Bessie Love

Bessie Love est née Juanita Horton le 10 septembre 1898 à Midland, au Texas. Son père, un cow-boy aventurier décide de tenter sa chance comme chiropraticien à Hollywood. En 1915, la situation de la famille devenant de plus en plus critique, la mère pousse les portes des Studios Biograph avec sa fille, en espérant que la jolie Juanita soit remarquée et devienne actrice. À force de persévérance, son joli minois attire l’attention de David Wark Griffith, qui lui offre des petits rôles dans ses productions.

Dès lors, tout s’enchaîne rapidement pour la jeune apprentie comédienne. En 1916, devenue Bessie Love, William S. Hart en fait sa partenaire dans «Pour sauver sa race», un western qu’il coréalise avec Clifford Smith et Reginald Barker, puis elle partage la tête d’affiche avec Douglas Fairbanks dans trois films: «Les parias de la vie» de Allan Dwan, «Terribles adversaires» de Christy Cabanne et «The mystery of the leaping fish» de John Emerson. En quelques mois, Bessie est devenue l’une des artistes les plus en vue de la capitale du cinéma. Elle signe un meilleur contrat avec la Vitagraph qui va faire d’elle la vedette de plusieurs films sentimentaux et comédies dramatiques.

Dans les années vingt, Bessie Love acquiert une grande notoriété, en travaillant pour différentes compagnies, dans de beaux succès populaires, ce qui lui vaut d’être l’une des «Wampas Baby Stars» de l’année 1922. Elle est la vedette de, entres autres, «Le devin du faubourg» (1921) avec Sessue Hayakawa, «Le forgeron du village» (1922) de John Ford, «St. Elmo» (1923) avec John Gilbert, «Dynamite Smith» (1924) avec Wallace Beery, etc. En 1925, elle est la protagoniste féminine du «Monde perdu», film de science-fiction adapté du roman de Arthur Conan Doyle par Harry O. Hoyt. La même année, elle est la première actrice à danser le Charleston dans «The king on Main Street» réalisé par Monta Bell. Cette prestation contribue largement à la démocratisation du Charleston chez les blancs, jusqu’alors réservé aux afro-américains. Suite à cette performance, les rôle dansants affluent, elle est notamment la principale protagoniste de «Son beau geste» (1927) somptueuse production de Cecil B. DeMille réalisée par Donald Crisp, et de «Bessie à Broadway» (1928) mis en scène par le jeune Frank Capra. En 1929, sa transition avec le cinéma parlant est un succès avec «The Broadway melody» de Harry Beaumont, un rôle qui il vaut une nomination aux Oscars en avril 1930.

Toujours en 1929, Bessie Love épouse le producteur William Hawks, le frère de Howard Hawks. Elle se consacre alors à son mari et lui donne une fille Patricia en 1932. Sa carrière s’en ressent et décline rapidement. Après son divorce en 1935, elle quitte les USA, s’installe à Londres et se consacre à la scène. Elle tourne un film en 1936, puis participe activement à l’effort de guerre comme membre actif de la Croix-Rouge pendant la Seconde Guerre Mondiale. Par la suite, elle reprend sa carrière cinématographique des deux côtés de l’Atlantique. Elle apparaît dans des rôles secondaires dans une cinquantaine de productions, pour le grand et le petit écran, jusqu’au début des années quatre-vingts. À la fin de sa vie, Bessie Love tourne encore pour Warren Beatty («Reds» - 1980), Milos Forman («Ragtime» – 1981) et Tony Scott («Les prédateurs» - 1983). Elle meurt dans sa quatre-vingt-huitième année à Londres le 26 avril 1986. Incinérée, ses cendres reposent à Ruislip, quartier ouest de la capitale britannique.

© Philippe PELLETIER