![]() 1938 La femme du boulanger – de Marcel Pagnol avec Raimu, Ginette Leclerc, Alida Rouffe & Fernand Charpin | ![]() 1944 Vive la liberté! – de Jeff Musso avec Raymond Bussières, Juanito Hernández & Jean-Pierre Mocky | ![]() 1950 Coupable? – de Yvan Noé avec Junie Astor, Raymond Pellegrin, Arlette Accart & André Le Gall | ![]() 1960 La pendule à Salomon – de Vicky Ivernel avec Daniel Ivernel, René-Louis Lafforgue & Lucien Raimbourg | ||
![]() |

C’est au bord du Rhône, à Montélimar que naît le 11 décembre 1909, Charles Moulin. Fils unique de Paul et de Flavie Moulin, il va en classe dans sa ville natale. S’il passe le certificat d’études, il consacre tous ses loisirs au sport: natation, culture physique, et même boxe. Il grandit et se transforme en bel athlète en pratiquant le culturisme. Le voilà maître-nageur à Limoges au début des années 30 et décrochant un titre de champion de France de natation. Connaissant bien le corps humain, il devient kinésithérapeute et masseur.
Charles Moulin a maintenant une stature impressionnante qui rappelle celle des dieux grecs et son physique séduisant encourage Léon Mathot à lui confier un rôle d’aventurier du Pacifique dans «Aloha, le chant des îles» (1937). L’année suivante, il devient vraiment connu grâce à Marcel Pagnol; ce dernier a écrit «La femme du boulanger» (1938) d’après Jean Giono et il songe à Charles pour incarner le berger Dominique qui séduit la belle et aguicheuse Ginette Leclerc. Il a tout pour lui: il parle «avé l’accent», il est beau, il est sauvage et viril. Raimu, qui campe l’infortuné boulanger, est grincheux, pas emballé du tout de jouer avec «Tarzan», mais Pagnol ne cède pas. Il enchaîne en 1942 avec une autre histoire méridionale «L’Arlésienne» de Marc Allégret où il retrouve la bande des Raimu, Charpin, Delmont, Maupi. Il est Mitifio, l’amant de l’héroïne qui, comme chacun le sait, reste invisible. «Coup de tête» (1943) de René le Hénaff lui donne l’opportunité de retrouver le monde de la boxe. A la libération il fait partie du «Bataillon du ciel»(1946) de Alexandre Esway comme parachutiste sous les ordres de Pierre Blanchar. «L’agonie des aigles» (1951) de Jean Alden-Delos et «Napoléon» (1954) de Sacha Guitry le plongent dans l’épopée napoléonienne. Changement d’emplois avec Robert Darène, à trois reprises, dont deux films qui traitent d’une certaine spiritualité tels «Les chiffonniers d’Emmaüs» (1955) où il tient le rôle de Kangourou, un compagnon de l’Abbé Pierre ou «Il suffit d’aimer» (1960) une évocation de la vie de Bernadette de Lourdes, pour camper avec autorité un gendarme.
Toujours sous la houlette de Robert Darène, il s’oppose à Jean Marais dans «Goubbiah mon amour» (1955). Puis Charles Moulin il fait partie de l’impressionnante distribution du «Caïd» (1960) alias Fernandel, opus signé Bernard Borderie. Dans «Un nommé la Rocca» (1961) de Jean Becker, il règle des comptes sans pitié, avec Jean-Paul Belmondo. Un rôle bien cruel, celui d’un général tortionnaire dans «L’aveu» (1969) de Costa-Gavras, et un autre tout aussi peu sympathique dans «Mort d’un pourri» (1977) de Georges Lautner, où, homme politique louche, détenteur d’un document explosif, il est assassiné par Maurice Ronet. Charles Moulin était pourtant à l’opposé de ces personnages violents. Généreux, grand costaud au cœur d’or, il avait choisi de devenir un compagnon d’Emmaüs auprès de l’Abbé Pierre, tout en apportant son concours à la belle œuvre «La roue qui tourne» créée par Paul Azaïs.
A la télévision, l’acteur est apparu dans nombre de séries policières populaires (Leclerc, Bourrel, Maigret) ou encore dans de grandes fictions telles «Fabien de la Drôme», ou «Maurin des Maures». Charles Moulin laisse le souvenir d’un acteur sympathique et tourné vers les autres. Il repose à tout jamais dans le cimetière de sa ville des bords du Rhône depuis 1992.
© Donatienne ROBY

1936 | L’ange du foyer – de Léon Mathot avec Betty Stockfeld |
1937 | Aloha, le chant des îles – de Léon Mathot avec Arletty |
1938 | La femme du boulanger – de Marcel Pagnol
avec Ginette Leclerc
Fort Dolores – de René Le Hénaff avec Gina Manès |
1939 | Le corsaire – de Marc Allégret
avec Louis Jourdan
Inachevé |
1941 | L’Arlésienne – de Marc Allégret
avec Gaby Morlay
Le soleil à toujours raison – de Pierre Billon avec Tino Rossi CM Chef de demain – de René Clément avec Georges Péclet |
1943 | Coup de tête – de René Le Hénaff avec Josseline Gaël |
1944 | Vive la liberté ! / On a tué un homme – de Jeff Musso avec Raymond Bussières |
1946 | Le bataillon du ciel – de Alexandre Esway
avec Pierre Blanchar
Film en 2 parties 1 : Ce ne sont pas des anges 2 : Terre de France |
1950 | Coupable ? – de Yvan Noé avec Junie Astor |
1951 | L’agonie des aigles – de Jean Alden-Delos avec Noël Roquevert |
1954 | Les chiffonniers d’Emmaüs – de Robert Darène
avec Madeleine Robinson
Napoléon – de Sacha Guitry avec Daniel Gélin |
1955 | Goubbiah, mon amour / Goubbiah – de Robert Darène avec Jean Marais |
1956 | Que les hommes sont bêtes – de Roger Richebé avec Dany Carrel |
1957 | La Bigorne / La Bigorne, caporal de France – de Robert Darène avec Rossana Podesta |
1960 | Le Caïd – de Bernard Borderie
avec Fernandel
La pendule à Salomon – de Vicky Ivernel avec Daniel Ivernel Il suffit d’aimer – de Robert Darène avec Madeleine Sologne |
1961 | Un nommé la Rocca – de Jean Becker avec Jean-Paul Belmondo |
1962 | Kriss romani – de Jean Schmidt
avec Lila Kedrova
La parole est au témoin – de Jean Faurez avec Florence Blot |
1964 | Et vint le jour de la vengeance ( behold a pale horse ) de Fred Zinnemann
avec Gregory Peck
De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts – de Maurice Boutel avec Jacqueline Huet Fifi la plume – de Albert Lamorisse avec Philippe Avron |
1969 | L’aveu – de Costa-Gavras avec Yves Montand |
1977 | Mort d’un pourri – de Georges Lautner avec Alain Delon |
1982 | L’été de nos quinze ans – de Marcel Jullian avec Michel Sardou |
1984 | Point mort – de Ody Roos avec Franca Maï |