![]() 1935 Le crime de monsieur Lange – de Jean Renoir avec Jules Berry, Florelle, Sylvia Bataille & Henri Guisol | ![]() 1941 Opéra-Musette – de René Lefèvre & Claude Renoir avec Paulette Dubost, Saturnin Fabre & Maurice Teynac | ![]() 1948 L’escadron blanc – de René Chanas avec Jean Chevrier, Michèle Martin & François Patrice | ![]() 1962 La foire aux cancres – de Louis Daquin avec Jean Poiret, Jean Carmet, Yvonne Clech & Sophie Desmarets | ||
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De jeune premier un peu gauche et timide à patriarche bonhomme et goguenard, René Lefèvre a déroulé sur cinq décennies une carrière prolifique. Acteur, scénariste et écrivain français, René Paul Louis Lefèvre naît le 6 mars 1898 à Nice. Ses parents le poussent à devenir marin, mais René a le mal de mer et de toute façon sa vocation est tout autre. Il veut être comédien. En attendant de percer dans cet univers sélectif, il ne boude aucun «petit boulot». Puis il a la chance de devenir l’assistant du réalisateur Julien Duvivier et fait ses premières armes au théâtre des Champs-Élysées à Paris. Il y apprend son métier avec un maître d’exception, Louis Jouvet, et rencontre le succès en jouant dans «Knock» de Jules Romains. C’est avec un film muet, adapté de cette pièce, «Knock ou le triomphe de la médecine» (1925) de René Hervil, que le néophyte se lance sur grand écran, auprès de Fernand Fabre dans le rôle du docteur Knock.
Dès lors, le cinéma lui ouvre grand ses portes. Les rôles qu’on lui confie s’inspirent autant de son visage débonnaire que de son œil narquois. Fiancé maladroit dans «Le mariage de mademoiselle Beulemans» (1926) de Julien Duvivier, il se mue en paysan matois dans «Pas si bête» (1927) de André Berthomieu, avec Madeleine Carroll, ou encore en précepteur timoré dans «Ces dames aux chapeaux verts» (1929) du même réalisateur. Pour la comédie musicale de René Clair «Le Million» (1930), il campe avec drôlerie un artiste peintre fauché qui se lance à la poursuite de l’escroc détenteur de son billet de loterie gagnant. «Jean de la Lune», dans le film éponyme (1931) de Jean Choux, le révèle en poète rêveur et candide, bienveillant, amoureux confiant de son épouse volage Marceline, jouée par Madeleine Renaud. Un registre qui imprègne nombre de petites comédies dans lesquelles l’acteur se commet au début des années 1930, comme «L’âne de Buridan» (1932) de Alexandre Ryder, ou «La femme idéale» (1933) de André Berthomieu. L’année 1934 marque une rupture dans la carrière de René Lefèvre. Passionné par les chevaux, il chute de son cheval au cours d’une course hippique et se brise le nez. Dès lors l’acteur renonce aux rôles de jeune premier pour se diriger vers des interprétations plus denses. Jean Renoir le convertit avec panache en employé justicier face à un éditeur véreux, sous les traits de Jules Berry, pour «Le crime de monsieur Lange» (1935). Dans «Gueule d’amour» (1937) de Jean Grémillon, il personnifie l’ami fidèle de Jean Gabin. Pendant l’Occupation, René Lefèvre se fait plus rare au cinéma pour entrer dans la Résistance, épopée qu’il narre non sans humour dans son autobiographie «Le film de ma vie» (1973).
Après la guerre l’acteur tourne moins, mais doué pour l’écriture, il concocte des scénarios et des romans. Deux d’entre eux sont adaptés au cinéma: «Les musiciens du ciel» (1939) de Georges Lacombe, dont il est le héros auprès de Michèle Morgan, et «Rue des prairies» (1959), réalisé par Denys de La Patellière, avec Jean Gabin. De grands noms font encore appel à lui, Jules Dassin pour «Celui qui doit mourir» (1956), Jean-Pierre Melville pour «Le Doulos» (1961), Costa-Gavras pour «Un homme de trop» (1966) ou Henri Verneuil pour «Le corps de mon ennemi» (1976). Séries télévisées, comme «Vive la vie» (1966/70), et animation d’émissions de radio sont quelques autres cordes à son arc. Entouré de sa femme et de ses chevaux, René Lefèvre s’éloigne des projecteurs et décède le 23 mai 1991 à Poissy en Île de France. Trop peu de rôles phare n’ont pas réussi à le hisser à une notoriété pourtant méritée. Mais par sa gouaille et son patronyme, il laisse l’image d’un Monsieur Sans Gêne du cinéma français...
