![]() 1938 Eusèbe député – de André Berthomieu avec Michel Simon, Elvire Popesco & André Lefaur | ![]() 1938 Le train pour Venise – de André Berthomieu avec Huguette Duflos, Max Dearly & Victor Boucher | ![]() 1939 Le jour se lève – de Marcel Carné avec Jean Gabin, Jacqueline Laurent, Arletty & Jules Berry | ![]() 1961 Chien de pique – de Yves Allégret avec Eddie Constantine, Raymond Pellegrin & Marie Versini | ||
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C’est le 6 août 1902 que Georges Douking, de son vrai nom Georges Ladoubée, naît dans le douzième arrondissement de Paris. Doté d’un visage triangulaire et anguleux, surmonté d’un long nez et souvent de lunettes fines qui donnent à l’ensemble un air dur voire inquiétant, tel apparaît cet acteur doué qui a promené sa silhouette dans plus de 60 films. Il débute véritablement sa carrière au cinéma, dans «La rue sans nom» en 1933, sous la direction de Pierre Chenal qui devient son cinéaste fétiche, l’un des réalisateurs du réalisme poétique, amplifié par le tandem Carné-Prévert. Ainsi, il apparaît encore dans «Crime et Châtiment» (1935), «L’homme de nulle part» (1937), «L’affaire Lafarge» (1937) et surtout la version française du «facteur sonne toujours deux fois» intitulé «Le dernier tournant» (1939) aux côtés de Michel Simon et de la sulfureuse Corinne Luchaire.
Dans chacun de ses films, Georges Douking parvient à composer une silhouette pleine de justesse et de mystère. Dans les années qui suivent, il tourne beaucoup passant du film d’auteur au film de production courante avec facilité. En 1938, 7 films, en 1939, 6 films. Parmi sa riche filmographie, l’on peut citer «Louise» (1939) de Abel Gance, avec la cantatrice américaine Grace Moore, «Eusèbe, député» (1938) de André Berthomieu, réjouissante comédie politique qui brocarde les mœurs de la IIIème république, son rôle d’espion dans «Katia» (1938) de Maurice Tourneur, dans «Les otages» (1938), chef-d’œuvre méconnu de Raymond Bernard ou La grande guerre vue par un village français, où son apparition inoubliable dans le rôle d’un aveugle dans «Le jour se lève» (1939) de Marcel Carné.
Parallèlement à sa carrière cinématographique, Georges Douking joue au théâtre dès 1929 et est metteur en scène dès 1937. Avec son épouse, Janie Gayme, il participe à la grande aventure de Léon Chancerel, pionnier du théâtre itinérant auprès duquel il apprend l’esprit de troupe. Puis il joue dans la troupe de Gaston Baty, l’un des membres du célèbre quartel qui révolutionne les structures et le contenu même du théâtre en France. Il joue des dizaines de pièces entre 1929 et 1960 alternant des rôles dramatiques du répertoire («Crime et châtiment» de Dostoïevski, «Faust» de Goethe, tous deux mis en scène par Gaston Baty, et des pièces plus légères («Cristobal» de Charles Exbrayat, «Spéciale dernière» de Ben Hecht et Mac Arthur). Dès 1937, il se consacre à la mise en scène passant du boulevard au classique avec aisance. Il succède à Gaston Baty à la direction de la Comédie de Provence à Aix-en-Provence de 1953 à décembre 1955.
Au cinéma il aura tourné environ 40 films, dont «La main du diable» (1942), de Maurice Tourneur, «Un seul amour» (1943) de Pierre Blanchar «Lady Paname» (1949) de Henri Jeanson avec Susy Delair et le grand Louis Jouvet. Mais aussi dans de grandes productions internationales comme «Quoi de neuf, Pussycat?» (1964) de Clive Donner, «Mademoiselle» (1965) avec Jeanne Moreau et «La charge de la brigade légère» (1967) de Tony Richardson, «Mayerling» (1968) de Terence Young, ne refusant aucun projet ni aucune rencontre avec des réalisateurs. Décédé le 20 octobre 1987, à Draveil en région parisienne, Georges Douking a véritablement existé dans l’univers du spectacle. Il est inhumé au Cimetière du Montparnasse à Paris.
