![]() 1947 Vivre en paix (vivere in pace) de Luigi Zampa avec John Kitzmiller, Aldo Fabrizi & Ernesto Almirante | ![]() 1951 Mademoiselle la présidente (la presidentessa) de Pietro Germi avec Silvana Pampanini & Luigi Pavese | ![]() 1955 Le bigame (il bigamo) de Luciano Emmer avec Marcello Mastroianni, Franca Valeri & Vittorio De Sica | ![]() 1970 La grosse combine (il furto è l’anima del commercio!?) de Bruno Corbucci avec Bernard Blier | ||
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Avec son visage tout rond, ses cheveux tirés en arrière et son sourire éclatant, Ave Ninchi a la faconde et les formes opulentes des mammas italiennes. Quand elle prend la parole et que se pressent, sur sa bouche, toutes les sonorités chantantes de sa langue natale, c’est tout le soleil de l’Italie qui inonde l’écran. On l’imagine volontiers, entre la polenta et les macaronis, une mèche rebelle sur le front, régentant sa marmailles ou ôtant les bottes de son homme, comme elle le fait dans «Gendarmes et voleurs» (1951), de Mario Monicelli et Steno.
Née le 14 décembre 1915, Ave Ninchi tourne pour les plus grands réalisateurs italiens, les Luigi Zampa, Mario Camerini, Alberto Lattuada et autres Luciano Emmer. Luigi Zampa la dirige dans le merveilleux «Vivre en paix» (1947), ode à la solidarité et au vivre ensemble. Pour Mario Camerini, elle se transporte dans la Russie de Catherine II, pour y camper, dans «La fille du capitaine» (1947), la mère d’une jeune beauté, convoitée par un officier en exil. Décidément vouée à la maternité, c’est une autre mère qu’elle incarne dans «Le crime de Giovanni Episcopo» (1947), de Alberto Lattuada, celle de cette aventurière, Yvonne Sanson, qui abuse de la crédulité d’un petit fonctionnaire, Aldo Fabrizi, puis finit par l’épouser. Devant la caméra de Luciano Emmer, Ave Ninchi s’amuse, sa pétulance et son allant naturels la prédisposant à jouer la comédie. Dans «Paris est toujours Paris» (1950), elle retrouve, une fois de plus, Aldo Fabrizi, avec qui elle découvre les charmes de la capitale française. L’année suivante, le réalisateur, cherchant une mère de cinéma pour Lucia Bosé, dans «Les fiancées de Rome» (1951), se tourne vers une Ave Ninchi qui, une fois encore, se soucie de l’avenir de sa progéniture. Avec quel metteur en scène de la péninsule l’actrice n’a-t-elle pas tourné? Ainsi, Mario Matolli, auteur de comédies populaires à succès, la dirige, en compagnie du grand Totò, dans «Les pompiers chez les pin-up» (1948) (tout un programme!) ou dans «Totò cherche la paix» (1954), où elle est courtisée par un veuf, au grand dam de leurs héritiers, qui craignent que le magot promis ne leur échappe.
Comme nombre d’acteurs italiens de cette époque, Ave Ninchi a assez souvent tourné dans des productions l’étrangères. On la voit ainsi dans «Au-delà des grilles» (1948), de René Clément, avec Jean Gabin et Isa Miranda, et dans «L’air de Paris» (1954), de Marcel Carné, où elle forme, avec Folco Lulli, un truculent duo d’épiciers au grand cœur. Les réalisateurs anglo-saxons la sollicitent aussi: Fred Zinnemann la dirige deux fois, pour «Teresa» (1950), en mère de Pier Angeli et dans «Au risque de se perdre» (1959), où elle endosse l’habit monastique. Quant à Joseph Losey, il lui donne un rôle dans «Un homme à détruire» (1951), avec Paul Muni. Il s’agit d’ailleurs d’une carrière internationale en trompe-l’œil, car ces films, et d’autres, sont, pour la plupart, des coproductions dont l’Italie est partie prenante.
Ave Ninchi est aussi une actrice de théâtre chevronnée, jouant de grands classiques du répertoire, dont «Les trois sœurs» (1941), de Tchekhov, «Médée» (1949), d’Euripide, «Mademoiselle Julie» (1957), de Strindberg, dans une mise en scène de Luchino Visconti, ou encore «Le carrefour» (1957), de Goldoni. Après être apparue, en 1974, dans un dernier film, le «Lacombe Lucien» de Louis Malle, l’actrice se consacre à la télévision jusqu’à la fin de la décennie. Ave Ninchi s’éteint le 10 novembre 1997 à Trieste.
