![]() 1939 Adieu jeunesse (addio giovinezza!) de Ferdinando Maria Poggioli avec Carlo Campanini & Clara Calamai | ![]() 1942 Les deux orphelines (le due orfanelle) de Carmine Gallone avec Alida Valli & Osvaldo Valenti | ![]() 1943 La vie de Bohème – de Marcel L’Herbier avec Louis Jourdan, Suzy Delair, Louis Salou & Giselle Pascal | ![]() 1946 Danse de mort – de Marcel Cravenne avec Erich von Stroheim, Denise Vernac & Massimo Serato | ||
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Maria Esther Beomonte, née de parents italiens, voit le jour le 22 novembre 1916, à Buenos Aires en Argentine. En 1931, la famille Beomonte s’installe en Italie. La jolie jeune fille est très vite remarquée par Mario Camerini qui lui propose une apparition dans «Les hommes, quels mufles » aux côtés d’un autre débutant, Vittorio De Sica (il sera son partenaire privilégié dans plusieurs autres films). L’année suivante, elle obtient son premier rôle principal dans «Treno popolare» de Raffaello Matarazzo, une comédie typiquement italienne.
La belle brune entame alors une carrière intéressante et devient rapidement très populaire. Dans les années trente, devenue María Denis, les plus grands réalisateurs italiens la dirigent dans de nombreux succès. Parmi lesquels, nous pouvons citer: Alessandro Blasetti dans «1860» (1934) et «La comtesse de Parme» (1937); Goffredo Alessandrini dans «Seconda B.» (1934); Guido Brignone dans «Laurent de Médicis» (1937); Amleto Palermi dans «Napoli d’altri tempi» (1937) et «Le due madri» (1938); Mario Camerini dans «Il documento» (1938) et Augusto Genina dans «Le siège de l’Alcazar» (1939).
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, María Denis est déjà l’une des plus grandes stars de la péninsule italienne. Elle enchaîne les interprétations dans quelques productions locales, souvent des rôles de belles bourgeoises romaines ou de femmes fatales. Très liée au cinéaste Luchino Visconti, elle est pressentie pour jouer Giovanna Bragana dans «Ossessione» (1943) mais le maître lui préfère Clara Calamai. Louis Jourdan la consolera dans «La vie de Bohème» de Marcel L’Herbier.
Après la guerre, le cinéma se détourne d’elle et sa réputation est ternie par les accusations sur sa liaison avec Pietro Koch, le chef de la police romaine nazie. María Denis réussit à convaincre la cour de justice du fait qu’elle a tiré profit de l’influence de Koch pour obtenir la libération d’anti-fascistes et en particulier celle de son ami Luchino Visconti. Elle sera blanchie mais le doute persistera tout le reste de sa vie. Pour l’anecdote, la famille Visconti refusera de témoigner au tribunal.
En 1946, María Denis reprend le chemin des studios pour une participation dans «La danse de mort», un film français aux côtés de Erich von Stroheim. Puis elle tourne deux films en Espagne: «Nada» (1946) de Edgar Neville et «Cuatro mujeres» (1947) de Antonio del Amo. En 1949, elle décroche le premier rôle dans «Private Angelo», une production anglaise réalisée par Michael Anderson et Peter Ustinov, mais le film est un échec. Elle s’éloigne alors du cinéma, et, en 1953, après une apparition remarquée dans «Quelques pas dans la vie» réalisé par Alessandro Blasetti, elle décide alors de se retirer définitivement de la vie publique dans sa superbe villa de la Via Appia. Dès lors, elle devient une décoratrice d’intérieur talentueuse, très appréciée de la jet-set romaine.
En 1995, María Denis rédige ses mémoires: «Il gioco della verità» ou elle raconte longuement son amitié avec Visconti. Par la suite, elle refuse d’apparaître dans un documentaire sur sa vie que veut réaliser Gianfranco Mingozzi. Elle meurt le 15 avril 2004, à Rome.