© Daniel CHOCRON

1926 | Casanova – de Alexandre Volkoff avec Ivan Mosjoukine |
1933 | La rue sans nom – de Pierre Chenal avec Pola Illéry |
1935 | Le domino vert – de Herbert Selpin & Henri Decoin
avec Jany Holt
Crime et châtiment – de Pierre Chenal avec Pierre Blanchar |
1936 | Sous les yeux d’Occident / Razumov – de Marc Allégret avec Pierre Renoir |
1937 | L’homme de nulle part / Feu Mathias Pascal – de Pierre Chenal
avec Isa Miranda
J’accuse ! – de Abel Gance avec Victor Francen L’affaire Lafarge – de Pierre Chenal avec Marcelle Chantal La femme du bout du monde – de Jean Epstein avec Suzy Solidor |
1938 | Katia – de Maurice Tourneur
avec Danielle Darrieux
Eusèbe député – de André Berthomieu avec Elvire Popesco Le train pour Venise – de André Berthomieu avec Huguette Duflos Éducation de prince – de Alexander Esway avec Josette Day Les gaietés de l’exposition – de Ernest Hajos avec Raymond Cordy Paix sur le Rhin – de Jean Choux avec Dita Parlo Les otages – de Raymond Bernard avec Annie Vernay |
1939 | Deuxième bureau contre kommandantur – de René Jayet & Robert Bibal
avec Junie Astor
Le jour se lève – de Marcel Carné avec Arletty La charrette fantôme – de Julien Duvivier avec Marie Bell Louise – de Abel Gance avec Ginette Leclerc Le dernier tournant – de Pierre Chenal avec Corinne Luchaire Yamilé sous les cèdres – de Charles d’Espinay avec Eve Francis |
1940 | Finance noire – de Félix Gandéra avec Marie Déa |
1942 | La main du diable – de Maurice Tourneur avec Pierre Fresnay |
1943 | Tornavara – de Jean Dréville
avec Mila Parély
Adrien – de Fernandel avec Paulette Dubost Un seul amour – de Pierre Blanchar avec Micheline Presle |
1947 | Clochemerle – de Pierre Chenal avec Saturnin Fabre |
1948 | Maya – de Raymond Bernard avec Viviane Romance |
1949 | Le jugement de dieu – de Raymond Bernard
avec Andrée Debar
Lady Paname – de Henri Jeanson avec Suzy Delair |
1951 | Le garçon sauvage – de Jean Delannoy avec Madeleine Robinson |
1956 | Notre Dames de Paris – de Jean Delannoy
avec Gina Lollobrigida
Œil pour œil – de André Cayatte avec Curd Jürgens |
1957 | Rafles sur la ville – de Pierre Chenal
avec Bella Darvi
La bonne tisane – de Hervé Bromberger avec Raymond Pellegrin |
1958 | Ce corps tant désiré – de Luis Saslavsky avec Dany Carrel |
1959 | La bête à l’affût – de Pierre Chenal
avec Françoise Arnoul
Le bossu – de André Hunebelle avec Bourvil |
1960 | L’amant de cinq jours – de Philippe de Broca avec Jean Seberg |
1961 | La fête espagnole – de Jean-Jacques Vierne
avec Daliah Lavi
Chien de pique – de Yves Allégret avec Eddie Constantine |
1963 | Les félins ( joyhouse / the love cage ) de René Clément avec Alain Delon |
1964 | Quoi de neuf, Pussycat ? ( what’s new, Pussycat ? ) de Clive Donner avec Romy Schneider |
1965 | Mademoiselle – de Tony Richardson avec Jeanne Moreau |
1966 | Opération opium ( the poppy is also a flower / opium connection / poppies are also flowers / danger grows wild ) de Terence Young avec Rita Hayworth |
1967 | Histoires extraordinaires ( tre passi nel delirio ) de Federico Fellini, Louis Malle & Roger
Vadim avec Jane Fonda
Segment « Metzengerstein » de Roger Vadim La charge de la brigade légère ( the charge of the light brigade ) de Tony Richardson avec Harry Andrews Lagardère – de Jean-Pierre Decourt avec Jean Piat Film en 2 parties 1 : Les aventures de Lagardère 2 : Le bossu |
1968 | Mayerling – de Terence Young
avec Ava Gardner
Catherine, il suffit d’un amour / Catherine – de Bernard Borderie avec Olga Georges-Picot La voie lactée – de Luis Buñuel avec Delphine Seyrig Maldonne – de Sergio Gobbi avec Elsa Martinelli |
1969 | Les patates – de Claude Autant-Lara
avec Pierre Perret
L’arbre de Noël ( the Christmas tree / when wolves cry ) de Terence Young avec William Holden |
1970 | Sortie de secours – de Roger Kahane avec Jacques Richard |
1971 | La grande maffia – de Philippe Clair avec Sydney Chaplin |
1972 | Le droit d’aimer – de Eric Le Hung
avec Omar Sharif
Le charme discret de la bourgeoisie – de Luis Buñuel avec Bulle Ogier |
1973 | Les quatre Charlots mousquetaires – de André Hunebelle
avec Gérard Rinaldi
À nous quatre, cardinal – de André Hunebelle avec Gérard Filipelli |
1975 | Les bidasses s’en vont-en guerre – de Claude Zidi
avec Jean Sarrus
Les conquistadores – de Marco Pauly avec Yves Afonso |