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«Qui trop embrasse, mal étreint». Ce proverbe pourrait parfaitement s’appliquer à l’acteur britannique William Russell qui a déroulé sa carrière entre théâtre, cinéma et surtout télévision, sans vraiment capitaliser, comme il l’avoue lui-même. Né William Russell Enoch le 19 novembre 1924 à Sunderland au Royaume Uni, il se forme à la Royal Shakespeare Company, car jouer la comédie est dans son ADN depuis l’enfance. C’est avec de petits rôles à la télévision et au cinéma qu’il fait ses débuts à l’écran. S’il est simple vigie dans «Commando sur Saint-Nazaire» (1952) de Compton Bennett, il côtoie des pointures telles que Trevor Howard et Richard Attenborough. Et il entame une filmographie qui parait prometteuse, en interprétant Michel, épris de la maîtresse de son père, dans «Les parents terribles» (1952) de Charles Frank, sans égaler cependant Jean Marais, tenant du rôle dans le film originel de Jean Cocteau en 1948. En ce début des années 1950, signant ses apparitions sous les noms de William Russell ou de Russell Enoch, l’acteur tourne activement, avec une prédilection pour les films de guerre, tels «Opération Tirpitz» (1954) de Ralph Thomas, du nom d’un cuirassé ennemi, ou encore «L’homme qui n’a jamais existé» (1955) de Ronald Neame, relatant un faux débarquement des Alliés destiné à abuser les Allemands.
Dans le drame policier «The big chance» (1957) de Peter Graham Scott, William Russell campe le héros qui, sous une fausse identité, se lance dans un périple semé d’embûches, avec une femme, sous les traits de Adrienne Corri, rencontrée dans un aéroport. Consécration pour l’acteur, «La grande évasion» (1963) de John Sturges le compte parmi son prestigieux casting, aux côtés de Steeve McQueen, James Garner, Richard Attenborough…. Ce grand film met en scène des aviateurs de diverses nationalités qui, prisonniers des Allemands, parviennent à organiser leur fuite, mais sont pour la plupart repris et exécutés. Chance ou malchance, aux portes de la notoriété William Russell obtient un rôle emblématique dans une série télévisée britannique de science-fiction qui débute et se révèle rapidement culte. «Doctor Who» conte les aventures d’un homme aux multiples visages qui voyage dans l’espace et le temps à bord d’un vaisseau spatio-temporel, le Tardis, et qui peut survivre en se régénérant, tout en changeant d’apparence. William Russell incarne l’un des premiers compagnons du docteur, le professeur de sciences Ian Chesterton. Si l’acteur, lassé de ces aventures rocambolesques, ne reste que deux ans dans la série, il y acquiert une telle aura que son personnage reste durablement attaché à son nom, occultant toute autre prestation, quand bien même le cinéma lui ouvre les portes de films à succès. Après un rôle mineur dans «Superman» (1977) de Richard Donner, avec Christophe Reeve, il revêt la blouse d’un médecin auprès de la sublime Romy Schneider dans «La mort en direct» (1979), drame de Bertrand Tavernier dénonçant le voyeurisme.
«Décret présidentiel» (2020) de Lazaro Ramos et Flavia Lacerda signe le dernier fait d’armes de l’acteur au cinéma. Dans ce drame dystopique évoquant l’adversité des descendants d’esclaves africains au Brésil, William Russell joue aux côtés de son fils, Alfred Enoch. Marié deux fois, père de quatre enfants, l’acteur décède le 3 juin 2024, à l’âge de 99 ans. Devenu une légende de «Doctor Who», il ne s’est jamais éloigné jusqu’à la fin de sa vie de l’univers d’une série qui a scellé sa carrière. Et peut-être vogue-t-il désormais entre ciel et terre, en fidèle compagnon du docteur…
© Isabelle MICHEL

1952 | Commando sur Saint-Nazaire ( the gift horse / glory at sea ) de Compton Bennett
avec Trevor Howard
Sa dernière mission ( appointment in London / raiders in the sky ) de Philip Leacock avec Dinah Sheridan Les parents terribles ( intimate relations ) de Charles Frank avec Marian Spencer |
1953 | Tonnerre sur Malte ( Malta story ) de Brian Desmond Hurst
avec Alec Guinness
Une étrange jeune mariée / La mariée éternelle ( always a bride ) de Ralph Smart avec Peggy Cummins Le Saint défie Scotland Yard / Le Saint contre Scotland Yard ( the Saint’s return / the Saint’s girl friday ) de Seymour Friedman avec Louis Hayward Commando sur Rhodes ( they who dare ) de Lewis Milestone avec Dirk Bogarde |
1954 | The gay dog – de Maurice Elvey
avec Petula Clark
Norman au pensionnat / Plus on est de fous ( one good turn ) de John Paddy Carstairs avec Norman Wisdom Opération Tirpitz ( above us the waves ) de Ralph Thomas avec John Mills |
1955 | L’homme qui n’a jamais existé ( the man who never was ) de Ronald Neame avec Gloria Grahame |
1957 | The big chance – de Peter Graham Scott avec Adrienne Corri |
1958 | The adventures of Hal 5 – de Don Sharp avec John Charlesworth |
1961 | The share out – de Gerard Glaister avec Bernard Lee |
1963 | La grande évasion ( the great escape ) de John Sturges
avec Steve McQueen
Return to Sender – de Gordon Hales avec Yvonne Romain CM Looking at gold and silver – de Adrian de Potier, Anthony Hinton & J.B. Holmes Seulement voix & narration |
1970 | CM Hamlet: An introduction – de Peter Seabourne avec David Suchet |
1971 | DO Impromptu Balear – de Francisco Rovira Beleta
avec Christopher Plummer
Seulement apparition CM Henry IV, part 1: An introduction – de Peter Seabourne avec Madeline Blakeney CM Henry IV, part 2: An introduction – de Peter Seabourne avec George Woodbridge CM The merchant of Venice: An introduction – de Peter Seabourne avec Michael Pennington |
1977 | Superman ( Superman : The movie ) de Richard Donner avec Christophe Reeve |
1978 | La terreur des morts-vivants ( terror ) de Norman J. Warren avec Carolyn Courage |
1979 | La mort en direct ( deathwatch ) de Bertrand Tavernier avec Romy Schneider |
1980 | Superman II, l’aventure continue ( Superman II ) de Richard Lester
avec Gene Hackman
Seulement voix |
1981 | Mark Gertler: Fragments of a biography – de Phil Mulloy avec Antony Sher |
2016 | CM The visit – de Romina Schwedler avec June Squibb |
2020 | Décret présidentiel ( medida provisória / executive order ) de Lázaro Ramos & Flávia Lacerda avec Alfred Enoch |