraît-il, par le Maréchal Pétain, raconte l’arrivée dans un village provençal d’un couple de réfugiés. Une naissance la nuit de Noël redonne de l’espoir à tous. En 1942, Paulin filme, toujours dans le sud de la France, «Cap au large» avec Gérard Landry, fils de pêcheur mal conseillé par Mila Parély et Robert Lynen. Après l’invasion de la zone libre, Paulin tourne, en 1943, «L’homme qui vendit son âme» avec Robert Le Vigan, en diable moderne qui promet à un banquier de le sauver de la faillite; et en 1944 «L’échec au Roy» qui met en scène Madame de Maintenon jouée par Gabrielle Dorziat et sa nièce, Odette Joyeux.
Après la guerre le cinéaste signe encore sept oeuvres aux thèmes originaux et aux environnements variés comme un asile psychiatrique pour «La nuit de Sybille» (1945) ou une île déserte pour «Voyage à trois» (1949). Au début des années cinquante, Jean-Paul Paulin réalise un dernier film, «Folie douce» (1951) qui raconte les mésaventures d’un PDG prodigue. Il fait aussi un peu de production puis abandonne le métier. Ce cinéaste peu connu mais non sans talent s’éteint à Paris, le 3 juin 1976. Il mérite d’être redécouvert.
© Caroline HANOTTE

1932 | La femme nue – de Jean-Paul Paulin avec Florelle |
1933 | L’abbé Constantin – de Jean-Paul Paulin
avec Françoise Rosay
Pas besoin d’argent – de Jean-Paul Paulin avec Lisette Lanvin |
1936 | L’esclave blanc – de Jean-Paul Paulin avec Georges Rigaud |
1937 | La danseuse rouge / La chèvre aux pieds d’or – de Jean-Paul Paulin
avec Véra Korène
Les filles du Rhône – de Jean-Paul Paulin avec Madeleine Sologne |
1938 | Trois de Saint-Cyr – de Jean-Paul Paulin avec Roland Toutain |
1939 | Le chemin de l’honneur – de Jean-Paul Paulin avec Pierre Brasseur |
1940 | La nuit merveilleuse – de Jean-Paul Paulin avec Fernandel |
1942 | Cap au large – de Jean-Paul Paulin
avec Robert Lynen
+ scénario |
1943 | L’homme qui vendit son âme – de Jean-Paul Paulin avec Robert Le Vigan |
1944 | Echec au roy / Echec au roi – de Jean-Paul Paulin avec Odette Joyeux |
1945 | La nuit de Sybille – de Jean-Paul Paulin avec Lucien Baroux |
1946 | Le château de la dernière chance – de Jean-Paul Paulin avec Jean Marchat |
1947 | La voix du rêve – de Jean-Paul Paulin avec Renée Saint-Cyr |
1948 | L’inconnue n° 13 – de Jean-Paul Paulin avec René Dary |
1949 | Voyage à trois – de Jean-Paul Paulin avec Pierre Louis |
1950 | CM Soleil d’automne – de Jean-Paul Paulin |
1951 | Folie douce – de Jean-Paul Paulin
avec Marthe Mercadier
+ scénario |
1952 | Poil de carotte – de Paul Mesnier
avec Pierre Larquey
Seulement production |
1954 | J’avais sept filles – de Jean Boyer
avec Maurice Chevalier
Seulement production |