![]() 1937 Vous n’avez rien à déclarer? – Léo Joannon avec Raimu, Pierre Brasseur, Henri Guisol & Sylvia Bataille | ![]() 1939 L’émigrante – de Léo Joannon avec Edwige Feuillère, Jean Chevrier, Foun-Sen & Marcel Pérès | ![]() 1953 Le défroqué – de Léo Joannon avec Pierre Fresnay, Pierre Trabaud, Marcelle Géniat & Nicole Stéphane | ![]() 1962 Fort-du-fou – de Léo Joannon avec Alain Saury, Jacques Harden, Jean Rochefort & Foun-Sen | ||
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La Nouvelle Vague et, de manière plus générale, l’ensemble des critiques reprochent à Léo Joannon la «qualité française» de ses films et des facilités de mise en scène qui, à leurs yeux, en font plus un faiseur qu’un créateur. Il est vrai que des œuvrettes comme «Il a été perdu une mariée» (1932), avec Jean Weber, «Train de plaisir» (1935), où un certain Biscotton - Frédéric Duvallès -, poursuit de ses assiduités une charmante vendeuse, ou encore «Le 84 prend des vacances» (1949), qui voit Rellys, au volant de son bus, suivre à la trace les ravisseurs de sa femme, ne révolutionnent pas le Septième Art.
Pourtant, Léo Joannon est aussi l’auteur de films plus ambitieux, mais boudés par des critiques qui n’y voient que de maladroites tentatives de prosélytisme. De fait, qu’il s’agisse de l’histoire d’un ancien prêtre, magistral Pierre Fresnay, revenant à la foi («Le défroqué»-1953), d’une religieuse, Sophie Desmarets, s’efforçant de ramener un meurtrier dans le droit chemin («Le secret de sœur Angèle»-1955), ou d’un prêtre ouvrier perdu dans la jungle de Pigalle («Le désert de Pigalle»-1957), tous ces films défendent un engagement spirituel qui, seul, peut sauver l’homme de la société dépravée qui l’emprisonne. Leurs sujets, jugés conservateurs et bien-pensants par certains, a gêné, à l’époque, et continue de maintenir ces films dans un purgatoire dont ils ne sont toujours pas sortis. En dépit d’une certaine lourdeur dans l’écriture, et d’un message un peu appuyé, qui peut déranger certains spectateurs et critiques, ces films ne sont pas sans qualités. En tous cas, on ne peut pas condamner une œuvre du seul fait qu’elle soutient une cause qu’on ne partage pas.
De nos jours, bien sûr, toutes les causes ne sont pas pareillement défendables. Ainsi, la nostalgie du colonialisme exprimée dans «Fort du fou» (1962), qui relate, durant la guerre d’Indochine, le siège d’une place française par les Vietnamiens, ne plaira pas à tout le monde. Mais l’œuvre de Léo Joannon est décidément vouée à la polémique. En effet, l’un de ses films les plus connus, «Le carrefour des enfants perdus» (1943), avec René Dary et Serge Reggiani, est souvent considéré comme une apologie du régime de Vichy. De fait, on peut voir cette histoire de jeunes délinquants, que des idéalistes veulent réinsérer dans la société, comme un éloge des Chantiers de jeunesse, et de la saine éducation prônée par le régime, sur fond de culte du chef. Le film explique d’ailleurs, en partie, les ennuis du réalisateur à la Libération. Mais il dénonce aussi les bagnes d’enfants et les tortionnaires qui, au sein des familles, pouvaient violenter leur progéniture en toute impunité. Si «Le carrefour» est vu comme un film emblématique de l’Etat français, c’est aussi, et peut-être surtout, en raison du comportement di cinéaste durant l’Occupation. En effet, on lui reproche autant son engagement dans l’un des organismes corporatifs du cinéma que son attitude trouble à l’égard du cinéaste Raymond Bernard, qu’il aurait amené à lui céder, dans des conditions mal éclaircies, le scénario de son films «Caprices», que Joannon filmera finalement en 1942.
Par quel hasard la route de Léo Joannon croise-t-elle celle du célèbre tandem comique Laurel et Hardy? C’est sous sa direction, en tous cas, que le duo, à bout de souffle, tourne son dernier film, «Atoll K» (1950), qui n’ajoute rien à sa gloire. Deux ans après son ultime réalisation au cinéma, «Les Arnaud» (1967), avec Bourvil et Salvatore Adamo, Léo Joannon décède, à Neuilly-sur-Seine, le 28 mars 1969.