© Isabelle MICHEL

1925 | Knock ou le triomphe de la médecine – de René Hervil avec Fernand Fabre |
1926 | Le mariage de mademoiselle Beulemans – de Julien Duvivier avec André Brabant |
1927 | Pas si bête – de André Berthomieu
avec Madeleine Carroll
Le tourbillon de Paris – de Julien Duvivier avec Lil Dagover Le sous-marin de cristal – de Marcel Vandal avec Félicien Tramel Fleur d’amour / Fleurette – de Marcel Vandal avec Rose-Mai + scénario & assistant réalisateur |
1928 | Le ruisseau – de René Hervil
avec Olga Day
L’eau du Nil / La femme la plus riche du monde – de Marcel Vandal avec Jean Murat Sa meilleure maîtresse – de René Hervil avec Danièle Parola Seulement assistant réalisateur |
1929 | Rapacité – de André Berthomieu
avec Florence Gray
Ces dames aux chapeau verts – de André Berthomieu avec Gabrielle Fontan Un soir au Cocktail’s Bar / Une soirée au Cocktail’s Bar – de Roger Lion avec Gina Manès CM Pivoine – de Albert Sauvage avec Line Noro |
1930 | Mon ami Victor – de André Berthomieu
avec Simone Bourday
Le chemin du paradis – de Wilhelm Thiele & Max de Vaucorbeil avec Henry Garat Le million – de René Clair avec Annabella Les deux mondes – de Ewald André Dupont avec Henri Garat CM Marius à Paris – de Roger Lion avec Georges Colin |
1931 | Un chien qui rapporte – de Jean Choux
avec Arletty
Jean de la lune – de Jean Choux avec Madeleine Renaud Les cinq gentlemen maudits – de Julien Duvivier avec Harry Baur CM On opère sans douleur – de Jean Tarride avec Simone Simon CM Seul – de Jean Tarride avec Julien Carette |
1932 | L’âne de Buridan – de Alexandre Ryder
avec Colette Darfeuil
Sa meilleure cliente – de Pierre Colombier avec André Alerme Monsieur, madame et Bibi – de Jean Boyer & Max Neufeld avec Marie Glory La fleur d’oranger – de Henry Roussell avec José Noguéro |
1933 | Paprika – de Jean de Limur
avec Germaine Michel
La femme idéale – de André Berthomieu avec Robert Le Vigan Les deux canards – de Eric Schmidt avec Saturnin Fabre CM La paix chez soi – de André Hugon avec Mireille |
1934 | L’amour en cage – de Carl Lamac & Jean de Limur avec Anny Ondra |
1935 | Vogue, mon cœur – de Jacques Daroy
avec Tino Rossi
Le crime de monsieur Lange – de Jean Renoir avec Jules Berry Le coup de trois – de Jean de Limur avec Véra Flory Les époux scandaleux – de Georges Lacombe avec Jeanne Aubert |
1936 | Mes tantes et moi – de Yvan Noé
avec Pierrette Caillol
Trois…six…neuf… – de Raymond Rouleau avec André Luguet CM Feu la mère de madame – de Germain Fried avec Arletty CM Le pigeon – de Albert Riéra avec Colette Darfeuil CM Ça n’a pas d’importance – de Gaston Vidié avec Colette Darfeuil |
1937 | Gueule d’amour – de Jean Grémillon
avec Jean Gabin
Le choc en retour – de Georges Monca & Maurice Kéroul avec Michel Simon Nuits de princes – de Vladimir Strizhevsky avec Pauline Carton CM Le gagnant / Amour Automobile – de Yves Allégret avec Ginette Leclerc |
1938 | Sommes-nous défendus ? – de Jean Loubignac
avec René Génin
Place de la Concorde – de Carl Lamac avec Bernard Blier La piste du sud – de Pierre Billon avec Albert Préjean Petite peste – de Jean de Limur avec Henri Rollan Feux de joie – de Jacques Houssin avec Grégoire Aslan CM À nous la jeunesse – de Eugene Deslaw avec Suzet Maïs |
1939 | Les musiciens du ciel – de Georges Lacombe
avec Michèle Morgan
