![]() 1958 Au risque de se perdre (the nun’s story) de Fred Zinnemann avec Audrey Hepburn & Peter Finch | ![]() 1962 Tom Jones, entre l’alcôve et la potence (Tom Jones) de Tony Richardson avec Albert Finney & Hugh Griffith | ![]() 1963 Mystère sur la falaise (the chalk children) de Ronald Neame avec Deborah Kerr, John Mills & Hayley Mills | ![]() 1966 Les chuchoteurs (the whisperers) de Brian Forbes avec Eric Portman, Nanette Newman & Ronald Fraser | ||
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Avec son casque de cheveux blancs, son rang de perles et son allure distinguée, Dame Edith Evans est l’incarnation même de ces ladies de la gentry qui, entre le derby d’Epsom et le «five o’clock tea», s’occupent de leurs œuvres et de leurs jardins. Née le 8 février 1888, Edith Evans est avant tout une grande actrice de théâtre, et même, à ce titre, une véritable institution britannique, comme Ellen Terry, à la compagnie de laquelle elle appartint d’ailleurs. Rejoignant la prestigieuse troupe de l’Old Vic et jouant dans les grandes salles du West End, elle tient plus d’une centaine de rôles en 60 ans de carrière.
Débutant, en 1910, sous l’égide de Shakespeare, avec «La nuit des rois», elle lui reste fidèle, interprétant la nourrice dans «Roméo et Juliette», Cléopâtre dans «Antoine et Cléopâtre», Cressida dans «Troilus et Cressida», qu’elle joue à Stratford-upon-Avon, la ville natale du grand dramaturge, Katherina dans «La mégère apprivoisée» ou encore Béatrice dans «Beaucoup de bruit pour rien». Elle aborde aussi des auteurs modernes: sa Lady Bracknell dans «Il importe d’être constant», d’Oscar Wilde, cette mère rigide d’une ingénue convaincue qu’elle ne saurait épouser qu’un homme se nommant Ernest, frappe les esprits. Elle est aussi à l’aise dans la comédie sophistiquée, avec une prédilection pour les œuvres de Noel Coward ou de George Bernard Shaw, que dans un registre plus sombre, celui d’Ibsen ou de Dostoïevski.
Au cinéma, où sa carrière est assez brève, Edith Evans reprend certains de ses succès à la scène. Elle retrouve ainsi l’un de ses rôles fétiches, celui de Lady Bracknell, dans l’adaptation par Anthony Asquith de la pièce d’Oscar Wilde, «Il importe d’être constant» (1952). Dans «Mystère sur la falaise» (1963), de Ronald Neame, avec Deborah Kerr, on la revoit aussi dans le rôle de Mrs St Maugham, cette femme excentrique aux prises avec son jardin et son petit-fils indocile, qu’elle avait déjà tenu au théâtre, dans la pièce d’Enid Bagnold. Tiré d’un autre classique, une célèbre nouvelle de Pouchkine, son rôle dans la «Dame de pique» (1948), de Thorold Dickinson lui donne la vedette. Si l’on excepte deux apparitions à l’époque du cinéma muet, ce film marque, la soixantaine venue, ses débuts tardifs au cinéma. Puis, dans «Les corps sauvages» (1958), de Tony Richardson, elle incarne une vieille femme chaleureuse, la seule amie véritable d’un Richard Burton en conflit avec la terre entière. Richardson lui donne aussi, quatre plus tard, dans une adaptation d’un autre chef-d’œuvre de la littérature anglaise, «Tom Jones» (1962), d’après le roman d’Henry Fielding, le rôle de la tante de Sophia Western (la blonde Susannah York), chez qui celle-ci se réfugie après avoir quitté sa famille.
Toujours prête à défendre les grands noms de la littérature, Edith Evans incarne aussi la Folle de la Concorde, une des amies excentriques de la Folle de Chaillot, dans le film de Bryan Forbes, «La Folle de Chaillot» (1969), d’après Giraudoux, avec une Katharine Hepburn Impériale. Et on ne compte pas, dans sa filmographie, les aristocrates et les reines, de Lady Gregory dans «Le jeune Cassidy» (1964), de Jack Cardiff à la Reine-Mère de «Cendrillon et la rose» (1976), de Bryan Forbes, en passant par la Lady Fitzmore de «La châtelaine et ses truands» (1969), de James O’Connolly ou la Reine Christine de Suède dans le téléfilm d’Harry Rasky, «Upon this rock» (1970). Elevée, en 1946, au rang de «Dame Commander of the Order of the British Empire (DBE)», Dame Edith Evans nous a quittés le 14 octobre 1976.
© Jean-Pascal LHARDY

1915 | Honeymoon for three – de Maurice Elvey
avec Charles Hawtrey
CM A welsh singer – de Henry Edwards avec Florence Turner |
1916 | East in east – de Henry Edwards avec Florence Turner |
1948 | Les derniers jours de Dolwyn ( the last days of Dolwyn / women of Dolwyn / Dolwyn ) de
Emlyn Williams avec Richard Burton
La dame de pique / La reine des cartes ( the queen of spades ) de Thorold Dickinson avec Anton Walbrook |
1952 | Il importe d’être constant ( the importance of being earnest ) de Anthony Asquith avec Michael Redgrave |
1958 | Au risque de se perdre ( the nun’s story ) de Fred Zinnemann
avec Audrey Hepburn
Prix NBR du meilleur second rôle féminin par la National Board of Review, USA Les corps sauvages / La paix du dimanche ( look back in anger ) de Tony Richardson avec Claire Bloom |
1962 | Tom Jones, entre l’alcôve et la potence ( Tom Jones ) de Tony Richardson avec Albert Finney |
1963 | Mystère sur la falaise ( the chalk children ) de Ronald Neame
avec Deborah Kerr
Prix NBR du meilleur second rôle féminin par la National Board of Review, USA |
1964 | Le jeune Cassidy ( young Cassidy ) de John Ford & Jack Cardiff avec Rod Taylor |
1966 | Les chuchoteurs ( the whisperers ) de Brian Forbes
avec Nanette Newman
Golden Globe de la meilleure actrice de cinéma catégorie drame, USA BAFTA de la meilleure actrice britannique aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Ours d’Argent de la meilleure actrice au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix NBR de la meilleure actrice par la National Board of Review, USA Prix NYFCC de la meilleure actrice par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA |
1967 | Un si gentil petit gang ( Fitzwilly / Fitzwilly strikes back /a garden of cucumbers ) de Delbert
Mann avec Dick Van Dyke
Prudence et la pilule ( Prudence and the pill ) de Ronald Neame & Fielder Cook avec David Niven |
1969 | La châtelaine et ses truands ( crooks and coronets / Sophie’s Place ) de Jim O’Connolly
avec Telly Savalas
La folle de Chaillot ( the madwoman of Chaillot ) de Bryan Forbes avec Katharine Hepburn |
1970 | Scrooge – de Ronald Neame avec Alec Guinness |
1972 | Maison de poupées ( a doll’s house ) de Patrick Garland
avec Anthony Hopkins
Un tueur sous influence ( craze / demon master / the infernal idol ) de Freddie Francis avec Jack Palance |
1973 | El caballo torero – de Alfredo Zacarías avec Freddy Fernández |
1976 | Cendrillon et la rose ( the slipper and the rose / the slipper and the rose : The story of
Cinderella ) de Bryan Forbes
avec Kenneth More
+ chansons Drôles de manières ( nasty habits / the abbess ) de Michael Lindsay-Hogg avec Eli Wallach |