Walter Huston

Acteur d’origines irlandaises, Walter Thomas Huston voit le jour le 6 avril 1883 à Toronto, capitale de la province de l’Ontario, au Canada. Dans les années dix, le jeune homme travaille pour différentes grandes compagnies, hydrauliques et électriques, nord-américaines. Passionné de music-hall, il apparaît déjà dans quelques vaudevilles et se produit même à Broadway, dès 1914.

Au début des années vingt, Walter Huston opte définitivement pour une carrière théâtrale. En 1924, il revient à Broadway avec la pièce «Monsieur Pitt». La même année, il obtient son premier succès personnel dans «Désir sous les ormes» de Eugene O’Neill. Rapidement, il s’impose en véritable monstre sacré de la scène new-yorkaise et Hollywood le courtise. En 1928, il se laisse convaincre et apparaît modestement dans deux courts métrages de George Abbott. La même année, il enchaîne avec trois premiers rôles dans «Gentlemen of the press» avec Kay Francis, «Une femme a menti» avec Claudette Colbert et «Le Virginien» avec Gary Cooper. La quarantaine passée, il s’affirme d’emblée comme l’un des acteurs indispensables de la capitale du cinéma.

En 1930, son physique anguleux et son visage dur lui valent d’interpréter le Président Lincoln dans «Abraham Lincoln» dirigé par le grand David Wark Griffith. Walter Huston participe alors à des productions de qualités très variées, parfois même médiocres. Il trouve malgré tout quelques beaux rôles, notamment sous la direction de Lewis Milestone dans «Pluie» (1932), où il incarne le Révérend Davidson, violeur de Joan Crawford; puis il interprète le banquier Thomas Dickinson dans «La ruée» (1932) de Frank Capra; Dushan Radovic, le Maire de Sarajevo dans «Storm at daybreak», un film de guerre de Richard Boleslawski et enfin le rôle titre dans «Dodworth» (1937) de William Wyler, qui lui vaut un prix par les critiques de New York et une nomination aux Oscars. En 1938, il fait un come-back triomphal à Broadway dans la comédie musicale «Knickerbocker holiday».

En 1940, William Dieterle lui propose un rôle à la hauteur de son talent, celui de Monsieur Scratch dans «Tous les biens de la terre» aux côtés de la jeune vedette française Simone Simon. Le film est un succès et Walter Huston décroche une seconde nomination aux Academy Awards. En 1942, il interprète le père de James Cagney dans «La glorieuse parade» et est une nouvelle fois nominé aux Oscars. Durant la Seconde Guerre mondiale, il commente plusieurs documentaires patriotiques réalisés par Frank Capra, Anatole Litvak et John Ford. En 1947, il remporte finalement l’Oscar du meilleur second rôle masculin pour «Le trésor de la Sierra Madre» réalisé par John Huston, son propre fils.

Walter Huston termine sa carrière avec trois rôles magnifiques: le père de Mickey Rooney dans «Belle jeunesse» (1947), celui de Ava Gardner dans «Passion fatale» et enfin celui de Barbara Stanwyck dans «Les furies» (1950). Engagé pour interpréter le personnage du vieux Skipper dans «La bonne combine» de Edmund Goulding où il doit donner la réplique à Burt Lancaster, Walter meurt subitement le 7 avril 1950, à Beverly Hills, victime d’un anévrisme cardiaque. Edmund Gwenn reprendra le rôle. Son corps repose désormais au cimetière de Belmont Memorial Park, à Fresno, en Californie.

© Philippe PELLETIER