![]() 1947 Vivre en paix (vivere in pace) de Luigi Zampa avec Mirella Monti, Ave Ninchi & John Kitzmiller | ![]() 1951 Gendarmes et voleurs (guardie e ladri) de Mario Monicelli & Steno avec Totò & Rossana Podesta | ![]() 1961 Les mille et une nuits (le meraviglie di Aladino) de Henry Levin & Mario Bava avec Donald O’Connor | ![]() 1974 Nous nous sommes tant aimé (c’eravamo tanto amati) de Ettore Scola avec Stefania Sandrelli & Nino Manfredi | ||
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Aldo Fabrizi est né à Rome le 1er novembre 1905. Sa figure haute en couleur est inséparable du cinéma italien d’après guerre. De cet homme jovial et corpulent, qui aime croquer des silhouettes de Romains naïfs et débrouillards, de cet acteur immensément populaire en Italie et très aimé de ses compatriotes, on retient d’abord quelques rôles marquants. Et avant tout celui de Don Pietro, dans «Rome ville ouverte» (1945) de Roberto Rossellini, ce prêtre résistant, arrêté par la Gestapo puis fusillé devant les enfants de sa paroisse. Celui aussi de ce fermier, dans «Vivre en paix» (1947) de Luigi Zampa, qui, pendant la guerre, héberge des soldats américains, et qui finit sous les balles allemandes. On lui confie d’autres emplois dramatiques, comme celui de cet ancien brigadier de police dans «Tombolo, paradis noir» (1947) de Giorgio Ferroni, qui a perdu sa femme dans un bombardement ou encore celui du tyran de Viterbe dans l’admirable film de Roberto Rossellini, «Les onze fioretti de François d’Assise» (1949).
Pourtant, le nom de Aldo Fabrizi reste associé avant tout à la comédie à l’italienne, un genre qui participe du génie propre de la péninsule, équilibre miraculeux entre le rire et les larmes. C’est ainsi que dans «Avanti c’e posto» (1942) de Mario Bonnard, il interprète un receveur d’autobus qui tombe amoureux d’une femme de chambre, et le voilà concierge dans «Mon fils professeur» (1946), où il se saigne aux quatre veines pour offrir de bonnes études à son fils. Il revêt aussi la défroque d’un riche confiseur dans «Sa Majesté M. Dupont» (1950) de Alessandro Blasetti, où il connaît des mésaventures avec la robe de communion de sa fille et il emprunte l’identité d’un cheminot partagé entre sa femme - Vera Nandi - et sa maîtresse - Sophie Desmarets - dans «Rome Paris Rome» (1951) de Luigi Zampa. L’âge venant, il incarne le père sympathique mais inconséquent d’une jeune lycéenne nommée Marina Vlady dans «L’âge de l’amour» (1953) de Lionello De Felice, qui, dans «Un siècle d’amour» (1953) propose à Aldo Fabrizi, la même année, le rôle d’un prêtre qui, durant le Risorgimento, doit abriter, malgré sa sympathie pour les soldats du pape, deux garibaldiens. Et comment oublier l’arriviste fruste et grossier, boursouflé et presque monstrueux, de «Nous nous sommes tant aimés» (1974) de Ettore Scola?
Fleuron de la comédie italienne, il rencontre à plusieurs reprises, et c’est normal, celui qui l’incarne et la symbolise pour jamais, le grand Totò. Les voilà donc ensemble dans «Fripouillard et compagnie» (1959) de Steno, où contrôleur fiscal, il épluche les comptes du commerçant Totò, dans «Totò, Fabrizi et les jeunes d’aujourd’hui» (1960) de Mario Mattoli ou dans «Totò contre les quatre (1963) de Steno. Mais Aldo Fabrizi a d’autres cordes à son arc: c’est un scénariste réputé, qui a participé, parfois avec la grande scénariste Suso Cecchi d’Amico, à l’écriture de nombre de ses films, mais aussi, et surtout, un réalisateur (et un producteur), très méconnu en France. On lui doit notamment une trilogie qui, sur le mode de la comédie italienne, conte les mésaventures d’une famille romaine ordinaire: «La famiglia Passagai» (1951),avec Peppino De Filippo et Ave Ninchi, «La famiglia Passagai la fortuna» (1952) et «Papa diventa mamma» (1952), avec Giovanna Ralli.
Amateur de bonne chère, ce que trahissait sa silhouette rebondie, Aldo Fabrizi écrivit, à la fin de sa vie, plusieurs livres de cuisine. Il décède le 2 avril 1990 à Rome.
