|  1938 Les disparus de Saint-Agil – de Christian-Jaque avec Erich von Stroheim, Michel Simon & René Génin |  1939 L’enfer des anges – de Christian-Jaque avec Louise Carletti, Jean Claudio, Jean Tissier & Dorville |  1949 La souricière – de Henri Calef avec François Périer, Bernard Blier, Danielle Godet & Marcelle Praince |  1961 La planque – de Raoul André avec Francis Blanche, Jacques Dumesnil, Louise Carletti & Yves Vincent | ||
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Marcel Roux naît à Paris, le 16 septembre 1922. Sa mère est venue de sa Bretagne natale pour gagner sa vie comme bonne dans la capitale. Son père naturel, Saïd Mouloudji, originaire de Kabylie, est manœuvre. Marcel sera reconnu et légitimé par le mariage de ses parents en 1930. Marcel, traîne souvent dans la rue d’autant que sa mère souffrant de troubles psychiques fait des séjours de plus en plus fréquents en milieu hospitalier où elle décède prématurément au début des années quarante. C’est avec beaucoup d’affection que Mouloudji, devenu célèbre, évoquera sa famille quand il écrira ses mémoires. En attendant, il fréquente en pleine période du «Front Populaire» le groupe Octobre, compagnie théâtrale de sensibilité communiste. Il y rencontre Jacques Prévert qui le fait engager comme figurant par Marcel Carné pour le film «Jenny» (1936) avec Françoise Rosay en propriétaire de boite de nuit. Avec son naturel de gamin déluré encore emprunt de la naïveté de l’enfance, il conquiert très vite les réalisateurs dont Christian-Jaque qui le dirige dans l’adaptation mythique du roman de Pierre Véry «Les disparus de Saint-Agil» (938) où trois collégiens rêvent de l’Amérique, entre un professeur de dessin joué par Michel Simon et Erich von Stroheim, le professeur d’anglais.
Pendant l’occupation, Marcel Mouloudji est l’interprète de la fidèle adaptation par Henri Decoin du roman de Georges Simenon: «Les inconnus dans la maison» (1941). Aux côtés de Raimu, avocat déchu, il campe un jeune homme «aux origines douteuses» comme l’écrit l’auteur, Ephraïm Luscka, qui sera rebaptisé Amédée dans la version sortie après guerre… L’année de ses vingt ans, l’acteur joue dans «Les cadets de l’Océan» de Jean Dréville, un jeune marin toulonnais dévoyé qui se bagarre avec Jean Pâqui. Il chante aussi dans les cabarets et réussit à échapper au Service du Travail Obligatoire en Allemagne. À la libération, il est à l’affiche du «Bataillon du ciel» avec Raymond Bussières, Pierre Blanchar et Pierre Renoir. Il est ensuite cantonné dans des rôles secondaires si l’on excepte le film de André Cayatte «Nous sommes tous des assassins» (1952). À la même époque, Mouloudji monte sur scène pour interpréter des œuvres qui font désormais partie des meilleures anthologies de la chanson française: «Un jour tu verras», «Barbara» et bien d’autres. Il y a aussi «Le déserteur» (1954) de Boris Vian, interdit à l’antenne alors que le conflit indochinois se termine et que se profilent les évènements de l’Algérie encore française. Mouloudji tourne néanmoins dans l’Espagne de Franco «Deux hommes sont arrivés» (1958), sous la direction de Eusebio Fernández Ardavín, avec Francisco Rabal. Après une dernière apparition à l’écran en 1961, Marcel Mouloudji ne se consacre plus qu’à la chanson et tente de monter sa propre maison de disque sous forme coopérative.
Toujours fidèle à ses convictions de jeunesse, il s’enthousiasme pour les mouvements protestataires de Mai 1968 et s’insurge contre le coup d’état du général Pinochet (1973). Il sait cependant garder une indépendance pleine de lucidité. Dans les années quatre-vingts, il part en tournée dans toute la France. Puis il s’éloigne de la scène pour faire de la peinture et écrire. Il s’éteint le 14 juin 1994 à Neuilly-sur-Seine en région parisienne. Marcel Mouloudji, artiste atypique, tendre et généreux, père de Grégory né en 1960 et d’Annabelle (1967), tient une place à part dans le cœur de tous les Français qu’il a conquis pour toujours grâce à son immense talent. Un grand Monsieur, vraiment.
