Pierre Londiche

Pierre Londiche est un acteur français né le 27 septembre 1932 dans une famille bourgeoise du Nord de la France, à Armentières. Après des études supérieures de mathématiques, il quitte le Nord pour enseigner à Paris et tenter parallèlement l’aventure artistique. Le théâtre l’attire. Il s’inscrit au cours Simon en 1957, puis intègre la troupe Renault-Barrault. Très sollicité par la télévision, ce n’est qu’en 1969 qu’il fait ses premiers pas au cinéma. Il décroche un rôle mineur, mais dans un film culte de Claude Sautet, «Les choses de la vie», aux côtés de Romy Schneider et de Michel Piccoli. Happé par le Septième Art et par ses rencontres avec de grands cinéastes, Pierre Londiche enchaîne les tournages. Sous la direction de Pierre Granier-Deferre, il campe un truand auprès de Yves Montand dans «Le fils» (1972), et rejoint le casting de «Adieu poulet» (1975), autour de Lino Ventura. Il retrouve Claude Sautet, et ses acteurs fétiches, pour «Mado» (1976), un mélodrame qui dresse le portrait d’un homme et d’une société à la dérive. «L’aigle et la colombe» (1976), de Claude Bernard-Aubert, lui fait endosser l’uniforme à croix gammée d’un membre d’une organisation néo-nazie qui fomente un coup d’état à Munich. Le physique aristocratique de Pierre Londiche se prête à des personnages imposants qu’il incarne de préférence dans des drames ou des films policiers. S’il côtoie les Charlots dans la comédie de Serge Korber «Et vive la liberté», il y interprète un général. Haut fonctionnaire dans «L’œil du maître» (1978), qui conte les déboires d’un journaliste joué par Patrick Chesnais, il est au cœur d’une histoire de vengeance dans «Tir groupé» (1982) de Jean-Claude Missiaen et campe un commissaire dans «Polar» (1982) de Jacques Bral.

Ses apparitions sont la plupart du temps cantonnées à des rôles secondaires, mais pour lesquels il fait preuve d’une grande virtuosité. Promoteur immobilier dans le thriller de Jean-Claude Missiaen, «Ronde de nuit» (1983), auprès de Gérard Lanvin et de Eddy Mitchell, il est directeur de banque dans «Mesrine» (1983) de André Génovès, puis substitut, confronté à un hold-up qui tourne mal, dans «Tir à vue» (1984) de Marc Angelo. Avec «Joy et Joan» (1984) de Jacques-René Saurel, Pierre Londiche fait une incartade dans le film érotique. Il est Bruce que Joy suit dans son palais, puis fuit après qu’il l’a offerte à ses amis pour des jeux sexuels... Plus pudibond dans «Le couteau sous la gorge» (1985) de Claude Mulot, il étrangle une jeune femme, puis se tue, après avoir été témoin de photos incongrues dans le cimetière dont il est le conservateur. Retour à des rôles plus classiques avec le thriller de Philippe Setbon, «Cross» (1986), dans lequel Pierre Londiche joue le père d’un enfant kidnappé, aux côtés d’un Michel Sardou policier. Père, il l’est encore d’un adolescent de milieu aisé qui s’éprend d’amitié pour un jeune juif, dont les parents ont été déportés, dans «Les années sandwiches» (1987) de Pierre Boutron. Et dans «Comment j’ai tué mon père» (2001), de Anne Fontaine, il est le père d’Isa, l’épouse de Charles Berling dont le propre père, joué par Michel Bouquet, revient bouleverser la vie après des années d’absence. «Commis d’office» (2008) de Hannelore Cayre est la dernière production notable que tourne le comédien sur grand écran. Il y incarne un avocat pénaliste auprès de Roschdy Zem, manipulé par un confrère.

Pierre Londiche, père de deux filles, n’est pas qu’acteur de cinéma. Poète, homme de théâtre, avec une prédilection pour les pièces de Molière, il a aussi beaucoup tourné pour la télévision. Comédien de l’ombre au riche parcours, il décède à Paris le 24 novembre 2022, âgé de 90 ans.

© Isabelle MICHEL, avec Charlotte LONDICHE sa fille.