Terence Stamp

Né le 22 juillet 1938 à Stepney, dans l’East End londonien, Terence Henry Stamp voit le jour dans une famille modeste. Son père, militaire dans la Royal Air Force, est souvent absent, et le jeune Terence est élevé principalement par sa mère. Dès l’adolescence, il est fasciné par le cinéma, admirant des acteurs tels que Gary Cooper et James Dean, ce qui le pousse à s’orienter vers une carrière artistique. Après avoir quitté l’école, Terence Stamp enchaîne divers petits emplois avant d’intégrer la prestigieuse Webber Douglas Academy of Dramatic Art. C’est là que se forge sa présence scénique singulière, marquée par un mélange de sensibilité à fleur de peau et d’élégance.

La carrière de Terence Stamp décolle en 1962 avec son tout premier rôle au cinéma, dans «Billy Budd» de Peter Ustinov. Sa performance dans le rôle-titre du marin injustement accusé lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle et remporte le Golden Globe du meilleur espoir masculin. Ce succès fulgurant fait de lui une étoile montante du cinéma britannique. Durant les années 1960, l’acteur devient une figure emblématique du «Swinging London», côtoyant les Beatles, les Rolling Stones et des icônes comme Jean Shrimpton, avec qui il entretient une relation très médiatisée. Il enchaîne alors des rôles marquants dans des films audacieux: «L’obsédé» (1965) de William Wyler, où il incarne un ravisseur troublant, ou encore «Modesty Blaise» (1965) de Joseph Losey, qui reflète l’effervescence pop de l’époque. Mais à la fin des années 60, il part en Inde, explore la spiritualité, et vit une période de retrait volontaire, loin des projecteurs.

Ce n’est qu’au milieu des années 1970 que Terence Stamp revient sur les écrans avec des rôles plus matures. En 1977, il marque les esprits dans «Superman», de Richard Donner, où il incarne l’impitoyable général Zod, un rôle qu’il reprendra dans «Superman II» (1980), et qui deviendra culte. Cette performance introduit Terence Stamp à une nouvelle génération de spectateurs. Au fil des années 1980 et 1990, l’acteur se diversifie. Il est à l’aise aussi bien dans des films d’auteur que dans des productions hollywoodiennes. Il brille notamment dans «Le tueur était presque parfait» (1984) de Stephen Frears, puis dans «Wall Street» (1987) de Oliver Stone. En 1993, il surprend et émeut dans «Priscilla, folle du désert», où il joue un transsexuel vieillissant avec une dignité bouleversante. Ce rôle marque un tournant, prouvant sa capacité à se réinventer sans jamais perdre en intensité. Dans les années 2000, Stamp continue d’enchaîner les projets variés. Il prête sa voix dans plusieurs jeux vidéo et films d’animation, et apparaît dans «Star Wars, épisode I: La Menace fantôme» (1999), «Wanted» (2007), ou encore «Walkyrie» (2008), où il incarne le général Allemand Ludwig Beck.

En parallèle au cinéma, il est aussi écrivain. Il publie plusieurs autobiographies, dont «Stamp Album» et «Rare Stamps», dans lesquelles il évoque avec finesse ses souvenirs de tournage, ses amours et ses quêtes spirituelles. Terence Stamp, qui avait incarné l’ange rédempteur du «Théorème» (1968) de Pier Paolo Pasolini, est mort le 17 août 2025. Aujourd’hui, Terence Stamp est reconnu comme l’un des acteurs les plus singuliers de sa génération. Son regard bleu perçant, sa diction aristocratique et sa capacité à incarner des méchants mémorables ont fait de lui une légende du septième Art britannique.

© Philippe PELLETIER