© Jean-Pascal LHARDY

1944 | Circo equestre za-bum – de Mario Mattoli
avec Carlo Ninchi
Segment « Galop finale al circo » Maria-Christine ( canto, ma sottovoce... ) de Guido Brignone avec Francesco Albanese |
1945 | La nuit porte conseil ( Roma città libera / la notte porta consiglio ) de Marcello Pagliero avec Andrea Checchi |
1946 | Un jour dans la vie ( un giorno nella vita ) de Alessandro Blasetti
avec Massimo Girotti
Un homme revient ( un uomo ritorna ) de Max Neufeld avec Gino Cervi Devant lui tremblait tout Rome ( avanti a lui tremava tutta Roma ) de Carmine Gallone avec Tito Gobbi |
1947 | Mélodie d’amour / La Bohème / Mélodie éternelle / Adieu Mimi ( addio Mimí ! / her
wonderful lie ) de Carmine Gallone
avec Jan Kiepura
Vivre en paix ( vivere in pace ) de Luigi Zampa avec John Kitzmiller Ruban d’Argent du meilleur second rôle féminin par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Le crime de Giovanni Episcopo ( il delitto di Giovanni Episcopo ) de Alberto Lattuada avec Aldo Fabrizi La fille du capitaine ( la figlia del capitano ) de Mario Camerini avec Amedeo Nazzari L’honorable Angelina ( l’onorevole Angelina / Angelina ) de Luigi Zampa avec Anna Magnani Cuore – de Duilio Coletti avec María Mercader Noël au camp 119 ( Natale al campo 119 ) de Pietro Francisci avec Vittorio De Sica |
1948 | Emigrantes – de Aldo Fabrizi
avec Adolfo Celi
Les années difficiles ( anni difficili ) de Luigi Zampa avec Massimo Girotti Signorinella – de Mario Mattoli avec Antonella Lualdi Pacte avec le diable ( patto col diavolo ) de Luigi Chiarini avec Jacques François I peggiori anni della nostra vita – de Mario Armendola avec Nando Bruno Les pompiers chez les pin-up / Les pompiers de Viggiù ( i pompieri di Viggiù ) de Mario Mattoli avec Totò Au-delà des grilles / Les murs de Malapaga / Trois jours d’amour ( le mura di Malapaga ) de René Clément avec Jean Gabin |
1949 | Les mousquetaires de la reine ( amori e veleni ) de Giorgio Simonelli
avec Lois Maxwell
Plus fort que la haine ( duello senza onore ) de Camillo Mastrocinque avec Annette Bach La mariée ne peut attendre ( la sposa non pùo attendere ) de Gianni Franciolini avec Odile Versois Yvonne la nuit – de Giuseppe Amato avec Gino Cervi Le diable au couvent ( il diavolo in covento ) de Nunzio Malasomma avec Annibale Ninchi Dimanche d’août ( domenica d’agosto ) de Luciano Emmer avec Anna Baldini Cavalcata d’eroi – de Mario Costa avec Camillo Pilotto Demain il sera trop tard ( domani è troppo tardi ) de Léonide Moguy avec Lois Maxwell Il vedovo allegro – de Mario Mattoli avec Isa Barzizza |
1950 | Totò cherche une épouse ( Totò cerca moglie ) de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Totò
Sambo – de Paolo William Tamburella avec Dina Galli La fille du mendiant ( la figlia del mendicante ) de Carlo Campogalliani avec Steve Barclay Beautés à Capri ( bellezze a Capri ) de Adelchi Bianchi avec Tamara Lees Paris est toujours Paris ( Parigi è sempre Parigi ) de Luciano Emmer avec Marcello Mastroianni Teresa – de Fred Zinnemann avec John Ericson |
1951 | La famiglia Passaguai – de Aldo Fabrizi
avec Giovanna Ralli
Blanche-Neige, le prince noir et les sept nains / Sept nains à la rescousse ( i sette nani alla riscossa ) de Paolo William Tamburella avec Georges Marchal Gendarmes et voleurs ( guardie e ladri ) de Mario Monicelli & Steno avec Rossana Podesta Les fiancées de Rome / Les jeunes filles devant l’amour / Les fiancés de Rome ( le ragazze di Piazza di Spagna ) de Luciano Emmer avec Renato Salvatori Messaline ( Messalina ) de Carmine Gallone avec Maria Félix La famiglia Passaguai fa fortuna – de Aldo Fabrizi avec Erminio Macario L’accordeur est arrivé / Zéro en amour ( è’arrivato l’accordatore / zero in amore ) de Duilio Coletti avec Alberto Sordi Un homme à détruire / Embarquement à minuit ( imbarco a mezzanotte / stranger on the prowl ) de Joseph Losey avec Paul Muni J’ai choisi l’amour ( ho scelto l’amore ) de Mario Zampi avec Marisa Pavan |
1952 | Totò et les femmes ( Totò e le donne ) de Steno & Mario Monicelli
avec Lea Padovani
