Imre Ráday

Imre Ráday est né le 4 septembre 1905 à Budapest. Elève doué pour le dessin et la peinture, il remporte à 14 ans un concours de jeunes dessinateurs. Il poursuit ses études au collège d’Arts Appliqués mais développe déjà un intérêt certain pour le théâtre. Il rentre alors à l’école d’Art Dramatique de Kálmán Rózsahegyi. Il en sort diplômé en 1923. Il commence sa carrière au théâtre de Székesfehérvár, puis devient membre de la troupe du théâtre Csiky Gergely à Kaposvárn entre 1924 et 1926.

Sa carrière cinématographique débute à Berlin. En effet, lorsque les dirigeants de la «Universum-Film AG» (UFA) cherche un jeune premier pour donner la réplique à la grande vedette Liane Haid, c’est Kálmán Rózsahegyi en personne qui le recommande auprès du studio. Imre Ráday fait ainsi ses premiers pas devant la caméra de Hanns Schwarz dans «La princesse Czardas» (1927). En trois ans, il joue dans sept autres films en Allemagne, parmi lesquels «Au bout du monde» (1927) de Karl Grune, avec Brigitte Helm; «Le roi de la valse» (1928) de Conrad Wiene, où il incarne Johann Strauss fils auprès de Alfred Abel en Strauss père, et «Le chemin de la nuit» (1929) de Robert Dinesen, avec Käthe von Nagy. En 1929, il revient à Budapest et joue une saison au Théâtre Hongrois (Magyar Színházban), puis entre 1930 et 1935 au Théâtre de la Gaieté (Vígszínházban). Fort de ses succès au cinéma en Allemagne, Imre Ráday tourne en vedette dans une vingtaine de productions dans son pays natal, sous la direction de, entre autres, Béla Gáal, László Kardos, Ákos Ráthonyi, Ladislao Vajda ou István Székely le futur Steve Sekely. Entre temps, il épouse en 1930, Mici Erdélyi, sa partenaire dans plusieurs films. Ils se séparent rapidement et finissent par divorcer en 1937.

Sa carrière prometteuse est interrompue lorsque l’Allemagne envahit la Pologne le 1er septembre 1939. D’origine juive, Imre Ráday est interdit de travailler. Avec l’aide d’un ami, il s’enfuit au Pays-Bas où il joue sur scène quelques rôles en allemand. En 1941, il revient dans sa ville natale et y vit caché jusqu’à la fin de la Guerre. Le 30 juillet de la même année, il épouse Ferda Manyi, qui dirige des défilés de mode. Le couple a deux enfants, Mihály Ráday (futur directeur de la photo) et András. Ferda, inconsolable depuis la mort d’András à 15 ans, le laissera veuf en 1960. En 1945, il passe un contrat avec le Théâtre National comme acteur et metteur en scène, mais il se produit également dans plusieurs autres salles. En 1946, la Hongrie est dominée par Mátyás Rákosi qui y établit un des régimes les plus répressifs du bloc communiste en Europe, Imre Ráday, en désaccord avec les méthodes répressives du dictateur, est de nouveau marginalisé pendant dix ans. Il est alors conférencier à l’Université d’Art dramatique et cinématographique de 1950 à 1956. À partir de 1957, et pendant treize ans, il devient membre du Théâtre József Attila. Parallèlement, il prête sa voix à de nombreuses émissions et séries radiophoniques. Pour son retour au grand écran en 1955, il apparaît méconnaissable dans «Dollar Daddy» de Viktor Gertler.

Dès la fin des années 50 et jusqu’à sa mort, Imre Ráday joue des rôles secondaires dans une quinzaine de films. Il est l’interprète dans bon nombre de productions télévisées, dont la populaire série «Ringstraßenpalais» (1980/81). L’acteur décède à Budapest le 12 mars 1983, entouré de ses proches et de la comédienne Erzsi Pápai qu’il avait épousé en 1961. Il est inhumé au cimetière Farkasrét de Budapest.

© Pascal DONALD