© Caroline HANOTTE

| 1936 | Jenny – de Marcel Carné
 avec Françoise Rosay La guerre des gosses – de Jacques Daroy avec Jean Murat Ménilmontant – de René Guissart avec Valentine Tessier | 
| 1937 | Claudine à l’école – de Serge de Poligny
 avec Max Dearly Mirages – de Alexander Ryder avec Michel Simon A Venise, une nuit – de Christian-Jaque avec Elvire Popesco | 
| 1938 | Les gaietés de l’exposition – de Ernest Hajos
 avec Frédéric Duvallès Les disparus de Saint-Agil – de Christian-Jaque avec Erich von Stroheim L’entraîneuse – de Albert Valentin avec Michèle Morgan | 
| 1939 | Le grand élan – de Christian-Jaque & Harry R. Sokal
 avec Mila Parély L’enfer des anges – de Christian-Jaque avec Louise Carletti | 
| 1940 | Premier bal – de Christian-Jaque avec Marie Déa | 
| 1941 | Les inconnus dans la maison – de Henri Decoin avec Raimu | 
| 1942 | Les cadets de l’océan – de Jean Dréville
 avec Blanchette Brunoy L’ange de la nuit – de André Berthomieu avec Jean-Louis Barrault | 
| 1943 | Vautrin – de Pierre Billon avec Michel Simon | 
| 1944 | Adieu Léonard – de Pierre Prévert
 avec Simone Signoret Les Roquevillard – de Jean Dréville avec Charles Vanel | 
| 1946 | Boule de suif – de Christian-Jaque
 avec Micheline Presle Le bataillon du ciel – de Alexandre Esway avec Pierre Blanchar Film en 2 parties 1 : Ce ne sont pas des anges 2 : Terre de France | 
| 1947 | Les jeux sont faits – de Jean Delannoy
 avec Marguerite Moreno Les eaux troubles – de Henri Calef avec Ginette Leclerc | 
| 1948 | Bagarres – de Henri Calef
 avec Maria Casarès La maternelle – de Henri Diamant-Berger avec Pierre Larquey | 
| 1949 | La souricière – de Henri Calef
 avec François Périer Tête blonde – de Maurice Cam avec Denise Grey | 
| 1950 | Justice est faite – de André Cayatte avec Valentine Tessier | 
| 1951 | La maison Bonnadieu – de Carlo Rim
 avec Danielle Darrieux Gibier de potence – de Roger Richebé avec Arletty | 
| 1952 | Nous sommes tous des assassins – de André Cayatte
 avec Raymond Pellegrin La vie d’un honnête homme – de Sacha Guitry avec Lana Marconi Trois femmes / Trois femmes, trois âmes – de André Michel avec Catherine Erard Segment « Mouche » | 
| 1953 | Boum sur Paris – de Maurice de Canonge
 avec Juliette Gréco CM La ballade des réverbères – de Pierre Gout | 
| 1954 | Tout chante autour de moi – de Pierre Gout
 avec Pierre Mondy Secrets d’alcôve ( il letto ) de Gianni Franciolini, Henri Decoin, Jean Delannoy & Ralph Habib avec Françoise Arnoul Segment « Riviera-Express » de Ralph Habib | 
| 1955 | Les indiscrètes – de Raoul André
 avec Louise Carletti Tout chante autour de moi – de Pierre Gout avec Michel Piccoli | 
| 1956 | Jusqu’au dernier – de Pierre Billon
 avec Jeanne Moreau Rafles sur la ville – de Pierre Chenal avec Michel Piccoli | 
| 1958 | Deux hommes sont arrivés ( they came two men / llegaron  dos hombres / det kom  två  män )
			de Euselio Fernández  Ardavín & Arne Mattsson 
 avec Ulla Jacobsson CM 58.2/B – de Guy Chalon | 
| 1959 | DO La belle saison est proche – de Jean Barral
 avec Youki Desnos Seulement apparition | 
| 1961 | La planque – de Raoul André avec Jacques Dumesnil | 
| 1966 | DO Louis Lecoin : le cours d’une vie – de Jean Desvilles
 avec Louis Lecoin Seulement apparition | 
| 1977 | DO Jacques Prévert – de Jean Desvilles
 avec Maurice Baquet Seulement apparition | 
 
 
 