Mademoiselle la présidente ( la presidentessa ) de Pietro Germi avec Silvana Pampanini Sérénade amère ( serenata amara ) de Pino Mercanti avec Claudio Villa Papà diventa mamma – de Aldo Fabrizi avec Luigi Pavese Mère coupable ( la colpa di una madre ) de Carlo Duse avec Folco Lulli Wir tanzen auf dem regenbogen – de Carmine Gallone & Arthur Maria Rabenalt avec Karl Schönböck Condamnez-le ! ( condannatelo ! ) de Luigi Capuano avec Nerio Bernardi Jeunesse dépravée ( gioventù alla sbara ) de Ferruccio Cerio avec Paolo Stoppa |
1953 | Martin Toccaferro – de Leonardo De Mitri
avec Peppino De Filippo
Un dimanche romain ( la domenica della buona gente ) de Anton Giulio Majano avec Sophia Loren Canto per te – de Marino Girolami avec Hélène Rémy Le mariage ( il matrimonio ) de Antonio Petrucci avec Vittorio De Sica |
1954 | Una pelliccia di visone – de Glauco Pellegrini
avec Franco Fabrizi
Totò cherche la paix ( Totò cerca pace ) de Mario Mattoli avec Isa Barzizza La grande aventure ( la grande avventura ) de Mario Pizu avec Gino Cervi Madonna delle rose – de Enzo Di Gianni avec Marco Vicario Orage ( delirio ) de Pierre Billon & Giorgio Capitani avec Raf Vallone L’air de Paris – de Marcel Carné avec Roland Lesaffre |
1955 | Les dix-huit ans ( le diciottenni ) de Mario Mattoli
avec Virna Lisi
I pinguini di guardano – de Guido Leoni avec Renato Rascel Le bigame ( il bigamo ) de Luciano Emmer avec Marcello Mastroianni |
1956 | Tant que mon cœur battra ( liebe ) de Horst Hächler avec Raf Vallone |
1958 | Serenatella sciuè sciuè – de Carlo Campogalliani
avec Carlo Delle Piane
I prepotenti – de Mario Amendola avec Wandisa Guida Les noces vénitiennes ( la prima notte ) de Alberto Cavalcanti avec Martine Carol Le donne ci tengono assai – de Antonio Amendola avec Pierre Cressoy |
1959 | Les croulants terribles ( prepotenti più di prima ) de Mario Mattoli
avec Nino Taranto
Au risque de se perdre ( the nun’s story ) de Fred Zinnemann avec Audrey Hepburn Les nuits du Teddy Boys ( le notti dei Teddy Boys ) de Leopoldo Savona avec Massimo Girotti Plein soleil – de René Clément avec Alain Delon |
1960 | Un mandarino per Teo – de Mario Mattoli
avec Walter Chiari
Madri pericolose – de Domenico Paolella avec Delia Scala I Teddy boys della canzone – de Domenico Paolella avec Teddy Reno Les bonnes femmes – de Claude Chabrol avec Bernadette Lafont Les starlettes ( le ambiziose ) de Tony Amendola avec Marisa Merlini Les godelureaux – de Claude Chabrol avec Jean-Claude Brialy |
1961 | Deux corniauds contre Hercule ( Maciste contro Ercole nella valle dei guai ) de Mario
Mattoli avec Kirk Morris
Walter e i suoi cugini – de Marino Girolami avec Walter Chiari Scandali al mare – de Marino Girolami avec Valeria Fabrizi Le magnifiche sette – de Marino Girolami avec Carlo Dapporto |
1962 | L’assassino si chiama Pompeo – de Marino Girolami
avec Gino Bramieri
Gli italiani e le donne – de Marino Girolami avec Moira Orfei |
1963 | Les motorisés ( le motorizzate ) de Marino Girolami
avec Ennio Girolami
Segment « Carmelitane Sprint » I ragazzi dell’hully-gully – de Marcello Giannini avec Umberto d’Orsi Cleopazza – de Carlo Moscovini avec Mischa Auer |
1964 | Las otoñales / Le tardone – de Marino Girolami & Javier Setó
avec José Luis Carbonell
Segment « Un delitto quasi perfetto » À genoux devant toi ( in ginocchio da te ) de Ettore Maria Fizzarotti avec Margaret Lee |
1965 | Non son degno di te – de Ettore Maria Fizzarotti avec Gianni Morandi |
1967 | Gli altri, gli altri e noi – de Maurizio Arena avec Rossano Brazzi |
1968 | Il sole è di tutti – de Domenico Paolella
avec Luciana Gilli
Un cri dans l’ombre ( house of cards ) de John Guillermin avec George Peppard |
1969 | I due magnifici fresconi – de Marino Girolami avec Franco Franchi |
1970 | Sapho / Sapho ou la fureur d’aimer – de Georges Farrel
avec Marina Vlady
La grosse combine ( il furto è l’anima del commercio ! ? ) de Bruno Corbucci avec Bernard Blier Le souffle au cœur – de Louis Malle avec Lea Massari |
1971 | I due assi del guantone – de Mariano Laurenti avec Ciccio Ingrassia |
1972 | Pulp – de Mike Hodges avec Michael Caine |
1973 | Amarcord – de Federico Fellini
avec Magali Noël
Seulement voix doublage de Pupella Maggio |
1974 | Lacombe Lucien – de Louis Malle avec Pierre Blaise |