Sally Blane

Le 11 juillet 1910, le train en route vers Salt Lake City doit s’arrêter en urgence, Gladys (née Royal) ne peut plus attendre, elle met au monde la petite Elizabeth Jane Young dans la petite gare de Salida au Colorado. Son père Joe E. Young est gardien de prison, un frère John, deux sœur Polly Ann et Loretta et une demi-sœur Georgiana (toutes les trois futures actrices) complètent la famille. Lorsque ses parents se séparent, la mère et sa progéniture s’installe à Hollywood. À l’âge de sept ans, Elizabeth apparaît avec ses sœurs en nymphettes dans «Les sirènes de la mer» (1917) de Allen Holubar. Quatre ans plus tard, on les aperçoit en petites filles arabes dans «Le cheik» (1921) de George Melford avec Rudolph Valentino. Scolarité oblige, elle réapparaît 5 ans plus tard chez la Paramount qui la baptise Sally Blane.

Sa ressemblance avec sa sœur Loretta Young est très frappante, le même visage gracieux et allongé avec de larges yeux de faon. Mais contrairement à sa sœur, Sally Blane manque de détermination et d’ambition, bien qu’elle participera à plus de 50 films entre 1917 et 1945. Elle tient des rôles d’adolescentes dans une quinzaine de films muets, avant d’être remarquée dans le western «Shootin’ irons» (1927) de Richard Rosson où elle est sauvée d’une ruée de chevaux sauvages par Jack Luden. En 1929, Sally et sa sœur Loretta sont de la promotion des Wampas Baby Stars.

Sally Blane aborde le cinéma sonore avec «The leather pushers» (1930) de Albert H. Kelley, un sérial en dix épisodes à petit budget sur la boxe avec Kane Richmond. Elle est pétillante dans la comédie romantique «Les amours d’Annabelle» (1931) de Alfred L. Werker avec Jeanette MacDonald et Victor McLaglen. En 1931, elle apparaît dans quelques œuvres plus marquantes, notamment dans le thriller «Le redoutable témoin» de William A. Wellman avec Walter Huston; «Le reportage tragique» un film policier nerveux de Erle C. Kenton avec Lew Cody; «La loi de la mer» (1931) un mélodrame de Otto Brower avec William Farnum; «Un meurtre a été commis», un drame familial de Richard Thorpe, où son fiancé est soupçonné d’avoir tué son père pour de l’argent. En 1932, sous la direction de Henry Hathaway, elle s’éprend de Randolph Scott dans deux westerns de série B «Heritage of the desert» et «Blanco, seigneur des prairies». Elle campe une journaliste qui met sa vie en danger dans le film d’horreur de Benjamin Stoloff «Cris dans la nuit» (1933) avec Bela Lugosi. Dans la comédie romantique «Crashing through danger» (1938), de Sam Newfield, elle est courtisée par trois frères, un choix amoureux difficile pour la jolie jeune femme. En 1939, Irving Cummings réunit les trois sœurs et leur demi-sœur, Georgiana, dans un biopic «L’histoire d’Alexander Graham Bell» l’inventeur du téléphone interprété par Don Ameche, Sally Blane joue la belle-sœur de Graham Bell et Henry Fonda celui de Thomas Watson.

À vingt neuf ans Sally Blane s’éloigne du cinéma après le «Fighting mad» (1939) de Sam Newfield, où témoin d’un braquage de banque elle est prise en otage. Elle décide alors de s’occuper de sa fille Gretchen et de son fils Robert, nés de son mariage avec Norman Foster en 1935. Après un retour en 1942 et 1955, son parcours à l’écran se termine avec des apparitions dans des shows et séries télévisés. Comme ses sœurs, Sally Blane décède d’un cancer le 27 août 1997. L’actrice a mené une carrière en demi-teinte, un constat qui a contribué sans doute à sa décision de mettre fin à sa carrière prématurément.

© Gary RICHARDSON