1925 Fanfan-la-Tulipe – de René Leprince avec Aimé Simon-Girard, Claude France & Pierre de Guingand | 1927 La ville des milles joies (die stadt der tausend freuden) de Carmine Gallone avec Gaston Modot & Paul Richter | 1928 Cagliostro (graf Cagliostro) de Richard Oswald avec Hans Stüwe, Charles Dullin & Alfred Abel | 1931 Les nuits de Port Said – de Leo Mittler avec Gustav Diessl, Oskar Homolka, Marcel Vallée & Jean Worms | ||
Elle a sombré dans l’oubli mais n’en fut pas moins une grande artiste. Renée Héribel est une actrice française du cinéma muet des années 1920 dont la carrière et la vie furent trop brèves pour s’inscrire durablement dans les mémoires. Renée Eugénie Aimée Héribel naît à Caen le 9 février 1903. Elle a 21 ans lorsqu’elle débute dans des courts métrages à succès, sur fond d’Histoire. Elle est choisie pour incarner Dolorès de Mendoza dans la saga «Le Vert Galant» (1924) de René Leprince, dont les huit parties content les aventures amoureuses du roi de France Henri IV. Elle enchaîne l’année suivante avec «Fanfan la Tulipe» (1925), de René Leprince également, et y interprète dans les huit épisodes se déroulant au temps de Louis XV la comédienne Madame Favart. La même année, elle tourne auprès de Gloria Swanson dans «Madame Sans Gêne» (1925) de Léonce Perret, évoluant en princesse Elisa à la fin du XVIIIème siècle. Et poursuit son ascension avec «L’île enchantée» (1926) de Henry Roussel, drame villageois autour de la construction d’une usine en Corse.
Dès lors, Renée Héribel ne cesse plus de tourner dans des films souvent notoires et pour des rôles de premier plan. Elle sort même des frontières de l’Hexagone pour jouer dans des productions franco-allemandes, comme «L’esclave blanche» (1927) de Augusto Genina, où elle se mue en épouse musulmane du héros, Fatmah, ou «La ville des mille joies» (1927) de Carmine Gallone. Sa beauté et sa jeunesse la destinent à incarner des séductrices. Elle passe de Lily Suzy dans «Minuit… place Pigalle» (1928) de René Hervil, à Lorenza, épouse de Cagliostro, dans le film du même nom (1928) de Richard Oswald, avec Hans Stüwe, film relatant l’affaire du collier de la Reine sous le règne de Louis XVI. Un rôle clé dans la carrière de l’actrice qui révèle l’étendue de son talent grâce à son jeu tout en sensibilité et en émotion d’une femme aimante et inquiète pour son époux. L’année 1929 marque un tournant dans ce parcours florissant. «Narkose» (1929), adaptation de l’œuvre de Stefan Zweig, «Lettre d’une inconnue», lui offre d’incarner Angélique Laumain. Et «Les trois masques» (1929) de Alfred Abel, dans lequel elle obtient là encore le rôle principal de la jolie Viola, signe le premier film parlant de l’histoire du cinéma français, bien que tourné en Grande-Bretagne. Consacrée vedette, Renée Héribel s’impose aux côtés de notoriétés. Auprès de Jean Gabin dans «Chacun sa chance» (1930) de René Pujol et Hans Steinhoff, elle est la baronne de Monteuil. Face à Charles Vanel dans «La maison jaune de Rio» (1930) de Robert Péguy, elle est la danseuse Anita dont il tombe amoureux. Elle est encore en haut de l’affiche dans «Les nuits de Port Saïd» (1931) de Leo Mittler, film dans lequel elle campe l’héroïne Charlotte, nièce d’un cabaretier douteux.
L’année 1932 sonne la fin de la carrière de Renée Héribel. L’actrice se produit encore dans deux films, «Le triangle de feu» de Johannes Guter et Edmond T. Gréville, puis «Le crime du chemin rouge» de Jacques Séverac. Mais elle n’y est plus sur le devant de la scène. L’avènement du parlant aurait-il eu raison de son succès, alors qu’elle est au faîte de sa renommée et à l’orée de ses 30 ans? Les raisons en sont inconnues. Les vingt années qui lui restent à vivre n’ont pas laissé de traces notables et elle décède, à l’âge de 49 ans seulement, le 25 juillet 1952, à Neuilly-sur-Seine. Elle n’aura consacré que huit années de sa vie au cinéma. Mais huit années d’une grande densité et auréolées d’une gloire croissante. Renée Héribel est enterrée au cimetière d’Auteuil parmi maintes célébrités, plus ou moins connues ou oubliées. Comme elle.
© Isabelle MICHEL
1924 | Le Vert Galant – de René Leprince
avec Maurice Schutz
Film en 8 parties 1 : Le roi sans royaume 2 : Le miroir magique 3 : Les gants empoisonnés 4 : L’inquisiteur et le sorcier 5 : Le message d’amour 6 : L’envoûtement 7 : Au secours de l’ennemi 8 : Le triomphe du Béarnais |
1925 | Fanfan-la-Tulipe – de René Leprince
avec Aimé Simon-Girard
Sérial en 8 épisodes 1 : Pour l’amour d’une belle 2 : La lettre cachée 3 : Une maladie diplomatique 4 : Titre inconnu 5 : Fanfan la Rose 6 : L’enlèvement de Perette 7 : Le départ du maréchal 8 : Fontenoy Madame Sans-Gêne – de Léonce Perret avec Gloria Swanson |
1926 | L’île enchantée – de Henry Roussel
avec Gaston Jacquet
Titi 1er, roi des gosses – de René Leprince avec Jean Toulout Film en 3 parties 1 : Le couronnement de Titi 2 : Titi, chef de famille 3 : Titi détective |
1927 | L’esclave blanche ( die weisse sklavin ) de Augusto Genina
avec Liane Haid
Le prince Jean – de René Hervil avec Lucien Dalsace La ville des milles joies ( die stadt der tausend freuden ) de Carmine Gallone avec Gaston Modot |
1928 | Minuit… Place Pigalle – de René Hervil
avec Nicolas Rimsky
Der faschingskönig – de George Jacoby avec Gabriel Gabrio L’appassionata – de Léon Mathot & André Liabel avec Fernand Fabre Cagliostro ( graf Cagliostro ) de Richard Oswald avec Hans Stüwe |
1929 | Le rapide de Sibérie ( die nacht des schreckens / die stärkere macht ) de Gennaro Righelli
avec Alma Taylor
Narkose – de Alfred Abel avec Jack Trevor Les trois masques – de André Hugon avec Paul Azaïs |
1930 | Chacun sa chance – de René Pujol & Hans Steinhoff
avec Jean Gabin
La maison jaune de Rio – de Robert Péguy & Karl Grune avec Charles Vanel Le marché de l’amour ( der liebesmarkt ) de Heinz Paul avec Albert Paulig |
1931 | Les nuits de Port Said – de Leo Mittler avec Gustav Diessl |
1932 | Le triangle de feu – de Johannes Guter & Edmond T. Gréville
avec André Roanne
Le crime du chemin rouge / Mort d’homme – de Jacques Séverac avec Marcel Vibert |