1952 L’homme tranquille (the quiet man) de John Ford avec John Wayne, Maureen O’Hara & Victor McLaglen | 1955 Mais qui a tué Harry? (the trouble with Harry) de Alfred Hitchcock avec John Forsythe & Shirley MacLaine | 1966 Pieds nus dans le parc (barefoot in the park) de Gene Saks avec Robert Redford, Jane Fonda & Charles Boyer | 1988 Les liaisons dangereuses (dangerous liaisons) de Stephen Frears avec John Malkovich, Glenn Close & Keanu Reeves | ||
Avec son visage un peu banal de ménagère anglaise, qui n’exclue nullement la sobre élégance de son allure, son abattage jamais en défaut, et les accents fleuris de sa voix, Mildred Natwick est une merveilleuse actrice de composition, dont la finesse de jeu et le sens des situations attirent toujours l’attention, même dans les rôles les plus courts. Née le 19 juin 1905 à Baltimore, Mildred Natwick débute sur scène en 1926 dans une compagnie théâtrale de sa ville natale, Baltimore. Puis elle intègre la prestigieuse troupe des «University Players», de Cape Cod, aux côtés de Henry Fonda ou James Stewart.
Quelques années plus tard, en 1932, Mildred Natwick commence à Broadway une riche carrière qui durera près de cinquante ans. On peut l’applaudir dans «Spring in autumn» (1933) de la comédienne Blanche Yurka, qui figure dans la pièce, aux côtés de James Stewart, «Night in the house» (1935) de Rodney Ackland, avec Josephine Hull, ou encore «Love from a stranger» (1936), d’après Agatha Christie. Actrice complète, elle ne dédaigne pas la comédie musicale, et tient sa partie dans «Stars in your eyes» (1939), aux côtés de Jimmy Durante et Ethel Merman ou, beaucoup plus tard, dans «70, girls, 70» (1970). N’oublions pas non plus la médium du «Blithe spirit» (1942) de Noël Coward, avec Clifton Webb, et son rôle d’Ethel Banks, la mère esseulée de Elizabeth Ashley, dans la pièce de Neil Simon, «Barefoot in the park» (1967), qu’elle reprend la même année dans le film du même nom de Gene Saks, avec cette fois Jane Fonda dans le rôle de sa fille, rôle qui lui vaut une nomination aux Oscars.
Au cinéma, où Mildred Natwick débute en 1940, elle rencontre tout de suite John Ford, qui lui donne à jouer une prostituée cockney dans «Les hommes de la mer» (1940) et qui l’intègre à sa troupe de comédiens fétiches. Dans «Le fils du désert» (1948) elle montre, mère mourante confiant son nouveau-né à trois malfaiteurs, à quel point elle peut susciter l’émotion, comme dans «La charge héroïque» (1949), où, femme du major, elle recueille des orphelins victimes des guerres indiennes et reprise les effets des soldats, qu’elle appelle ses «garçons». Mais elle est encore plus à l’aise, bien sûr, dans le registre comique, en riche veuve autoritaire courtisée par le bredouillant Victor McLaglen dans «L’homme tranquille» (1952), ou en vieille fille rougissante prenant le thé avec un Edmund Gwenn aux petits soins dans «Mais qui a tué Harry?» (1955) de Alfred Hitchcock. Elle joue volontiers les duègnes et autres gouvernantes, confidente de Lucille Bremer dans «Yolanda et le voleur» (1945) ou de la ravissante soprano Kathryn Grayson dans «Le brigand amoureux» (1948). À chaque fois, elle joue son rôle de chaperon et essaie de sauver la vertu menacée de sa protégée, comme dans «À l’abordage» (1952) de George Sherman, où elle a fort à faire pour surveiller Alice Kelley et déjouer les manœuvres amoureuses de ce Casanova de Errol Flynn.
À partir des années 1950, Mildred Natwick se consacre surtout à la télévision, apparaissant dans des épisodes d’«Alfred Hitchcock presents» (1956/58), «Bonanza» (1969), «Hawaï police d’Etat» (1978/79) ou «Magnum» (1983). Avec sa sœur de cinéma Helen Hayes, elle joue aussi une veuve férue d’énigmes policières dans «The Snoop sisters» (1972/74). L’actrice finit sa carrière en beauté en interprétant la dévote Madame de Rosemonde, tante du vicomte de Valmont, John Malkovich, dans «Les liaisons dangereuses (1988) de Stephen Frears. Elle décède, des suites d’un cancer, le 25 octobre 1994.
© Jean-Pascal LHARDY
1940 | Les hommes de la mer ( the long voyage home ) de John Ford avec Thomas Mitchell |
1944 | Le cottage enchanté ( the enchanted cottage ) de John Cromwell avec Herbert Marshall |
1945 | Yolanda et le voleur ( Yolanda and the thief ) de Vincente Minnelli avec Fred Astaire |
1946 | Un mariage à Boston ( the late George Apley ) de Joseph L. Mankiewicz avec Ronald Colman |
1947 | Vengeance de femme ( a woman’s vengeance / the Gioconda smile ) de Zoltan Korda avec Charles Boyer |
1948 | Le brigand amoureux ( the kissing bandit ) de Laslo Benedek
avec Frank Sinatra
Le fils du désert ( three godfathers ) de John Ford avec Pedro Armendariz |
1949 | La charge héroïque ( she wore a yellow ribbon ) de John Ford
avec John Wayne
Treize à la douzaine ( cheaper by the dozen ) de Walter Lang avec Clifton Webb |
1952 | L’homme tranquille ( the quiet man ) de John Ford
avec Victor McLaglen
À l’abordage / L’aigle de Madagascar ( against all flags ) de George Sherman avec Errol Flynn |
1955 | Mais qui a tué Harry ? ( the trouble with Harry ) de Alfred Hitchcock
avec John Forsythe
Le bouffon du roi ( the court jester ) de Norman Panama & Melvin Frank avec Danny Kaye |
1956 | L’enfant du divorce ( teenage rebel ) de Edmund Goulding avec Michael Rennie |
1957 | Tammy / Tammy et le célibataire ( Tammy and the bachelor ) de Joseph Pevney avec Leslie Nielsen |
1966 | Pieds nus dans le parc ( barefoot in the park ) de Gene Saks avec Robert Redford |
1968 | Mardi, c’est donc la Belgique ( if it’s Tuesday, this must be Belgium ) de Mel Stuart avec Murray Hamilton |
1969 | The Maltese Bippy – de Norman Panama
avec Dan Rowan
Trilogy / Truman Capote’s trilogy – de Frank Perry avec Martin Balsam |
1973 | Daisy Miller – de Peter Bogdanovich avec Barry Brown |
1974 | Enfin l’amour ( at long last love ) de Peter Bogdanovich
avec Burt Reynolds
+ chansons |
1982 | Embrasse-moi, je te quitte ( kiss me goodbye ) de Robert Mulligan avec James Caan |
1988 | Les liaisons dangereuses ( dangerous liaisons ) de Stephen Frears avec John Malkovich |