© Philippe PELLETIER

1931 | Les hommes, quels mufles ! ( gli uomini, che mascalzoni !… ) de Mario Camerini
avec Vittorio De Sica
La telefonista – de Nunzio Malasomma avec Luigi Cimara |
1932 | Treno popolare – de Raffaello Mattarazzo
avec Carlo Petrangeli
Piccola mia – de Eugenio de Liguoro avec Ernesto Sabbatini On n’a pas besoin d’argent ( non c’è bisogno di denaro ) de Amleto Palermi avec Luigi Almirante |
1933 | L’impiegata di papà – de Alessandro Blasetti
avec Memo Benassi
Villafranca – de Giovacchino Forzano avec Annibale Betrone Il signore desidera ? – de Gennaro Righelli avec Francesco Amodio Paraninfo – de Amleto Palermi avec Angelo Musco La mia vita sei tu – de Pietro Francisci avec Cesare Zoppetti Creature della notte – de Amleto Palermi avec Isa Miranda |
1934 | Seconda B. – de Goffredo Alessandrini
avec Sergio Tofano
1860 ( Sicilia 1860 / i mille di Garibaldi ) de Alessandro Blasetti avec Giuseppe Gulino Il re burlone / I cospiratori del golfo – de Enrico Guazzoni avec Armando Falconi |
1935 | Le bâtard de Florence / Laurent de Médicis ( Lorenzo de Medici ) de Guido Brignone
avec Alexander Moissi
Fiat voluntas dei – de Amleto Palermi avec Nerio Bernardi Il re di denari – de Enrico Guazzoni avec Mario Ferrari |
1936 | Joe il rosso – de Raffaello Mattarazzo
avec Aristide Baghetti
Ballerine – de Gustav Machatý avec Antonio Centa Lasciate ogni speranza – de Gennaro Righelli avec Antonio Gandusio Les deux misanthropes ( i due misantropi ) de Amleto Palermi avec Nino Besozzi |
1937 | L’ultima nemica – de Umberto Barbaro
avec Fosco Giachetti
La comtesse de Parme ( la contessa di Parma ) de Alessandro Blasetti avec Osvaldo Valenti Napoli d’altri tempi – de Amleto Palermi avec Elisa Cegani Chi sei tu ? – de Gino Valori avec Guido Barbarisi |
1938 | Partire – de Amleto Palermi
avec Romolo Costa
Hanno rapito un uomo – de Gennaro Righelli avec Clara Calamai Le due madri – de Amleto Palermi avec Lydia Johnson Il documento / Il documento fatale – de Mario Camerini avec Ruggero Ruggeri |
1939 | Belle o brutte si sposan tutte – de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Umberto Melnati
Adieu jeunesse ( addio giovinezza ! ) de Ferdinando Maria Poggioli avec Carlo Campanini Le siège de l’Alcazar / Les cadets de l’Alcazar ( l’assedio dell’ Alcazar / Alcazar / sin novedad en el Alcázar ) de Augusto Genina avec Mireille Balin Folle de joie ( pazza di gioia ) de Carlo Ludovico Bragaglia avec Paolo Stoppa |
1940 | Fortuna ( lluvia de millones ) de Max Neufeld
avec Ugo Ceseri
L’intruse ( abbandono ) de Mario Mattoli avec Georges Rigaud |
1941 | La compagnia della teppa – de Corrado D’Errico
avec Adriano Rimoldi
L’amour chante ( l’amore canta ) de Ferdinando Maria Poggioli avec Massimo Serato Oui Madame ( Sissignora ) de Ferdinando Maria Poggioli avec Leonardo Cortese |
1942 | I sette peccati – de Ladislao Kish
avec Maurizio D’Ancora
Les deux orphelines ( le due orfanelle ) de Carmine Gallone avec Osvaldo Valenti La maestrina – de Giorgio Bianchi avec Nino Besozzi |
1943 | Canal grande – de Andrea Di Robilant
avec Camillo Pilotto
On ne peut pas revenir en arrière ( nessumo torna indietro ) de Alessandro Blasetti avec Valentina Cortese La vie de Bohème – de Marcel L’Herbier avec Louis Jourdan |
1945 | Malia – de Giuseppe Amato
avec Rossano Brazzi
Les hommes perdus ( cronaca nera ) de Giorgio Bianchi avec Gino Cervi |
1946 | Danse de mort – de Marcel Cravenne
avec Erich von Stroheim
Nada – de Edgar Neville avec Mary Delgado |
1947 | Cuatro mujeres / Le quattro mogli – de Antonio del Amo avec Amparo Guerrero |
1948 | La fiamma che non si spegne – de Vittorio Cottafavi avec Luigi Tosi |
1949 | Private Angelo – de Peter Ustinov & Michael Anderson avec James Robertson Justice |
1953 | Quelques pas dans la vie ( tempi nostri / Zibaldone N. 2 ) de Alessandro Blasetti avec Alberto Sordi |