+ nouvelle & scénario |
1940 | Parade en sept nuits – de Marc Allégret
avec Elvire Popesco
Seulement dialogues & scénario |
1941 | À la belle frégate – de Albert Valentin
avec Paul Azaïs
Opéra-Musette – de René Lefèvre & Claude Renoir avec Paulette Dubost + dialogues & scénario |
1942 | La femme que j’ai le plus aimée – de Robert Vernay avec Noël-Noël |
1943 | La boîte aux rêves – de Yves Allégret & Jean Choux
avec Simone Signoret
+ dialogues & scénario Arlette et l’amour – de Robert Vernay avec André Luguet |
1945 | Son dernier rôle – de Jean Gourguet avec Gaby Morlay |
1946 | Le bataillon du ciel – de Alexandre Esway
avec Pierre Blanchar
Film en 2 parties 1 : Ce ne sont pas des anges 2 : Terre de France |
1947 | La carcasse et le tord-cou – de René Chanas
avec Louis Seigner
Seulement dialogues & scénario |
1948 | L’escadron blanc – de René Chanas
avec Jean Chevrier
Le point du jour – de Louis Daquin avec Jean Desailly |
1950 | Sous le ciel de Paris / Sous le ciel de Paris coule la Seine – de Julien Duvivier
avec Paul Frankeur
Seulement dialogues & scénario Un sourire dans la tempête ( ein lächeln im sturm / sturm über Alaska ) de René Chanas avec Curd Jürgens Seulement dialogues & scénario |
1951 | Trois femmes / Trois femmes, trois âmes – de André Michel
avec Michel Bouquet
Seuls au monde – de René Chanas avec Madeleine Robinson + dialogues & scénario |
1952 | Fille dangereuse ( bufere ) de Guido Brignone avec Silvana Pampanini |
1954 | Bel Ami – de Louis Daquin
avec Renée Faure
Bel Ami ( Bel-Ami der frauenheld von Paris ) de Louis Daquin avec Johannes Heesters Version allemande de « Bel Ami » |
1955 | La lumière d’en face – de Georges Lacombe
avec Brigitte Bardot
Seulement dialogues & scénario |
1956 | Celui qui doit mourir – de Jules Dassin avec Roger Hanin |
1957 | La garçonne – de Jacqueline Audry
avec Andrée Debar
Sois belle et tais-toi – de Marc Allégret & Henri Verneuil avec Henri Vidal Liberté surveillée – de Henri Aisner & Vladimir Volchek avec Marina Vlady |
1958 | C’est la faute d’Adam – de Jacqueline Audry
avec Denise Grey
Le gorille vous salue bien – de Bernard Borderie avec Charles Vanel |
1959 | Le secret du chevalier d’Eon – de Jacqueline Audry
avec Isa Miranda
Douze heures d’horloge ( ihr verbrechen war liebe ) de Géza von Rádvanyi avec Eva Bartok Seulement dialogues & scénario Rue des Prairies – de Denys de la Patellière avec Marie-José Nat Seulement sujet |
1960 | Comme un poisson dans l’eau / Pauvre papa – de André Michel avec Philippe Noiret |
1961 | Le doulos – de Jean-Pierre Melville
avec Serge Reggiani
Une blonde comme ça / Miss Shumway jette un sort – de Jean Jabely avec Noël Roquevert |
1962 | La foire aux cancres – de Louis Daquin avec Jean Poiret |
1963 | Un gosse de la butte / Rue des cascades – de Maurice Delbez avec Madeleine Robinson |
1964 | DO Cinéma de notre temps : Jean Vigo – de Jacques Rozier
avec Gilles Margaritis
Seulement apparition |
1965 | Angélique et le roi / Angélique et le roy – de Bernard Borderie avec Michèle Mercier |
1966 | Un homme de trop – de Costa-Gavras avec Michel Piccoli |
1970 | Le cinéma de papa – de Claude Berri avec Yves Robert |
1976 | Le corps de mon ennemi – de Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo |
1977 | Un oursin dans la poche – de Pascal Thomas avec Bernard Menez |