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Michel Roux naît le 22 juillet 1929, à Colombes dans la proche banlieue nord de Paris. Il prend tout enfant des cours de diction et de comédie sous la férule de Tonia Navar, une ancienne pensionnaire de la Comédie Française et se fait déjà remarquer par sa forte personnalité et ses talents de comique. Ce qui lui permet d’être sélectionné pour jouer des rôles de son âge dans deux films tournés en 1943. Dans «Le carrefour des enfants perdus» de Léo Joannon, il est l’un des pensionnaires d’un centre d’accueil créé à Marseille par d’anciens délinquants. Parmi les adultes l’on retrouve René Dary, Raymond Bussières et Serge Reggiani. Puis il joue l’enfant mal aimé d’une mère frivole dans «La cavalcade des heures» de Yvan Noé avec Gaby Morlay, mais aussi Fernandel et Charles Trénet. À la libération, il a un petit rôle dans le film très justement nommé «J’ai dix-sept» de André Berthomieu, avec Jacqueline Delubac dont le fils adolescent voit d’un très mauvais œil sa liaison avec un écrivain et a fortiori son remariage.
Mais le rêve de Michel Roux c’est d’abord d’être face au public sur les planches. Et il va devenir progressivement l’un des piliers des théâtres de boulevard parisiens et se donner avec passion à son métier. Avec son côté affable et sa voix aux étonnantes intonations, il servira tous les auteurs classique du genre: Georges Feydeau, Louis Verneuil, Barillet et Grédy, pour ne citer qu’eux. Il fera également de la mise en scène. Il associera ainsi son nom à plus d’une soixantaine de pièces comme «La cage aux folles» de Jean Poiret dont il reprendra le rôle en 1978, «L’azalée» de Yves Jamiaque qu’il joue puis met en scène en 1982, ou le «Dîner de cons» de Francis Veber en 1995.
Michel Roux ne dédaigne cependant pas le septième art. Jusqu’en 1959 il participe régulièrement à des films souvent comiques. André Berthomieu qui l’a connu en culottes courtes, fait appel à lui pour trois titres dont «La joyeuse prison» (1956). Il y interprète un charmant prévenu qui épouse la fille de Michel Simon, le gardien, Darry Cowl jouant un avocat! Mais Michel fait aussi partie de la distribution de «La femme et le pantin», célèbre roman de Pierre Louÿs que Julien Duvivier adapte en 1958, avec Brigitte Bardot et Antonio Vilar dans les rôles principaux.
Dans les années soixante, le comédien commence à travailler aussi pour la télévision. Il rentre également par la petite porte dans une carrière cinématographique internationale par procuration en assurant la voix française d’un nombre incroyable de vedettes dont les grosses pointures anglo-saxonnes comme Alec Guinness, Jack Lemmon et même le «King» Elvis Presley. Il est Bert, le ramoneur alias Dick van Dyke, dans le célèbre «Mary Poppins» (1964) avec Julie Andrews ; et Peter Sellers, dans la série des panthères roses. Il double des grands acteurs italiens comme Alberto Sordi, Nino Manfredi, Vittorio Gasmann, ainsi que l’Espagnol Adolfo Marsillach. Mais surtout il accompagne pendant quatre-vingts épisodes Tony Curtis pour le feuilleton «Amicalement vôtre».
Michel Roux retrouve un peu le cinéma à partir des années quatre-vingts grâce à deux titres de jeunes auteurs dont «Golden Boy» avec Jacques Villeret. Cet excellent comédien décède à Paris, dans sa soixante-dix-huitième année, des suites d’une maladie de cœur le 2 février 2007.
© Caroline HANOTTE

1943 | Le carrefour des enfants perdus – de Léo Joannon
avec René Dary
La cavalcade des heures – de Yvan Noé avec Gaby Morlay |
1945 | J’ai dix-sept ans – de André Berthomieu avec Jacqueline Delubac |
1947 | Blanc comme neige – de André Berthomieu avec Paulette Dubost |
1948 | L’impeccable Henri – de Charles-Félix Tavano
avec Mona Goya
CM Roulons – de ? |
1949 | La petite chocolatière – de André Berthomieu
avec Giselle Pascale
Interdit au public – de Fred Pasquali avec Mary Marquet Tire au flanc – de Fernand Rivers avec Maurice Baquet |
1952 | La fête à Henriette – de Julien Duvivier avec Dany Robin |
1953 | Maternité clandestine – de Jean Gourguet
avec Dany Carrel
Piédalu député – de Jean Loubignac avec Roland Armontel Le secret d’Hélène Marimon ( il segreto di Elena / il tradimento di Elena Marimon ) de Henri Calef avec Isa Miranda |
1954 | Leguignon guérisseur – de Maurice Labro avec Colette Mars |
1956 | La joyeuse prison – de André Berthomieu avec Lisette Lebon |
1957 | DO En Liberté sur les routes d’URSS – de ?
Seulement voix & narration |
1958 | Croquemitoufle / Les femmes des autres – de Claude Barma
avec Micheline Luccioni
La femme et le pantin – de Julien Duvivier avec Brigitte Bardot |
1959 | Détournement de mineurs – de Walter Kapps avec Nathalie Nattier |
1964 | CM Soleil – de Roland Bacri
Seulement voix & narration |
1973 | CM Le crayon magique – de Jean Image
Seulement voix & narration |
1984 | Le bon roi Dagobert ( Dagobert ) de Dino Risi
avec Coluche
Seulement voix & narration de la version française |
1993 | Pas très catholique – de Tonie Marshall avec Anémone |
1995 | Golden boy – de Jean-Pierre Vergne avec Jacques Villeret |