© Jean-Pascal LHARDY

1940 | Madeleine, zéro de conduite ( Maddalena, zero in condotta ) de Vittorio De Sica
avec Vera Bergman
Seulement doublage voix de Giuseppe Vari |
1942 | Avanti c’è posto – de Mario Bonnard
avec Andrea Checchi
+ sujet & scénario |
1943 | Campo de’ fiori – de Mario Bonnard
avec Anna Magnani
+ adaptation & scénario Le diamant mystérieux / Dernier fiacre ( l’ultima carrozella ) de Mario Mattoli avec Anna Magnani + sujet & scénario |
1944 | Circo equestre za-bum – de Mario Mattoli
avec Alida Valli
Segments « Dalla finestra » & « Il postino » |
1945 | Rome ville ouverte ( Roma, città aperta ) de Roberto Rossellini avec Anna Magnani |
1946 | Mon fils professeur ( mio figlio professore ) de Renato Castellani
avec Mario Soldati
+ scénario |
1947 | Vivre en paix ( vivere in pace ) de Luigi Zampa
avec Mirella Monti
+ scénario Prix du meilleur scénario au festival international du cinéma de Locarno, Suisse Diplôme du Mérite du meilleur acteur étranger aux prix Jussi du cinéma finlandais, Finlande ( 1954 ) Le crime de Giovanni Episcopo ( il delitto di Giovanni Episcopo ) de Alberto Lattuada avec Yvonne Sanson + scénario Prix de la Biennale Spécial du mérite artistique au festival du cinéma de Venise, Italie Tombolo paradis noir ( Tombolo, paradisio nero ) de Giorgio Ferroni avec Nada Fiorelli Noël au camp 119 ( Natale al campo 119 ) de Pietro Francisci avec Massimo Girotti + scénario |
1948 | Emigrantes – de Aldo Fabrizi
avec Adolfo Celi
+ scénario |
1949 | Benvenuto, reverendo ! – de Aldo Fabrizi
avec Massimo Girotti
+ scénario & production Saint Antoine de Padoue ( Antonio di Padova ) de Piero Francisci avec Silvana Pampanini Onze fioretti de François d’Assise ( Francesco giullare di dio ) de Roberto Rossellini avec Arabella Lemaitre |
1950 | Dans les coulisses ( vita da cani ) de Steno & Mario Monicelli
avec Gina Lollobrigida
+ scénario Sa majesté monsieur Dupont ( prima comunione ) de Alessandro Blasetti avec Gaby Morlay Ruban d’Argent du meilleur acteur par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie Trois pas au Nord ( three steps north / tre passi a nord ) de W. Lee Wilder avec Lea Padovani Fiorenzo, il terzo uomo – de Stefano Canzio avec Renato Rascel |
1951 | Paris est toujours Paris ( Parigi è sempre Parigi ) de Luciano Emmer
avec Marcello Mastroianni
Rome Paris Rome ( signori, in carrozza ! ) de Luigi Zampa avec Noël Roquevert Cameriera bella presenza offresi… – de Giorgio Pastina avec Isa Miranda Gendarmes et voleurs ( guardie e ladri ) de Mario Monicelli & Steno avec Rossana Podesta + dialogues & scénario Diplôme du Mérite du meilleur acteur étranger aux prix Jussi du cinéma finlandais, Finlande ( 1954 ) La famiglia Passaguai – de Aldo Fabrizi avec Giovanna Ralli + scénario, réalisation & production La famiglia Passaguai fa fortuna – de Aldo Fabrizi avec Erminio Macario + scénario L’heureuse époque ( altri tempi ) de Alessandro Blasetti avec Elisa Cegani |
1952 | Cinque poveri in automobile – de Mario Mattoli
avec Eduardo De Filippo
+ scénario La maison du silence ( la conciencia acusa / la voce del silenzio ) de Georg Wilhelm Pabst avec Jean Marais Papà diventa mamma – de Aldo Fabrizi avec Luigi Pavese + scénario & production Une de celles là ( una di quelle / Totò, Peppino e… una di quelle ) de Aldo Fabrizi avec Totò + dialogues, scénario & production |
1953 | Siamo tutti inquilini – de Mario Mattoli
avec Anna-Maria Ferrero
C’est la vie ( questa è la vita ) de Luigi Zampa, Mario Soldati, Giorgio Pastina & Aldo Fabrizi avec Lucia Bosè + scénario – Segment « Marsina stretta » de Aldo Fabrizi Un siècle d’amour ( cento anni d’amore ) de Lionello De Felice avec Carlo Ninchi Segment « Garibaldina » L’âge de l’amour ( l’età dell’amore ) de Lionello De Felice avec Marina Vlady Le spectacle le plus comique du monde ( il più comico spettacolo del mondo ) de Mario Mattoli avec May Britt Seulement apparition The story of William Tell – de Jack Cardiff avec Errol Flynn Inachevé Café chantant – de Camillo Mastrocinque avec Elena Giusti Affaires de fou ( cose da pazzi / närrische geschichten ) de Georg Wilhelm Pabst avec Carla Del Poggio |
