Max von Sydow

Max von Sydow est né Max Carl Adolf von Sydow le 10 avril 1929, à Lund en Suède, dans une famille de la classe moyenne. Son père, Carl Wilhelm von Sydow, d’origine germano-poméranienne, est ethnologue, sa mère, Maria Margareta (née Rappe), enseignante. Adolescent, il découvre la scène et les grands auteurs en participant au Club de théâtre de son lycée. Après son diplôme, il étudie l’Art dramatique à l’école du Théâtre Dramatique Royal entre 1948 et 1951. Il est ensuite engagé par le Théâtre de la ville de Norrköping, avant de revenir jouer chez lui au théâtre de Lund, puis à celui de Malmö, où il rencontre le metteur en scène Ingmar Bergman qui le distribue dans plusieurs pièces.

En 1949, c’est sous la coupe de Alf Sjöberg, que Max von Sydow fait ses débuts au cinéma, dans «Rien qu’une mère», mais c’est Ingmar Bergman qui offre à ce grand blond au regard clair le rôle qui lui ouvre les portes de la célébrité internationale, dans «Le septième sceau» (1956), où il incarne un chevalier croisé qui joue aux échecs avec la mort alors que la peste ravage les contrées. Au cours de sa prolifique carrière, l’acteur tourne encore dans une douzaine de films de Bergman, parmi lesquels: «Les fraises sauvages» (1957) avec Victor Sjöström, «Le visage» (1958) avec Bibi Andersson, Les communiants (1963) avec Gunnel Lindblom, «À travers le miroir» (1961) avec Harriet Andersson, «L’heure du loup» (1967) avec Ingrid Thullin et «La honte» (1968) avec Liv Ullmann.

En 1964, les sirènes d’Hollywood se font entendre, Max von Sydow signe avec United Artists pour interpréter Jésus dans la fresque biblique «La plus grande histoire jamais contée», réalisée par George Stevens. Pour ses débuts en Amérique, il est entouré d’une pléiade de stars, dont Charlton Heston en Jean-Baptiste, Dorothy McGuire en Vierge Marie et John Wayne en centurion romain. Dès lors, il travaille des deux côtés de l’Atlantique. Aux USA, on le voit dans «La lettre du Kremlin» (1969) de John Huston, puis dans des rôles aussi différents que le père Merrin dans «L’exorciste» (1973) film d’horreur culte de William Friedkin; l’assassin dans «Les trois jours du condor» (1974) de Sydney Pollack; l’empereur Ming dans «Flash Gordon» (1979) de Mike Hodges; le méchant Blofeld dans «Jamais plus jamais» (1983) de Irvin Kershner; Liet-Kynes dans «Dune» (1984) de David Lynch; l’artiste Frederick dans «Hannah et ses sœurs» (1986) de Woody Allen. Après le grand rôle de Lassefar dans «Pelle le conquérant» (1987), film oscarisé et pour lequel il est nommé dans la catégorie meilleur acteur, son parcours à l’écran reste prospère jusqu’à la fin de sa vie. En 1988, il réalise son unique film «Katinka», d’après un roman de Herman Bang, le portrait d’une femme mariée amoureuse d’un contremaître. En 2012, il est nommé une seconde fois aux Oscars, catégorie second rôle, pour «Extrêmement fort et incroyablement près» (2011) de Stephen Daldry. Il tourne aussi plusieurs films en France.

En 2002, Max von Sydow obtient la nationalité française. Avec sa première épouse Christina Olin, il a deux garçons, Clas et Henrik, qui ont joué à ses côtés dans «Hawaii» de George Roy Hill en 1966. Le couple divorce en février 1979. Dix-huit ans plus tard, il se marie avec la documentariste Catherine Brelet et adopte ses deux enfants, Yvan et Cédric. Il meurt le 8 mars 2020, chez lui, dans sa propriété provençale. La partie d’échecs est finie, la mort l’a remporté.

© Pascal DONALD