![]() 1951 Quo Vadis? – de Mervyn LeRoy avec Robert Taylor, Deborah Kerr, Leo Genn & Peter Ustinov | ![]() 1953 Coup de feu au matin (shoot first) de Robert Parrish avec Joel McCrea, Marius Goring & Evelyn Keyes | ![]() 1954 La martienne diabolique (devil girl from Mars) de David MacDonald avec Hugh McDermott & Hazel Court | ![]() 1956 À vingt-trois pas du mystère (23 paces to Baker Street) de Henry Hathaway avec Van Johnson | ||
![]() |

Le nom de Patricia Laffan reste associé, pour nombre de cinéphiles, à l’une de ces séries Z de science-fiction, comme les affectionnaient les années 50, «La martienne diabolique» (1954), de David MacDonald. Elle y incarne la perfide Martienne du titre, tombant du ciel, un beau jour, au beau milieu de la lande écossaise. Elle semble piloter son grand vaisseau toute seule, avec la seule aide d’une de ces boîtes de conserve à roulettes que les producteurs de cette époque appelaient des robots. Elle apparaît soudain à la porte d’une auberge perdue dans la campagne, moulée dans une combinaison de cuir noire et coiffée d’une sorte de bonnet de bain de la même matière. Comme elle a de mauvaises intentions et veut capturer quelques spécimens de l’espèce humaine pour régénérer sa race épuisée (un vieux poncif de la science-fiction), elle toise les Terriens avec le plus profond dédain.
Née le 19 mars 1919, Patricia Laffan débute au cinéma en 1936 et doit se contenter, durant une dizaine d’années, de petits rôles non crédités au générique. Puis elle commence à se faire un nom, mais le plus souvent dans de courts films de séries B. Elle campe ainsi une vendeuse assassinée par erreur dans «Death in high heels» (1947), de Lionel Tomlinson et l’assistante du chef d’un gang criminel, retrouvée dans une voiture brûlée dans «La route de la mort» (1952), de Seymour Friedman et Peter Graham Scott, avec George Raft. Elle joue les espionnes dans «Coup de feu au matin» (1953), de Robert Parrish, avec Joel McCrea, un film moins confidentiel, et, dans un classique de Henry Hathaway, «À vingt-trois pas du mystère» (1956), avec Van Johnson et Vera Miles, elle campe une nurse un peu trouble. Cheveux blonds, béret sur la tête et tailleur strict, on a peine à la reconnaître. Complice d’un projet de meurtre et de kidnapping, elle a une fois de plus le mauvais rôle.
Si le rôle de Poppée dans le «Quo vadis?» (1951), de Mervyn LeRoy, reste le sommet de la carrière de Patricia Laffan, c’est que, contrairement à «La Martienne diabolique», il s’agit d’un grand film, produit par la MGM et annoncé à son de trompe. Couverte de bijoux, lascive et calculatrice, elle caresse son léopard favori et envoie les gladiateurs à la mort. L’actrice donne à ce personnage de méchante une noirceur qui, pour une fois, correspond assez à la vérité historique, puisque cette seconde épouse de Néron (interprété par un génial Peter Ustinov), qui finit par la tuer à coups de pied, le pousse notamment à faire supprimer sa première femme, Octavie.
On peut aussi applaudir Patricia Laffan sur les planches, où durant plus d’un quart de siècle, elle joue du Shakespeare et interprète les pièces d’auteurs anglais devenus des classiques, comme George Bernard Shaw, Noel Coward et même Agatha Christie, dont elle incarne l’un des personnages de son célèbre roman «Mort sur le Nil», adapté à la scène. Elle fréquente aussi le petit écran, avec des séries comme «Dial 999» (1959), avec Duncan Lamont, ou «Harpers west one» (1963). Elle participe également à des téléfilms adaptés d’œuvres littéraires, comme «Le comte de Monte Cristo» (1956), dont certains épisodes sont dirigés par Budd Boetticher, «Anna Karénine» (1961), avec Claire Bloom et Sean Connery, ou encore «Maigret» (1963), avec Rupert Davies dans le rôle du célèbre commissaire. Retirée des écrans depuis près de 45 ans, Patricia Laffan décède le 10 mars 2014, à quelques jours de son 95ème anniversaire.
© Jean-Pascal LHARDY

1945 | L’honorable monsieur Sans-Gêne ( the rake’s progress / notorious gentleman ) de Sidney
Gilliat avec Rex Harrison
Old mother Riley at home – de Oswald Mitchell avec Arthur Lucan Caravane ( caravan ) de Arthur Crabtree avec Stewart Granger |
1946 | L’étrange aventurière / Le carnet secret ( I see a dark stranger / the adventuress ) de Frank Launder avec Trevor Howard |
1947 | Death in High Heels – de Lionel Tomlinson avec Elsa Tee |
1948 | Who killed Van Loon? – de Gordon Kyle & Lionel Tomlinson avec Raymond Lovell |
1949 | Hangman’s wharf – de Cecil H. Williamson avec John Witty |
1951 | Quo Vadis ? – de Mervyn LeRoy avec Robert Taylor |
1952 | La route de la mort ( escape route / I’ll get you ) de Seymour Friedman avec George Raft |
1953 | Coup de feu au matin ( shoot first / rough shoot ) de Robert Parrish
avec Joel McCrea
Don’t blame the stork – de Ákos Ráthonyi avec Ian Hunter |
1954 | La martienne diabolique ( devil girl from Mars ) de David MacDonald avec Hugh McDermott |
1956 | À vingt-trois pas du mystère ( 23 paces to Baker Street ) de Henry Hathaway avec Van Johnson |
1958 | Hidden homicide – de Anthony Young avec Griffith Jones |
1964 | Crooks in cloisters – de Jeremy Summers avec Ronald Fraser |