1954 | Le voleur ( hanno rubato un tram ) de Mario Bonnard & Aldo Fabrizi
avec Lucia Banti
+ scénario I pappagalli – de Bruno Paolinelli avec Alberto Sordi + scénario Carrousel des variétés ( carosello del varietà ) de Aldo Quinti & Aldo Bonaldi avec Josephine Baker |
1955 | Donatella – de Mario Monicelli
avec Elsa Martinelli
Io piaccio / La via del successo con le donne – de Giorgio Bianchi avec Tina Pica I due compari – de Ruggero Maccari avec Giulia Rubini + sujet & scénario Les amours de Capri ( un po’ di cielo ) de Giorgio Moser avec Gabriele Ferzetti Accadde al penitenziario – de Giorgio Bianchi avec Walter Chiari |
1956 | Guardia, guardia scelta, brigadiere e maresciallo – de Mauro Bolognini
avec Gino Cervi
Mi permette, babbo ? – de Mario Bonnard avec Marisa De Leza |
1957 | Premier mai / Le père et l’enfant – de Luis Saslavsky
avec Yves Noël
Le destin d’un enfant / Rendez-vous de Gabriel ( el maestro / il maestro ) de Edouardo Manzanos Brochero & Aldo Fabrizi avec Mary Lamar + scénario |
1958 | I prepotenti – de Mario Amendola
avec Wandisa Guida
+ scénario |
1959 | Les croulants terribles ( prepotenti più di prima ) de Mario Mattoli
avec Nino Taranto
+ sujet & scénario Un de la réserve ( un militare e mezzo ) de Steno avec Virna Lisi + scénario Fripouillard et compagnie ( i tartassati ) de Steno avec Louis De Funès + scénario Ferdinand roi de Naples ( Ferdinando 1, re di Napoli ) de Gianni Franciolini avec Renato Rascel |
1960 | L’ange pourpre ( the angel wore red ) de Nunnally Johnson
avec Joseph Cotten
Totò, Fabrizi et les jeunes d’aujourd’hui ( Totò Fabrizi e i giovani d’oggi ) de Mario Mattoli avec Totò Fra’ Manisco cerca guai – de Walter Tamburella avec Maurizio Arena |
1961 | Gerarchi si muore – de Giorgio Simonelli
avec Hélène Chanel
Les mille et une nuits ( le meraviglie di Aladino ) de Henry Levin & Mario Bava avec Donald O’Connor Les tueurs du R.S.R.2 ( das feuerschiff ) de Ladislao Vajda avec James Robertson Justice |
1962 | I quattro monaci – de Carlo Ludovico Bragaglia
avec Erminio Macario
Gli italiani e le donne – de Marino Girolami avec Walter Chiari Twist, lolitas et jeunes provinciaux ( twist, lobite e Vitteloni ) de Marino Girolami avec Peppino Di Capri Le jour le plus court ( il giorno più corto / il giorno più corto commedia umoristica) de Sergio Corbucci avec Antonella Lualdi |
1963 | Les 4 chauffeurs de taxi ( i quattro tassisti ) de Giorgio Bianchi
avec Gianrico Tedeschi
Segment « L’uomo in blue » Totò contre les quatre ( Totò contro i quattro ) de Steno avec Danny Paris Le quatrième mousquetaire ( i quattro moschettieri ) de Carlo Ludovico Bragaglia avec Erminio Macario |
1965 | À l’italienne ( made in Italy ) de Nanni Loy
avec Milena Vukotic
Segment « Il lavoro » |
1966 | Sette monaci d’oro – de Moraldo Rossi
avec Marc Lawrence
La belle et le serpent ( three bites of the apple ) de Alvin Ganzer avec Sylva Koscina |
1971 | Le vengeur de la mafia / Comment entrer dans la mafia ? ( cose di cosa nostra ) de Steno
avec Jean-Claude Brialy
+ scénario |
1972 | Une Tosca pas comme les autres ( la Tosca ) de Luigi Magni avec Monica Vitti |
1974 | Nous nous sommes tant aimé ( c’eravamo tanto amati ) de Ettore Scola
avec Stefania Sandrelli
Ruban d’Argent du meilleur second rôle masculin par le syndicat des journalistes de cinéma, Italie |
1975 | I baroni – de Gian Paolo Lomi
avec Andréa Ferréol
Le gynécologue de ces dames ( il ginecologo della mutua ) de Joe D’Amato avec Massimo Serato |
1976 | Nerone – de Mario Castellacci & Pier Francesco Pintigore avec Maria Grazia Buccella |
1986 | Giovanni, l’insouciant ( Giovanni senza pensieri ) de Marco Colli avec Sergio Castellitto |