1969 L’aveu – de Costa-Gavras avec Yves Montand, Simone Signoret, Michel Vitold, Jean Bouise & Gabriele Ferzetti | 1969 Z – de Costa-Gavras avec Yves Montand, Irene Papas, Jean-Louis Trintignant, Pierre Dux & François Périer | 1976 Une femme à sa fenêtre – de Pierre Granier-Deferre avec Romy Schneider, Victor Lanoux & Philippe Noiret | 1990 Netchaïev est de retour – de Jacques Deray avec Yves Montand, Vincent Lindon, Miou-Miou & Gérard Darrieu | ||
Issu d’une famille bourgeoise espagnole, Jorge Semprún nait le 10 décembre 1923 à Madrid. Il quitte l’Espagne en 1936 avec sa famille pour fuir la Guerre Civile. Alors que son père occupe un poste diplomatique aux Pays-Bas, il est scolarisé deux ans dans ce pays. Sa famille s’exile en France, il obtient son baccalauréat et commence des études de philosophie tout en s’engageant dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo en 1943, il est déporté au camp de concentration de Buchenwald dont il est évacué le 26 avril 1945. Tragédie dont il tire un premier roman «Le grand voyage» en 1963. Il devient traducteur à l’UNESCO tout en étant membre actif du Parti Communiste. Il prend la direction du Parti en exil coordonnant la résistance face au régime de Franco mais en est finalement exclu en 1964 se consacrant ainsi à l’écriture. Il finit par obtenir un passeport espagnol voyageant librement entre sa terre de naissance et sa terre d’exil devenant une figure emblématique des gens de gauche.
Sa carrière cinématographique en tant que scénariste et dialoguiste est empreint de son engagement politique. En 1965, il collabore au film de Alain Resnais «La guerre est finie» où Yves Montand incarne un responsable du Parti Communiste Espagnol. Ce film fait scandale au Festival de Cannes où le gouvernement franquiste exige son retrait mais est récompensé du Prix Louis Delluc. Dès lors, Yves Montand personnifie les films de dénonciation politique dont Jorge Semprún est l’auteur et Costa-Gavras le réalisateur. Ainsi, «Z» (1969) est inspiré de l’assassinat d’un député grec et «L’aveu» (1969) dénonce les dérives policières du régime tchécoslovaque. Toujours avec Costa-Gavras, il évoque la collaboration de la justice française pendant le Régime de Vichy dans «Section spéciale» (1974). Avec Yves Boisset, il traite de l’affaire Ben Barka dans «L’attentat» (1972) avec Jean-Louis Trintignant et Michel Piccoli. À la même époque, il réalise «Les deux mémoires» (1973) un documentaire où il interroge les combattants des deux camps de la Guerre d’Espagne.
À la fin des années soixante-dix, ce cinéma militant disparaît quelque peu des écrans. Néanmoins, Jorge Semprún collabore à des scénarios: «Stavisky» (1973) de Alain Resnais où Jean-Paul Belmondo incarne l’escroc, «Une femme à sa fenêtre» (1976) où Romy Schneider femme d’ambassadeur se laisse séduire par un résistant durant la dictature grecque de 1936 ou «Les routes du sud» (1978) où Yves Montand incarne un ancien révolutionnaire espagnol. Délaissant un moment le cinéma pour sa carrière politique, Felipe Gonzalez le nomme Ministre de la Culture en 1988 mais trois plus tard en désaccord avec le Parti Socialiste, il démissionne. En 1994 pour la télévision, il participe à l’adaptation du livre de Jean-Denis Bredin sur «L’affaire Dreyfus» de Yves Boisset où Thierry Frémont épouse les traits de l’officier juif-alsacien. Pour le grand écran, il travaille avec Jacques Deray sur «Netchaiev est de retour» (1990) et collabore au scénario de «K» (1996) de Alexandre Arcady. À la fin de sa carrière, il travaille avec Franck Appréderis pour le petit écran pour «Le temps du silence» (2010).
Refusant de renoncer à la nationalité Espagnole, Jorge Semprún ne pourra accéder à un fauteuil de l’Académie Française. Il décède à son domicile parisien le 7 juin 2011. Sa mort intervient après celle de son fils écrivain Jaime Semprún dont la mère est la comédienne Loleh Bellon.
© Olivier SINQSOUS
1965 | Objectif : 500 millions – de Pierre Schoendoerffer
avec Bruno Cremer
La guerre est finie – de Alain Resnais avec Ingrid Thulin + voix & narration |
1967 | Je t’aime, je t’aime – de Alain Resnais
avec Claude Rich
Seulement interprétation |
1969 | Z – de Costa-Gavras
avec Irene Papas
Edgar du meilleur film aux Edgar Allan Poe Awards, USA L’aveu – de Costa-Gavras avec Simone Signoret DO On vous parle de Prague: Le deuxième procès d’Artur London – de Chris Marker avec Artur London Seulement apparition |
1972 | L’attentat – de Yves Boisset avec Jean Seberg |
1973 | Stavisky… / L’empire d’Alexandre ( Stavisky, il grande truffatore ) de Alain Resnais
avec Charles Boyer
DO Les deux mémoires – de Jorge Semprún avec Maria Casares |
1974 | Section spéciale – de Costa-Gavras avec Louis Seigner |
1976 | Une femme à sa fenêtre – de Pierre Granier-Deferre avec Romy Schneider |
1977 | DO Le fond de l’air est rouge – de Chris Marker
Seulement voix & narration |
1978 | Les routes du sud – de Joseph Losey avec Yves Montand |
1985 | Les trottoirs de Saturne – de Hugo Santiago avec Bérengère Bonvoisin |
1990 | Netchaïev est de retour – de Jacques Deray avec Vincent Lindon |
1994 | TV L’affaire Dreyfus – de Yves Boisset avec Pierre Arditi |
1997 | K – de Alexandre Arcady avec Patrick Bruel |
1998 | DO Che : Muerte de la utopia ? – de Fernando Birri
avec Fernando E. Solanas
Seulement apparition |
2005 | DO Dionisio Ridruejo, la forja de un demócrata – de Pilar Serrano
avec Dionisio Ridruejo
Seulement apparition |
2007 | DO Bucarest, la memòria perduda – de Albert Solé
avec Jordi Pujol
Seulement apparition |
2009 | DO La traversée du désir – de Arielle Dombasle
avec Jean-Paul Belmondo
Seulement apparition DO Les chemins de la mémoire ( los caminos de la memoria ) de José Luis Peñafuerte avec Marisa Paredes Seulement apparition |
2010 | TV Le temps du silence – de Franck Apprederis avec Bernard Le Coq |