![]() 1932 La relève – de René Delacroix avec Assia & Jean Mourier | ![]() 1937 La citadelle du silence – de Marcel L’Herbier avec Annabella, Pierre Renoir & Alexandre Rignault | ![]() 1942 La fausse maîtresse – de André Cayatte avec Danielle Darrieux, Gabrielle Fontan & Lise Delamare | ![]() 1947 Mademoiselle s’amuse – de Jean Boyer avec Giselle Pascal, Ray Ventura, Henri Salvador & Georges Lannes | ||
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Cet artiste, véritable esthète, naît le 4 septembre 1912 à Gonesse sous le nom de Bernard Mahoudeau. Orphelin très jeune, il est élevé dans une autre famille chaleureuse et reçoit une excellente éducation. Après avoir réussi le «bachot», il se dirige vers le droit et les sciences politiques. Il est aussi très attiré par l’art décoratif, la peinture et la sculpture. Il monte avec des amis une troupe de théâtre amateur, et prend en charge les décors et les costumes. Il se passionne pour cette activité et entre au Conservatoire de Paris en 1932. Il y est remarqué par le couple Madeleine Renaud - Pierre Bertin. Alors qu’il joue une pièce de Musset, le réalisateur Jacques Feyder le choisit pour compléter l’affiche de sa «Kermesse Héroïque» (1935) en lui confiant le rôle du peintre Breughel. Un peintre en appelle un autre et sur le générique du film, il apparaît sous le nom de «Bernard Lancret», empruntant ainsi le patronyme de Nicolas Lancret, peintre sous Louis XV. Mais le règlement du Conservatoire est impitoyable et il est obligé de quitter le célèbre cours. Une rencontre importante! Louis Jouvet l’engage dans la pièce de Jean Giraudoux «La Guerre de Troie n’aura pas lieu». Le voilà donc lancé sur les planches et on le compte bientôt parmi les beaux Armand Duval de la «Dame au Camélia», avec Edwige Feuillère; puis il joue «L’heure éblouissante», de Félicien Marceau, à Paris et dans toute la France.
Le cinéma n’est pas en reste, et il fait une trentaine d’apparitions en 20 ans. Elégant, racé, il est classé dans les jeunes premiers de cette période d’avant guerre. C’est dans «Valse Royale» (1935) de Jean Grémillon que nous le reconnaissons sous les traits de l’Empereur François-Joseph. Bernard Lancret intéresse les réalisateurs de l’époque, tels Léon Mathot qui lui donne comme partenaires Viviane Romance dans «L’homme à abattre» (1938) et Mireille Balin dans «Rappel immédiat» (1939). Par deux fois, il se retrouve être le fils de Raimu, dans «Le secret de polichinelle» (1938) de André Berthomieu et dans «Le Héros de la Marne» (1938) de André Hugon. Choisi pour trois opus par Marcel L’herbier: «La citadelle du Silence» (1937), «Entente Cordiale» (1939) et «Histoire de rires» (1941), il tourne aussi sous la houlette de Jean Dréville «Maman Colibri» (1937), et «Le joueur d’échec» (1938). Après «La fausse maîtresse» (1942), André Cayatte le mêle à son drame familial «Pierre et Jean» (1943). Il y campe Jean, frère adultérin de Pierre, alias Gilbert Gil. Juste avant la déclaration de guerre, «Quartier Latin» (1939) le voit en étudiant fortuné, jouant avec les sentiments de Blanchette Brunoy au point de la pousser au drame. N’omettons pas son emploi de substitut dans «Le corbeau» (1943), de Henri-Georges Clouzot.
À la libération, la mode est aux plaisantes et naïves comédies qui font sourire et dans «Pas si bête» (1946), il est Didier, amoureux de Suzy Carrier, elle-même cousine de Ménard Léon joué par Bourvil, un fermier. Les amours contrariés de Didier et de sa belle seront sauvés par ce brave Léon. En 1947, «Mademoiselle s’amuse», c’est Giselle Pascal et Bernard Lancret fait partie du jeu au son de l’orchestre Ray Ventura. Pour sa dernière apparition, il se retrouve père de Brigitte Bardot dans «Cette sacrée gamine» (1955). Si comme on le voit Bernard Lancret a eu une carrière satisfaisante, il n’a jamais décroché «LE» rôle de caractère qu’il aurait peut-être été capable de bien assumer. Nous ne le saurons jamais. Au milieu des années 50, il se retire sans regret à Mougins où il s’adonne à ses passions artistiques. Il repose à tout jamais dans cette petite cité provençale.
© Donatienne ROBY

1932 | La relève – de René Delacroix avec Assia |
1935 | Valse royale – de Jean Grémillon
avec Renée Saint-Cyr
Jérôme Perreau / Jérôme Perreau héros des barricades – de Abel Gance avec Valentine Tessier La kermesse héroïque – de Jacques Feyder avec Françoise Rosay Mayerling – de Anatole Litvak avec Danielle Darrieux |
1936 | Les loups entre eux – de Léon Mathot
avec Gina Manès
La pocharde – de Jean-Louis Bouquet & Jean Kemm avec Jacqueline Daix La flamme – de André Berthomieu avec Josette Day Les deux gamines – de Maurice Champreux & René Hervil avec Madeleine Guitty Le secret de Polichinelle – de André Berthomieu avec Janine Crispin L’homme à abattre – de Léon Mathot avec Viviane Romance Ménilmontant – de René Guissart avec Thérèse Dorny |
1937 | Maman Colibri – de Jean Dréville
avec Huguette Duflos
Le plus beau gosse de France – de René Pujol avec Josseline Gaël La citadelle du silence – de Marcel L’Herbier avec Annabella |
1938 | Ultimatum – de Robert Wiene
avec Dita Parlo
Le héros de la Marne / La famille Lefrançois / Jean Lefrançois, le héros de la Marne – de André Hugon avec Raimu Le joueur d’échecs – de Jean Dréville avec Conrad Veidt Entente cordiale – de Marcel L’Herbier avec Gaby Morlay |
1939 | Rappel immédiat / Tango d’adieu – de Léon Mathot
avec Mireille Balin
Quartier latin – de Pierre Colombier avec Blanchette Brunoy Sérénade – de Jean Boyer avec Lilian Harvey |
1941 | Fromont jeune et Risler aîné – de Léon Mathot
avec Junie Astor
Histoire de rire – de Marcel L’Herbier avec Marie Déa |
1942 | La fausse maîtresse – de André Cayatte avec Lise Delamare |
1943 | Le corbeau – de Henri-Georges Clouzot
avec Ginette Leclerc
Pierre et Jean – de André Cayatte avec Renée Saint-Cyr |
1946 | Pas si bête – de André Berthomieu
avec Suzy Carrier
Hyménée – de Emile Couzinet avec Gaby Morlay |
1947 | Mademoiselle s’amuse – de Jean Boyer avec Giselle Pascal |
1949 | On ne triche pas avec la vie / Docteur Louise – de René Delacroix & Paul Vendenberghe
avec Madeleine Robinson
La belle que voilà – de Jean-Paul Le Chanois avec Michèle Morgan |
1950 | Et moi j’te dis qu’elle t’as fait de l’œil – de Maurice Gleize avec Jeanne Fusier-Gir |
1953 | Julietta – de Marc Allégret avec Jeanne Moreau |
1955 | Cette sacrée gamine – de Michel Boisrond avec Brigitte Bardot |