William Wyler

Issu d’une famille juive suisse-allemande, Willi Wyler voit le jour le 1er juillet 1902 à Mulhouse, en France. En 1921, après ses études à Paris, son cousin Carl Laemmle lui propose de travailler pour Universal, à New York. Après un an passé sur la Côte Est, il part pour la succursale californienne du studio et débute au cinéma comme stagiaire, figurant ou assistant dans plusieurs productions. En 1925, William Wyler dirige son premier court métrage, «Crook buster» avec Jack Mower en vedette. Il devient ainsi le plus jeune réalisateur de Universal, il dirige plusieurs dizaines de westerns pour le studio qui ont pour vedettes Jack Mower, Art Acord où Fred Gilman. En 1928, il connaît son premier succès personnel avec la comédie «Un cœur à la traîne» avec Bessie Love. En 1929, il réalise «Les héros de l’enfer», la première production sonore d’Universal.

L’arrivée du cinéma parlant et le succès des «Héros de l’enfer», permet alors à William Wyler, déjà réputé comme l’un des meilleurs directeurs d’acteurs, de se frotter aux plus grandes stars. Il commence avec John Barrymore dans «Le grand avocat» (1933), puis Margaret Sullavan (actice qu’il épouse en 1934 pour se séparer deux ans plus tard) dans «La bonne fée» (1935), Walter Huston dans «Dodsworth» (1936), sa première nomination aux Oscars, Bette Davis dans «L’insoumise» (1938) et Laurence Olivier dans «Les Hauts de Hurlevent» (1939).

La décénie suivante, William Wyler s’impose comme l’un des plus grands cinéaste du cinéma américain. Perfectionniste, il privilégie le scénario pour le plus grand plaisir de ses vedettes et du public. Il revient au western avec «L’homme de l’Ouest» (1940) avec Gary Cooper puis dirige encore Bette Davis dans deux productions. Il décroche son premier Oscar pour «Madame Miniver» (1942) avec Greer Garson. Mobilisé en 1943, il part en Angleterre et filme deux magnifiques documentaires sur les combats aériens. Dès son retour, il réalise le plus grand succès des années quarante, «Les plus belles années de notre vie» (1946) avec Myrna Loy et Fredric March. Le film gagne une moisson d’Oscars dont celui du meilleur réalisateur. Cinéaste respecté et au talent immense, William Wyler enchaîne les succès dans les années 50. Nous pouvons citer: «Vacances romaines» (1953) avec Audrey Hepburn et Gregory Peck, et «La maison des otages» (1955) avec Humphrey Bogart. En 1956, il remporte la Palme d’Or au Festival de Cannes pour «La loi du seigneur». En 1958, il dirige son plus célèbre film, «Ben Hur», avec Charlton Heston dans le rôle-titre. Pour cette réalisation, il est couronné d’un troisième Oscar. Rappelons ici qu’il fût déjà assistant dans la version muette de Fred Niblo en 1925.

Le reste de sa carrière, William Wyler dirige encore quelques films, dont «L’obsédé» (1965), ou un homme, Terence Stamp, kidnappe une femme, Samantha Eggar, et la retient en otage juste pour le plaisir de l’avoir à ses côtés, et «Funny girl» (1968), un biopic sur la vie de Fanny Brice, avec Barbra Streisand dans le rôle de la célèbre comédienne comique du début du 20ème siècle. William Wyler se retire au début des années 70, ne faisant que quelques apparitions dans des documentaires. Il disparaît le 27 juillet 1982, à son domicile de Beverly Hills, victime d’une crise cardiaque. Son corps repose désormais au cimetière de Forest Lawn Memorial Park, en Californie.

© Philippe PELLETIER