© Jean-Pascal LHARDY

1928 | Heures d’angoisse ( fünf bange tage ) de Gennaro Righelli
avec Maria Jacobini
Seulement scénario La femme et le pantin – de Jacques de Baroncelli avec Conchita Montenegro Seulement interprétation |
1929 | CM Douaumont – de Léo Joannon |
1930 | Adieu les copains – de Léo Joannon
avec Joë Hamman
+ scénario & interprétation |
1931 | Durand contre Durand – de Léo Joannon
avec Jeanne Helbling
La voie du bonheur / Sur la voie du bonheur – de Léo Joannon avec Jean Dehelly |
1932 | Suzanne – de Raymond Rouleau & Léo Joannon
avec Yolande Laffon
Il a été perdu une mariée – de Léo Joannon avec Madeleine Suffel |
1933 | Six cent mille francs par mois – de Léo Joannon avec Louis Florencie |
1934 | On a trouvé une femme nue – de Léo Joannon
avec Maximilienne
Bibi-la-purée – de Léo Joannon avec Josette Day CM Le Bouif chez les purs-sangs – de Léo Joannon avec Félicien Tramel |
1935 | Quelle drôle de gosse ! – de Léo Joannon
avec André Roanne
Train de plaisir – de Léo Joannon avec Saturnin Fabre Le crime de monsieur Lange – de Jean Renoir avec Jules Berry Seulement assistant de production CM Les conquêtes de César – de Léo Joannon avec Jim Gérald |
1936 | Quand minuit sonnera – de Léo Joannon
avec Marie Bell
Klokslag twaalf – de Léo Joannon avec Louis De Bree L’homme sans cœur – de Léo Joannon avec Marie Glory De man zonder hart – de Léo Joannon avec Dolly Mollinger CM Mais n’te promène donc pas toute nue – de Léon Joannon avec Félix Oudart + scénario |
1937 | Vous n’avez rien à déclarer ? – Léo Joannon
avec Raimu
+ production Le chanteur de minuit – de Léo Joannon avec Corinne Luchaire |
1938 | Alerte en Méditerranée – de Léo Joannon
avec Pierre Fresnay
+ scénario Le paradis des voleurs / Escapade / Avec les chevaux de bois – de L.C. Marsoulet avec Paulette Dubost Seulement supervision de la réalisation |
1939 | L’émigrante – de Léo Joannon
avec Edwige Feuillère
+ adaptation & scénario Dangerous cargo / Hell’s cargo – de Harold Huth avec Robert Newton Seulement scénario original |
1940 | Documents secrets – de Léo Joannon avec Marie Déa |
1941 | Caprices – de Léo Joannon
avec Danielle Darrieux
+ scénario |
1942 | Le camion blanc – de Léo Joannon
avec Marguerite Moreno
+ scénario & production Lucrèce – de Léo Joannon avec Edwige Feuillère |
1943 | La collection Ménard – de Bernard-Roland
avec Suzy Prim
Seulement conseiller technique Le carrefour des enfants perdus – de Léo Joannon avec René Dary + production |
1949 | Le quatre-vingt-quatre prend des vacances – de Léo Joannon
avec Yves Deniaud
+ scénario |
1950 | Atoll K. ( Utopia / escapade / Robinson Crusoeland ) de Léo Joannon
avec Stan Laurel
+ sujet & scénario |
1951 | Les sept péchés capitaux – de Yves Allégret, Eduardo De Filippo, Claude Autant-Lara, Jean
Dréville, Roberto Rossellini, Georges Lacombe & Carlo Rim
avec Gérard Philipe
+ scénario du segment « L’ultime péché » |
1952 | Drôle de noce – de Léo Joannon
avec Mary Marquet
+ scénario & production |
1953 | Les révoltés de Lomanach – de Richard Pottier
avec Carla Del Poggio
Seulement scénario Le défroqué – de Léo Joannon avec Pierre Fresnay + scénario & interprétation Ours de Bronze au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix OCIC, Mention Spéciale, au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1954 | A toi… toujours ( casta diva ) de Carmine Gallone
avec Nadia Gray
Seulement scénario |
1955 | Les aristocrates – de Denys de La Patellière
avec Brigitte Auber
Seulement interprétation Le secret de sœur Angèle – de Léo Joannon avec Raf Vallone + scénario & interprétation |
1956 | L’homme aux clés d’or / L’homme aux clefs d’or – de Léo Joannon
avec Annie Girardot
+ scénario & interprétation |
1957 | Le désert de Pigalle – de Léo Joannon
avec Pierre Trabaud
+ interprétation Amour de poche / Un amour de poche – de Pierre Kast avec Geneviève Page Seulement interprétation Pot-Bouille – de Julien Duvivier avec Anouk Aimée Seulement adaptation & scénario |
1958 | Tant d’amour perdu – de Léo Joannon
avec Anne Doat
+ scénario |
1960 | Les vierges de Rome ( le vergini di Roma ) de Carlo Ludovico Bragaglia & Vittorio Cottafavi
avec Louis Jourdan
Seulement scénario |
1961 | L’assassin est dans l’annuaire / Cet imbécile de Rimoldi – de Léo Joannon
avec Fernandel
+ adaptation, scénario & interprétation |
1962 | Fort-du-fou – de Léo Joannon
avec Jean Rochefort
+ adaptation, dialogues & scénario |
1966 | Trois enfants dans le désordre – de Léo Joannon
avec Jean Lefebvre
+ sujet & scénario |
1967 | Les Arnaud – de Léo Joannon
avec Bourvil
+ sujet & scénario |
1968 | La tour de Nesle ( der turm der verbotenen liebe ) de Franz Antel
avec Jean Piat
Seulement supervision de la réalisation |
1969 | TV SOS fréquence 17 – de Léo Joannon
avec Jacques Hqarden
Série – Seulement scénario d’un épisode Saison 1, épisode 2 : |