Michael Ansara

Michael Ansara est né le 15 avril 1922, dans un petit village du Liban, pays alors sous mandat des Français depuis la bataille de Maysaloun en juillet 1920 et l’exil du roi Fayçal. Il a deux ans quand la famille part s’installer aux Etats-Unis, dans la ville de Lowell au Massachusetts. Dix ans plus tard, les Ansara déménagent en Californie. Adolescent, il envisage de devenir médecin ou physicien. Pour vaincre sa timidité, il s’inscrit au cours de théâtre de la Pasadena Playhouse où il côtoie d’autres étudiants qui vont aussi devenir célèbre: Carolyn Jones, Aaron Spelling et Charles Bronson. Sa passion pour la scène oriente ses études vers l’art dramatique au City College de Los Angeles d’où il sortira diplômé en Arts.

Dès le milieu des années quarante, Michael Ansara se produit sur scène avec la troupe de la Pasadena Playhouse et fait sa première apparition au cinéma dans «Intrigue à Damas» (1944) un film d’aventure qui n’est pas sans rappeler ses racines, réalisé par Léonide Moguy. Si l’on s’en tient aux apparences, on ne peut pas s’étonner que l’acteur soit très vite cantonné dans l’interprétation de personnages exotiques. Après quelques rôles non crédités au générique, il incarne le chef des insurgés hindous dans «Trois troupiers» (1950) de Tay Garnett d’après un roman de Rudyard Kipling. Ensuite, il est, entre autres, le Lieutenant Romero dans «Les boucaniers de la Jamaïque» (1952) un film de pirates mené par Jeff Chandler; le capitaine Florus dans «Le serpent du Nil» (1953) avec Rhonda Fleming dans le rôle de la reine d’Egypte Cléopâtre; Pindarus le serviteur de Cassius joué par John Gielgud dans le «Jules César» de Joseph L. Mankiewicz avec Marlon Brando dans le rôle-titre; Judas Iscariote dans «La tunique» (1953) avec Richard Burton et Jean Simmons; Joe l’Apache dans «Trois jeunes texans» (1953) de Henry Levin; le chef Hittite dans «L’Egyptien» (1954) de Michael Curtiz; Edecon le général Huns dans «Le signe du païen» (1954) avec Jeff Chandler et Jack Palance; le comte Ridolfi dans «Diane de Poitiers» (1955) avec Lana Turner dans le costume de la maîtresse du roi Henri II; le chef indien Angry Horse dans «Le justicier solitaire» (1955) avec Clayton Moore sous le masque de Lone Ranger; le métis Zarata dans le western «Violence dans la vallée» (1957) avec Joel McCrea et Virginia Mayo.

C’est la télévision qui va lui ouvrir en grand les portes de la notoriété. En effet, après de nombreuses apparitions dans des séries en tous genres dès le début des années cinquante, c’est avec le personnage du chef Apache Cochise dans 71 épisodes du feuilleton «La flèche brisée» (1956/58) que Michael Ansara devient une vedette à part entière. Il est aussi célèbre pour son rôle récurent du maléfique Kang dans les trois séries consécutives de la saga des «Star Trek» entre 1968 et 1996.

Côté vie privée, Michael Ansara a été marié trois fois avec des actrices. Son premier mariage avec Jean Byron dure de 1949 à 1956. Il épouse ensuite Barbara Eden en janvier 1958, héroïne de la série «Jeannie de mes rêves» (1965/70) et la mère de son unique enfant, Matthew, qui suivra la voie de ses parents. Trois ans après son second divorce, il s’unie une dernière fois en juin 1977 avec Beverly Kushida de vingt-six ans sa cadette. Le 25 juin 2001, son fils Matthew Ansara succombe à une surdose de drogue. Michael Ansara ne s’en remettra jamais. Atteint de la maladie d’Alzheimer, il vit les dernières années de sa vie dans sa résidence californienne de Calabasas où il meurt le 31 juillet 2013, à l’âge de 91 ans.

© Pascal DONALD