Hank Worden

Fils d’un ingénieur des chemins de fer, Norton Earl Worden est né le 23 juillet 1901, dans le petit village de Rolfe, dans l’Iowa. Elevé dans un ranch au Montana, le jeune Norton fait des études d’ingénieur à l’université de Stanford, puis à l’Université du Nevada. Mais ses aspirations sont ailleurs, il rejoint l’armée américaine dans l’espoir de devenir pilote, sans succès. Cavalier expert, il parcourt alors le pays dans des spectacles de rodéos, comme cavalier de selle spécialisé dans le «bronco» (cheval sauvage). En 1930, alors qu’il se produit dans un rodéo au Madison Square Garden de New York, lui et son compatriote cowboy Tex Ritter sont choisis pour apparaître à Broadway dans «Green grow the lilacs», une pièce de Lynn Riggs. Après cet épisode, Hank Worden exerce divers métiers, comme chauffeur de taxi ou guide touristique au Grand Canyon.

C’est l’actrice Billie Burke rencontrée dans un ranch qui le recommande à Howard Hawks. Le réalisateur fait débuter Hank Worden, en 1935, dans «Ville sans loi» dans un petit rôle non crédité. Puis c’est Robert N. Bradbury qui le met en selle dans plusieurs westerns de série B comme co-équipier de son ami Tex Ritter. Vient ensuite la rencontre avec John Ford, ensemble ils tournerons une douzaine de films et Hank devient un membre la «John Ford Stock Company». Cette association lui permet d’apparaître dans 17 films auprès de John Wayne. Dans le premier «La chevauchée fantastique» (1939), il campe un soldat de cavalerie. Il enchaîne une flopée de westerns, toujours dans des seconds rôles, avant de retrouver John Ford dans «Le massacre de Fort Apache» (1947) pour le rôle d’un soldat sudiste. Dans «Le fils du désert» (1948), il campe le shérif-adjoint Curly qui traque trois bandits qui viennent d’attaquer une banque, interprétés par John Wayne, Harry Carey Jr. et Pedro Armendariz.

Howard Hawks le rappelle pour «La captive aux yeux clairs» (1952), où son rôle d’indien simplet est extraordinaire. Il incarne aussi avec génie Mose Harper, un personnage déjanté dans «La prisonnière du désert» (1956) de John Ford, un soldat qui désire simplement avoir un toit au-dessus de la tête et se balancer dans un rocking-chair devant un bon feu de cheminée. On le voit en pasteur qui prie mais qui prend aussi les armes dans «Alamo» (1960) de John Wayne, où dans une vieille mission transformée en fort, une centaine de texans tentent de résister héroïquement aux troupes du général mexicain Santa Anna, tous y perdront la vie. Les années suivantes on le verra encore aux cotés de John Wayne dans des petits rôles comme le chef d’un poste de diligence dans «Chisum» (1969) de Andrew V. McLaglen, un employé de ranch dans «Big Jake» (1970) de George Sherman, et un chef de gare dans «Les cordes de la potence» (1973) de Andrew V. MacLaglen.

Au cours de sa carrière, Hank Worden tourne aussi régulièrement pour la télévision dans des séries à succès comme «Daniel Boone», «Bonanza», «Gunsmoke» ou encore «The lone ranger». L’acteur rend son dernier souffle paisiblement, pendant une sieste, à son domicile à Los Angeles, le 6 décembre 1992. Hank Worden fut un acteur fort sympathique, il avait une apparence frappante: grand, mince, la calvitie précoce et des mimiques inoubliables. Il tourna presque 200 films, pas toujours crédité au générique. Son physique particulier, le cantonna à tenir bien souvent des rôles de simplets au cœur tendre.

© Gary RICHARDSON